L’efficacité de ces vaccins, développés en un temps record, suscite de grands espoirs dans le monde.L’alliance américano-allemande Pfizer/BioNTech puis la société américaine Moderna ont affirmé récemment avoir obtenu des premiers résultats très concluants concernant leurs vaccins contre le coronavirus.Tous deux ont souligné avoir trouvé la martingale pour lutter contre la Covid-19, avec des vaccins qui seraient efficaces respectivement à 95% et 94,5%. Jamais un vaccin n’a été développé si rapidement, face à une maladie si récente.Leurs essais cliniques sont actuellement en phase 3, autrement dit la dernière étape avant la mise sur le marché. Les deux entreprises prévoient de produire 50 millions de doses en 2020, et jusqu’à 1,3 milliard de doses en 2021.L’efficacité de ces vaccins, développés en un temps record, suscite de grands espoirs dans le monde, alors que de nombreuses populations, notamment aux Etats-Unis et en Europe, sont confrontées à une deuxième vague du virus.Ces deux vaccins ont un point commun : ils sont basés sur la même technologie, appelée «ARN messager» (ARNm), en développement depuis les années 1970 sous l’impulsion de la chercheuse d’origine hongroise Katalin Karikó.Tous les vaccins ont le même but : entraîner notre système immunitaire à reconnaître le coronavirus, lui faire monter ses défenses de façon préventive afin de neutraliser le vrai virus s’il venait à nous infecter.Habituellement, les vaccins classiques, comme celui de la grippe par exemple, sont fabriqués à base de morceaux de virus inactivés, atténués ou des protéines de ce virus, qui permettent de déclencher une réponse immunitaire, qui va conduire à la fabrication d’anticorps spécifiques, capables de protéger la personne lorsqu’elle sera infectée par le virus.Avec les vaccins de Moderna et BioNTech/Pfizer, «on n’injecte pas une protéine du Sars-CoV-2, mais un message qui va diriger la synthèse d’une de ses protéines dans le corps», a expliqué Bertrand Séraphin, directeur de recherche à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) du CNRS, cité par France 24.L’ARN messager est en effet un vecteur qui transporte des informations jusqu’aux cellules afin de leur dire quelle protéine fabriquer.Dans le corps, «chaque gène va faire un ARN messager différent pour une protéine spécifique. C’est le dogme central de la biologie moléculaire», a ajouté ce spécialiste. Cette technologie présente un avantage non négligeable : les vaccins sont plus rapides à mettre au point.Et pour cause : ils ne nécessitent pas de cultiver de pathogènes en laboratoire, puisque c’est l’organisme qui fait le travail. Ce type de vaccin peut donc être produit facilement et en grande quantité. L’inconvénient ? Ils doivent être stockés à très basse température, à savoir -70°C, contrairement aux vaccins classiques, qui doivent être conditionnés à -20°C.Cependant, des questions autour de ce vaccin restent en suspens, notamment autour de la durée de son efficacité : «L’immunité pourrait disparaître plus rapidement qu’avec d’autres vaccins, nous n’avons pas de recul sur cette technologie», a indiqué sur FranceInfo Etienne Simon-Lorière, responsable de l’unité de génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur.Dans une interview à la Radio et Télévision suisse, le patron de Moderna, Stéphane Bancel, a tenu à rassurer les inquiets. «La technologie de l’ARN messager est très intéressante (…). Elle ne touche pas le noyau de la cellule, ce qui est très important pour ne pas prendre de risque avec votre ADN», a estimé Stéphane Bancel.Les thérapies à base d’ARN messager ne se limitent pas non plus à la lutte contre les virus comme la Covid-19. Elles peuvent se révéler utiles «dès lors qu’il faut produire des anticorps pour lutter contre des cellules malades», a précisé Bertrand Séraphin.«Une cellule cancéreuse est généralement différente des autres avec des protéines différentes à sa surface. On peut imaginer des vaccins à base d’ARNm qui stimulent la réponse immunitaire contre ces protéines spécifiques afin de détruire plus efficacement les cellules cancéreuses», a expliqué le scientifique français.
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