jeudi 7 novembre 2024

Lymphome de Hodgkin : un traitement plus efficace et moins toxique fait ses preuves aux États-Unis


 



Delphine Chayet annonce en effet dans Le Figaro qu’« un essai clinique montre les bénéfices de l’association d’une immunothérapie et d’une chimiothérapie contre ce cancer qui survient la moitié du temps avant 35 ans. Mais l’expérience américaine ne sera pas directement applicable à la France, car le protocole de référence est différent ».

La journaliste note ainsi que « pour les médecins américains, c’est une étude « practice changing » : ses résultats, publiés mercredi dans The New England Journal of Medicine, devraient conduire à un changement du protocole de traitement du lymphome de Hodgkin aux États-Unis ».

Elle rappelle que « sensible à la chimiothérapie et à la radiothérapie, il est guéri dans plus de 80% des cas (et même 90% avant 20 ans) ».

Le Dr Jonathan Friedberg, directeur du Wilmot Cancer Center à l’université de Rochester, qui a coordonné ce travail, souligne cependant que « les médicaments, notamment ceux qui sont administrés dans les présentations agressives ou à un stade avancé, sont extrêmement toxiques, provoquant des effets secondaires importants à long terme ».

Delphine Chayet indique que « le traitement utilisé aujourd’hui aux États-Unis combine une chimiothérapie composée de trois molécules avec une thérapie par anticorps (AVD+BV). Dans l’essai clinique, ce protocole a été comparé avec l’administration de la même chimiothérapie mais associée à une immunothérapie, le nivolumab (AVD+N) ».

La journaliste explique qu’« un millier d’enfants âgés de plus de 12 ans et d’adultes, soignés dans 200 services hospitaliers américains et canadiens pour des lymphomes de Hodgkin de stade 3 ou 4, ont été inclus dans l’étude ».

Le Pr Friedberg remarque que « les résultats, très positifs, nous ont tous vraiment surpris. Après seulement un an de suivi, le comité de surveillance a recommandé de fermer l’essai plus tôt que prévu, en raison d’un signal très fort montrant la supériorité du nouveau traitement. Nous avons poursuivi pour obtenir des résultats significatifs et la tendance s’est confirmée ».

Delphine Chayet relève ainsi qu’« au bout de 2 ans, 92% des patients traités avec AVD+N n’ont pas connu de progression ou de récidive de leur maladie, contre 83% dans l’autre groupe. Comme la plupart des rechutes surviennent dans les 2 ans suivant le traitement, les scientifiques se disent «optimistes» sur l’évolution des malades ayant reçu la combinaison avec immunothérapie ».

La journaliste précise que « le bénéfice est notable chez les personnes de plus de 60 ans, pour qui la survie sans progression à 2 ans atteint 88% avec AVD+N, contre 65% avec AVD+BV. Un résultat important : les patients âgés ne peuvent recevoir les traitements agressifs actuellement donnés aux plus jeunes, ce qui explique leur pronostic moins favorable ».

Delphine Chayet note en outre une « fréquence plus faible des effets toxiques neurologiques, des douleurs osseuses et des symptômes abdominaux avec le nouveau traitement. Le nombre de radiothérapies réalisées en fin de traitement a également été extrêmement réduit ».

La journaliste observe que « l'expérience américaine ne sera toutefois pas directement applicable à la France, où le protocole standard de soins actuellement approuvé est différent ».

La Dr Clémentine Sarkozy, hématologue à l’Institut Curie (Saint-Cloud), déclare ainsi que « nous utilisons d’emblée chez l’adulte une combinaison de chimiothérapies très puissante, le BEACOPP-esc, qui réduit le risque de progression dans les 2 premières années et diminue de ce fait le nombre de traitements pour rechute subis par les patients ».

Delphine Chayet ajoute qu’« une autre chimiothérapie, parfois suivie d’une radiothérapie, est proposée chez l’enfant . […] Les médecins français placent également leurs espoirs dans une nouvelle combinaison de molécules associant chimiothérapies et anticorps, le BrECADD. Un essai publié en juillet dernier dans The Lancet a montré que ce traitement était moins toxique, tout en étant plus efficace que le traitement standard français ».

Le Figaro.

Date de publication : 18 octobre 2024


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Lymphome de Hodgkin : un traitement plus efficace et moins toxique fait ses preuves aux États-Unis

  Delphine Chayet annonce en effet dans Le Figaro qu’« un essai clinique montre les bénéfices de l’association d’une immunothérapie et d’une...