Selon les résultats d’une étude française, le risque de progression serait associé à une signature moléculaire identifiable au moment du diagnostic.
Les
lymphomes folliculaires sont souvent indolents, c’est-à-dire qu’ils ne
progressent que très lentement. Pourtant, certains patients voient leur
maladie évoluer bien plus rapidement jusqu’à, parfois, se transformer en
une forme agressive de lymphome. Des chercheurs des Hospices civils de
Lyon se sont attachés à pointer les différences moléculaires qui
permettent de prédire la voie dans laquelle risque de s’engager le
lymphome de chaque patient, dès le diagnostic.
Les
lymphomes folliculaires sont des cancers du système lymphatique
impliquant généralement des lymphocytes B, les cellules qui produisent
les anticorps de notre système immunitaire. Leur évolution est souvent
très lente et leur prise en charge peut même, dans certains cas, reposer
sur une surveillance active pendant plus de dix ans avant qu’un
traitement ne soit nécessaire. Mais les lymphomes folliculaires sont
multiples et, si les traitements actuels permettent de faire reculer
efficacement la maladie, ils ne la font que rarement disparaître. Or les
outils pronostiques actuels manquent de précision pour distinguer les
formes de la maladie qui sont le plus à risque de progression de
celles qui, au contraire, resteront indolentes, notamment chez les
patients dont le lymphome est déjà avancé au moment du diagnostic. Pour y
voir plus clair, les chercheurs lyonnais ont souhaité mieux connaître
le profil moléculaire des cellules malades.
Ils se sont alors penchés sur le niveau d’expression de plusieurs centaines de gènes dans des échantillons tumoraux prélevés auprès de 148 patients au moment de leur diagnostic et n’ayant donc encore reçu aucun traitement. Rétrospectivement, le suivi des patients a permis de déterminer si l’expression de certains de ces gènes était liée à la progression de la maladie ou, au contraire, à son contrôle par les traitements. Leurs résultats ont ainsi permis d’identifier un jeu de 23 gènes, dont l’expression semblait corrélée au risque de progression. 23 gènes, dont les fonctions étaient en général associées à la biologie des lymphocytes B ou à l’organisation du microenvironnement tumoral, à partir desquels les chercheurs ont pu établir un modèle prédictif.
Pour en contrôler la validité, ce modèle a été testé auprès d’autres patients, issus de cohortes indépendantes. Là encore, le profil d’expression des 23 gènes a permis aux chercheurs de distinguer de façon claire deux groupes de patients, qui présentaient respectivement 19 et 38 % de risque de progression de la maladie après un traitement standard (chimiothérapie combinée à une immunothérapie) et deux ans de suivi. Plus concrètement, la durée pendant laquelle la maladie n’évolue pas était – en valeur médiane – de 3,1 ans dans le groupe à haut risque, contre 10,8 ans dans le groupe à faible risque.
Les techniques d’exploration moléculaire ayant été mises au point pour être menées sur des biopsies réalisées en routine pour le diagnostic des lymphomes, les chercheurs suggèrent que leur signature moléculaire soit prise en compte aux cotés des outils actuels d’évaluation pronostique. Ainsi, il pourrait être envisagé de proposer des traitements plus légers aux patients à faible risque, alors que ceux qui sont les plus à risque de progression seraient préférentiellement orientés vers des protocoles de traitements innovants.
R. D.
Source : Huet, S. et al ; A gene-expression profiling score for prediction of outcome in patients with follicular lymphoma: a retrospective training and validation analysis in three international cohorts ; The Lancet Oncology ; 20 février 2018
www.fondation-arc.org
Ils se sont alors penchés sur le niveau d’expression de plusieurs centaines de gènes dans des échantillons tumoraux prélevés auprès de 148 patients au moment de leur diagnostic et n’ayant donc encore reçu aucun traitement. Rétrospectivement, le suivi des patients a permis de déterminer si l’expression de certains de ces gènes était liée à la progression de la maladie ou, au contraire, à son contrôle par les traitements. Leurs résultats ont ainsi permis d’identifier un jeu de 23 gènes, dont l’expression semblait corrélée au risque de progression. 23 gènes, dont les fonctions étaient en général associées à la biologie des lymphocytes B ou à l’organisation du microenvironnement tumoral, à partir desquels les chercheurs ont pu établir un modèle prédictif.
Pour en contrôler la validité, ce modèle a été testé auprès d’autres patients, issus de cohortes indépendantes. Là encore, le profil d’expression des 23 gènes a permis aux chercheurs de distinguer de façon claire deux groupes de patients, qui présentaient respectivement 19 et 38 % de risque de progression de la maladie après un traitement standard (chimiothérapie combinée à une immunothérapie) et deux ans de suivi. Plus concrètement, la durée pendant laquelle la maladie n’évolue pas était – en valeur médiane – de 3,1 ans dans le groupe à haut risque, contre 10,8 ans dans le groupe à faible risque.
Les techniques d’exploration moléculaire ayant été mises au point pour être menées sur des biopsies réalisées en routine pour le diagnostic des lymphomes, les chercheurs suggèrent que leur signature moléculaire soit prise en compte aux cotés des outils actuels d’évaluation pronostique. Ainsi, il pourrait être envisagé de proposer des traitements plus légers aux patients à faible risque, alors que ceux qui sont les plus à risque de progression seraient préférentiellement orientés vers des protocoles de traitements innovants.
R. D.
Source : Huet, S. et al ; A gene-expression profiling score for prediction of outcome in patients with follicular lymphoma: a retrospective training and validation analysis in three international cohorts ; The Lancet Oncology ; 20 février 2018
www.fondation-arc.org