dimanche 23 avril 2017

Cancer : vers une immunothérapie renforcée



















Des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) « ont amélioré l'efficacité de l'immunothérapie du cancer en bloquant deux protéines qui régulent la croissance des vaisseaux sanguins des tumeurs ».

L'immunothérapie du cancer vise à renforcer ou à restaurer la capacité de cellules du système immunitaire, les lymphocytes T, à reconnaître et attaquer les cellules cancéreuses. Mais elle n'est efficace que pour une minorité de patients.

Les vaisseaux sanguins sont indispensables pour fournir de l'oxygène et des nutriments aux cellules cancéreuses qui se développent.

Michele de Palma de l'EPFL et ses collègues, dont les travaux sont publiés dans la revue Science Translational Medicine, se sont centrés sur deux protéines, VEGFA et ANGPT2, que les tumeurs génèrent pour stimuler la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins.

Afin de bloquer ces protéines, ils ont utilisé un anticorps, l'A2V, qu'ils ont testé sur des modèles expérimentaux de cancer du sein, du pancréas, et sur des mélanomes.

« Sous l'influence de VEGFA et d'ANGPT2, les vaisseaux sanguins de la tumeur acquièrent aussi une structure aberrante qui entrave le passage des lymphocytes T, limitant ainsi l'efficacité de l'immunothérapie. »

« Une découverte intéressante a été que A2V a non seulement réduit la plupart des vaisseaux sanguins de la tumeur, mais encore qu'il a inversé les structures aberrantes de ceux qui subsistaient, ce qui les a rendus semblables à des vaisseaux sanguins normaux, et plus perméables à l'arrivée de lymphocytes T anti-tumoraux », explique la chercheuse.

Par ailleurs, les tumeurs peuvent éviter d'être détectées par les cellules immunitaires, telles que les lymphocytes T, en exprimant certaines protéines, nommées « ligands des checkpoints immunitaires ». « Une de celles-ci est la protéine PD-L1 (programmed death ligand 1), qui lie un récepteur (PD-1) présent à la surface des cellules T, les empêchant ainsi d'attaquer la tumeur. »

« Un moyen de contourner ce problème consiste à utiliser des médicaments appelés inhibiteurs de checkpoint. Ce sont habituellement des anticorps qui trouvent et lient les protéines de checkpoint immunitaire sur les tumeurs. »

Les chercheurs de l'EPFL « ont découvert que l'accumulation de cellules T activées autour des vaisseaux sanguins de la tumeur, déclenchée par la thérapie A2V, entraînait également une réponse défensive : les vaisseaux sanguins ont commencé à produire le ligand de checkpoint PD-L1, dans un effort pour aveugler les lymphocytes T qui attaquaient. » Il était possible de surmonter cet obstacle en bloquant le récepteur PD-1. De fait, un anticorps anti-PD-1 a encore renforcé les effets anti-tumoraux de A2V.

« (...) Tandis que A2V normalisait les vaisseaux sanguins de la tumeur et facilitait l'arrivée des cellules T anti-tumorales, les cellules T anti-tumorales ont été rapidement éliminées (...) », dit De Palma.

Cette étude a des implications importantes pour l'immunothérapie du cancer. « Nos travaux suggèrent que certains médicaments anti-angiogéniques, en particulier les inhibiteurs ANGPT2, ont des effets plus considérables sur les tumeurs que ce que l'on pensait initialement. En plus de cibler les vaisseaux sanguins, ils aident aussi à initier les réponses immunitaires anti-tumorales, ce qui peut être renforcé par le blocage du checkpoint immunitaire. »

Le laboratoire suisse Roche figure fait partie des organismes ayant financé cette étude.

Cancer : échec surprise d'un traitement vedette d'immunothérapie (2016)

Pour plus d'informations sur l'immunothérapie, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : EPFL.
http://www.psychomedia.qc.ca

mardi 11 avril 2017

Combattre la douleur grâce au venin d’un petit poisson du Pacifique















Le 3 avril 2017.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de l'Université de Queensland, en Australie, le venin de la blennie, un petit poisson du Pacifique, pourrait être utilisé pour mettre au point un nouveau traitement contre la douleur.  

Le venin ne procure aucune douleur mais paralyse la victime

Comment combattre efficacement la douleur ? La blennie, un poisson que l’on trouve dans les récifs coralliens du Pacifique pourrait apporter une réponse à cette question. Des chercheurs britanniques et australiens ont en effet découvert que son venin avait des vertus similaires à celles de l’opium. C’est en tout cas ce que révèle une étude publiée la revue américaine Current Biology.

Selon ces travaux, la blennie qui, bien que mesurant entre 4 et 7 centimètres, est un poisson redoutable, car quand des prédateurs tentent de l'avaler, elle attaque avec ses deux crocs situés sur sa mâchoire inférieure et injecte son venin. Mais ce venin ne cause aucune douleur, contrairement à la plupart des venins. Il paralyse uniquement sa victime quelques instants. Ce qui permet à la blennie de décamper en vitesse.

Un venin qui agit comme de la morphine

Forts de ce constat, les chercheurs ont souhaité analyser la composition de ce venin et ils ont constaté qu’il contenait des peptides, qui « agissent comme de l'héroïne ou de la morphine » en « supprimant la douleur ». Selon les auteurs de cette étude, ce venin est « chimiquement unique ». Il contiendrait en effet une enzyme similaire à celle que l’on trouve dans le venin de scorpion mais aussi un composé de l'opium.

Les premières expériences menées par les chercheurs sur des souris ont montré que ce venin ne provoquait aucune douleur. De nouvelles recherches seront nécessaires pour savoir si ce venin pourrait servir de base pour un traitement de la douleur chez les humains. Il semblerait que le neuropeptide et le composant opioïde présents dans le venin pourraient provoquer une chute soudaine de la tension artérielle. 

Marine Rondot
http://www.passeportsante.net

jeudi 6 avril 2017

La vaccination : une autre manière de l'aborder
















par Bouchikhi Nourredine


La polémique actuelle concernant la campagne vaccinale invite à chercher à résoudre cette problématique naissante de méfiance injustifiée scientifiquement mais bien réelle dans la société. 

Du temps du parti unique et de la pensée canalisée, de l'unique chaine tv RTA, « el Moudjahid » et « el Djoumhouria » ou « el Chaab » les quelques journaux édités à l'époque et qui véhiculaient un seul et même message seules la langue et la forme changeaient ; il était alors plus simple et plus facile de faire adhérer la population aux messages relevant de la santé publique, la vaccination était perçue comme un acte d'émancipation et de modernisme, les campagnes étaient de véritables fêtes il suffisait de quelques spots radiophoniques ou télévisées pour provoquer la mobilisation et même l'engouement de larges couches pour l'acte vaccinal, il faut reconnaitre qu'à l'époque les esprits n'étaient pas comme aujourd'hui diront certains « illuminés » ou au contraire pour d'autres « pollués » par la masse d'informations véhiculées quasi instantanément et dans tous les coins aussi reculés qu'ils soient par une multitude de canaux ;chaines Tv ,réseaux sociaux, journaux numériques, données accessibles librement sur internet… 

Depuis les temps ont changé le niveau d'instruction acquis exige de revoir toute la stratégie de communication. 

Cependant malgré cette révolution la gestion du programme vaccinal est restée archaïque les mutations de la société n'ont pas eu raison sur les décideurs pour revoir leur copie inadaptée au contexte. 

La vaccination est restée pendant des décennies du ressort du seul monopole de l'état concernant tout le circuit, de l'importation à la distribution à même l'information et jusqu'à l'administration dans des centres de santé par un agent formé pour la circonstance, d'ailleurs à ce jour ce schéma est toujours prédominant. 

Tous ceux et celles qui ont eu l'occasion de faire vacciner leurs enfants connaissent parfaitement les circonstances de la pratique vaccinale ; souvent un monde fou ,une cohue indescriptible ,un agent vaccinateur dépassé pour faire un interrogatoire minutieux et non habileté à faire un examen pour pouvoir déceler d'éventuels contre-indications, au moindre doute le vaccin est reporté l'agent n'a pas les compétences requises pour prendre une décision .Certains parents ont du s'organiser pour s'absenter et ils devront revenir plus tard au risque d'être confrontés à l'absence de l'agent pour une raison ou une autre et voilà que le calendrier vaccinal est chamboulé. 

L'acte vaccinal a été réduit et exclu du champ de l'exercice médical bien qu'il s'agisse d'un acte qui implique une consultation, un dialogue avec les parents pour leur expliquer l'intérêt, convaincre les plus réticents et surtout rassurer. 

Ces derniers jours beaucoup de parents ne cessent de s'adresser à leur médecin traitant pour s'informer sur le vaccin RR (rougeole –rubéole) qui a provoqué la crainte chez certains et carrément le boycott chez d'autres. Cette campagne apparemment mal préparée , le secteur libéral malgré son rôle crucial ayant été mis à l'écart, ne serait ce que sur le plan communication ;il n'a été destinataire de rien de la part des autorités sanitaires pour pouvoir expliquer aux parents désabusés et qui ont complètement perdu confiance dans les circuits habituels. 

Le fait d'avoir exclu les médecins surtout ceux exerçant dans le secteur privé de la prise en charge vaccinale des enfants durant de longues années a fait que même les praticiens ne se sentent plus concernés par les polémiques qui sévissent depuis plusieurs mois et qui ont atteint leur apogée avec les décès apparemment imputés aux vaccins par l'opinion publique faute d'interlocuteurs convaincants. 

La formation du personnel médical sur la vaccination élément important dans le programme de la prévention est complètement absente contrairement à l'intérêt qu'elle suscite auprès de toutes les sociétés savantes ailleurs en charge de la petite enfance. 

Tardivement les médecins libéraux pédiatres en contact permanent avec les enfants n'ont été que récemment autorisés à pratiquer la vaccination dans leur cabinet sous réserve du respect d'un cahier de charges et même en le respectant scrupuleusement certains directeurs nostalgiques de l'ère des monopoles se dérobent pour délivrer ces autorisations. Contribuant ainsi à permaniser la deshumanisation de l'acte vaccinal et à aggraver les charges humaines et financières sur les structures de santé publique. 

Toutefois les médecins ne se sont pas du tout empressés d'inclure cet acte dans leur activité quotidienne pour diverses raisons entre autres les problèmes d'autorisation, c'est l'approvisionnement qui reste du monopole de l'institut pasteur à Alger. Il va falloir pour les plus téméraires se déplacer pour passer commande chose qui n'est pas aisée pour un médecin exerçant en dehors de la capitale et même les annexes de l'institut ne sont pas approvisionnées. 

L'autre écueil est la présentation multidose des vaccins certes économique pour les centres de santé ou les cliniques mais pas du tout adaptée à la clientèle d'un cabinet où le client préfère choisir lui-même le rendez vous qui lui convient sans perturber son emploi du temps ce qui exige des présentations monodoses plus couteuses mais qui évitent les gaspillages car il faut savoir qu'un flacon de 10 doses ne sert des fois à vacciner qu'un ou deux enfants dans un centre et le reste est mis à la poubelle puisque il ne peut être conservé une fois ouvert .La gratuité de l'acte a fait que les usagers et même les gestionnaires ne prennent pas en compte cet aspect financier au point que les prévisions ne sont jamais exactes soit qu'il en résulte des situations de pénuries ou bien des excédents qui risquent de se périmer. 

Les vaccins devront être autorisés à l'importation par les opérateurs comme cela est le cas pour tous les autres médicaments avec le contrôle des pouvoirs publics quant au respect de la chaine de froid et de la composition à l'instar de l'insuline actuellement. Les parents pourront s'approvisionner directement dans les officines et faire vacciner leurs enfants dans les cabinets médicaux. Ceci humanisera l'acte et offre surtout une occasion pour le dépistage qui chez nous n'est pas encore systématique et qui concerne des pathologies malformatives ou congénitales (telle l'hypothyroïdie: déficit en hormone) dont les conséquences sont graves sur le développement mental de l'enfant et l' handicap lourd à prendre en charge par la collectivité d'autant plus que les consultations des premiers mois ne sont pas obligatoires comme c'est le cas dans beaucoup de pays. 

Ceci ne veut nullement dire que l'État se désengagera complètement de son rôle de régulateur, il devra continuer à assurer une couverture vaccinale des plus démunis auprès des centres de protection maternelle et infantile (PMI) qui ainsi déchargés seront plus aptes à valoriser l'acte vaccinal. 

L'acte vaccinal a été de tout temps un acte médical au même titre qu'une consultation sinon plus. 

Il est temps de revoir toute la stratégie vaccinale et à y associer tous les professionnels qui prennent en charge les enfants et permettre de rétabli la confiance entre soigné et soignant au risque de voir émerger des épidémies d'un autre temps. 

https://twitter.com/RESEAUCHU

Lymphome de Hodgkin : un traitement plus efficace et moins toxique fait ses preuves aux États-Unis

  Delphine Chayet annonce en effet dans Le Figaro qu’« un essai clinique montre les bénéfices de l’association d’une immunothérapie et d’une...