vendredi 2 décembre 2016

Une intelligence artificielle capable de faire des diagnostics aussi fiables qu’un ophtalmologiste











Des chercheurs de Google ont conçu un algorithme capable de détecter une maladie de l'œil qui touche — à des stades différents — environ 50% des diabétiques, selon un article de la MIT Technology Review publié le 29 novembre 2016. 

Le diagnostic établi par cette intelligence artificielle est aussi fiable que celui d'un ophtalmologiste (humain), affirme Michael Chiang, professeur d'ophtalmologie au Casey Eye Institute de l'Oregon Health & Science University. D'après l'expert, ce robot pourrait même améliorer la qualité des diagnostics: 

"L'une des choses les plus fascinantes à propos de cette approche d'apprentissage automatique est qu'elle a le potentiel d'améliorer l'objectivité et au final la justesse et la qualité des soins médicaux."

Et pourquoi pas aussi répondre à la pénurie d'ophtalmologistes en France, dont la conséquence la plus fâcheuse est le long délai d'attente pour obtenir un RDV. Comptez en moyenne 85 jours, selon une étude nationale réalisée par Yssup Research pour le groupe Point Vision de février 2016.

L'algorithme mis au point par les scientifiques de Google passe en revue des images de la rétine et peut déterminer de lui-même si le patient est atteint de rétinopathie diabétique. Cette maladie endommage les vaisseaux qui transportent le sang vers la rétine et peut conduire à un handicap visuel et même à une cécité.

Contrairement à d'autres logiciels d'ophtalmologie, ce robot n'a pas été explicitement programmé pour reconnaître des signes distinctifs de la maladie sur les images de rétine. Il a en fait appris par lui-même comment détecter cette pathologie, simplement en regardant des milliers de photos de rétine appartenant à des sujets sains et à des sujets malades. 

Une équipe de DeepMind — le laboratoire d'intelligence artificielle racheté par Google en 2014 pour 650 millions de dollars — mène un projet semblable, en entraînant des ordinateurs à détecter des signes de dégénérescence maculaire et d'autres maladies visuelles sur des images du fond de l'œil.
http://www.businessinsider.fr

Diabète de type 1 : on peut régénérer les cellules produisant de l'insuline !














Anne Jeanblanc annonce dans Le Point que « les diabétiques de type 1 peuvent - enfin - espérer être un jour délivrés des injections d'insuline... ».
La journaliste remarque ainsi que « la découverte que viennent de réaliser Patrick Collombat et son équipe de l'unité 1091, Institut de biologie Valrose (Inserm/CNRS/université de Nice-Sophia Antipolis), pourrait bien révolutionner la vie des malades souffrant de diabète de type 1 ».
Anne Jeanblanc rappelle que « cette maladie, qui affecte des personnes souvent dès le plus jeune âge, les oblige à s'injecter plusieurs fois par jour de l'insuline, hormone que leur pancréas ne sécrète plus ».
« Ce traitement « palliatif » à vie, qui ne permet pas d'éviter de graves complications, sera-t-il bientôt remplacé par des compléments alimentaires ? Oui si l'on en croit leur travail publié dans la revue scientifique Cells », note la journaliste.
Elle explique que « l'équipe niçoise avait déjà montré qu'il était possible de recréer les cellules bêta [pancréatiques chargées de sécréter l’insuline] en modifiant génétiquement des cellules qui leur ressemblent : les cellules alpha productrices de glucagon. Mais c'était chez l'animal et il fallait trouver une autre méthode pour l'homme, car il n'était pas envisageable d'agir de cette manière sur le patrimoine génétique d'un être humain ».
« Cette fois, l'équipe de Patrick Collombat a démontré que le même résultat pouvait être induit grâce au GABA, un neurotransmetteur présent naturellement dans l'organisme mais aussi disponible sous forme de complément alimentaire », souligne Anne Jeanblanc.
Elle relève que « les premières expérimentations réalisées chez la souris ont prouvé aux chercheurs qu'ils étaient sur la bonne piste : ce fameux GABA induisait bien la régénération continue, mais contrôlée, des cellules alpha du pancréas et leur transformation en cellules produisant de l'insuline ».
L'Inserm précise que « les cellules ainsi générées sont fonctionnelles et peuvent soigner plusieurs fois un diabète induit chimiquement chez la souris ».
La journaliste indique que « dans les îlots de Langerhans (où l'on trouve à la fois des cellules alpha et bêta) du pancréas humain, les chercheurs ont observé que, «après 14 jours de culture en présence de GABA, le nombre de cellules alpha productrices de glucagon diminuait de 37% au profit d'une augmentation de 24% des cellules productrices d'insuline» ».
« Face à des résultats aussi prometteurs, des essais thérapeutiques vont être prochainement initiés. Nul doute qu'ils seront suivis de près par les malades et leur entourage », conclut Anne Jeanblanc.
www.mediscoop.net

mercredi 30 novembre 2016

Chirurgie mini-invasive et diagnostic rapide en première ligne contre le cancer du poumon















Le progrès médical gagne du terrain contre le cancer du poumon. L'hôpital Tenon AP-HP inaugure son nouveau centre de diagnostic rapide, ce lundi 28 novembre, alors que le CHU de Montpellier annonce sa 1000ème lobectomie par chirurgie mini-invasive.

Le Centre Expert en Oncologie Thoracique de l'hôpital Tenon AP-HP inaugure ce lundi 28 novembre son nouveau centre de diagnostic rapide du cancer du poumon. Ce centre, dirigé par Pr Jacques Cadranel et le Pr Jalal Assouad, s'est organisé depuis mai 2016 pour proposer aux patients ayant une image suspecte de cancer à une radio du poumon ou un scanner thoracique d'être vus en consultation d'onco-pneumologie en moins de 7 jours. Les examens nécessaires au diagnostic, anticipés lors de cette première consultation, sont réalisés la semaine suivante en hôpital de jour. Objectif : offrir une prise en charge thérapeutique rapide et alléger l'anxiété.


Montpellier en pointe sur la lobectomie à thorax fermé


De son côté, le CHU de Montpellier annonce sa 1000ème lobectomie par thoracoscopie vidéo assistée, affirmant ainsi une expertise unique en France. Cette chirurgie à thorax fermé tend de plus en plus à se substituer à la chirurgie conventionnelle par thoracotomie qui nécessite une ouverture large du thorax. 


 Au stade localisé d'un cancer du poumon, la chirurgie reste le traitement de référence offrant les meilleures chances de guérison et de survie à long terme. La lobectomie (exérèse d'un lobe pulmonaire) est l'intervention la plus fréquemment pratiquée dans ce type de lésion. Le CHU de Montpellier a été l'un des premiers à proposer, pour réaliser cette intervention, une approche mini-invasive. Le Pr Charles Marty-Ané et son équipe développent cette technique depuis le milieu des années 90 et ont acquis dans ce domaine une antériorité et une expérience reconnues.


Cette technique avancée évite l'ouverture du thorax. Seules 3 incisions de 1 centimètre sont pratiquées sur la face latérale de la cage thoracique : par l'une de ces incisions, une fibre optique (reliée à une caméra)  est introduite dans la cavité thoracique, les deux autres sont réservées à une instrumentation adaptée. Le chirurgien et son équipe conduisent l'intervention totalement à thorax fermé, en suivant son déroulement sur un écran de télévision. Pour finir, une incision minimale élargissant légèrement l'orifice antérieur permet d'extraire la pièce opératoire sans écartement des côtes.


Les équipes françaises parmi les plus performantes en chirurgie cancérologique thoracique


Ce type d'opération permet de diminuer significativement les douleurs post opératoires, les risques de complications et de séquelles et la durée d'hospitalisation (2 à 4 jours au lieu de 8 à 10 jours). Ce qui accélère ainsi la récupération. Cette 1000 ème lobectomie par thoracoscopie vidéo-assistée constitue l'une des plus importantes expériences du genre au niveau européen. 


Cette technique s'est considérablement développée ces dix dernières années particulièrement en Asie (Chine, Corée et Japon) et aux USA où environ 40 % des lobectomies pulmonaires sont réalisées selon cette procédure. Elle demeure moins utilisée en Europe et en France, où la diffusion est plus lente mais la tendance se confirme puisque le taux de lobectomie par thoracoscopie est passé de 13% en 2012 à 30% en 2016. Dans le service de Chirurgie Thoracique du CHU de Montpellier, sur les cinq dernières années 74% des lobectomies ont été réalisées par thoracoscopie.


Les équipes françaises sont régulièrement classées parmi les plus performantes en chirurgie cancérologique thoracique (La France est 4ème au classement du Point 2016.


Le cancer du poumon responsable de 1,3 millions de décès par an dans le monde


Le cancer du poumon est selon l'OMS la cause la plus fréquente de décès par cancer chez l'homme : il est responsable de 1,3 millions de décès par an dans le monde. En France, selon l'Institut National de Veille Sanitaire, ce cancer concerne près de 40 000 personnes chaque année, majoritairement des hommes et se situe en fréquence à la 4 ème place après le cancer du sein, de la prostate et du côlon mais en première position pour la mortalité avec 30 000 décès par an.

http://www.reseau-chu.org

lundi 14 novembre 2016

Nouvelle loi sur la santé














Comme annoncé il y a quelques jours par le ministre de tutelle, le projet de loi relatif à la santé a été approuvé hier par le Conseil des ministres. Si cette nouvelle loi ne remet pas en cause l’accès et la gratuité des soins, elle n’en demeure par moins qu’elle est venue conforter le secteur privé.

Un secteur que la tutelle entend bien hisser au rang de partenaire complémentaire du secteur public. Le projet énonce, en effet, “le soutien au secteur privé, complémentaire de la santé publique qui se voit attribuer des missions de service public”. Néanmoins, un cahier des charges sera imposé à l’ensemble des structures privées. Par ailleurs, le projet de loi qui a eu l’approbation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s’articule, dans ses grandes lignes, sur la “consolidation de l’accès aux soins et à la modernisation du secteur”.

Dans son intervention à l’issue de la réunion du Conseil des ministres, le Président a néanmoins insisté sur “le droit des citoyens à la protection de la santé qui est un principe cardinal de la politique sociale de notre pays”, non sans rappeler que “l’État consacre annuellement des montants importants au développement du système de santé publique”.  Dans le cadre du projet de loi de finances 2017, également adopté à cette occasion, le secteur de la santé bénéficiera d’un soutien de “330,2 milliards de dinars” sur les “1 630,8 milliards de dinars” dégagés au titre des transferts sociaux de l’État.

Le président Bouteflika a déclaré que l’avènement de cette nouvelle loi devra, par ailleurs, s’accompagner d’une “accélération de la réforme hospitalière visant une meilleure organisation des soins et une amélioration de leur qualité”.

Dans le communiqué du Conseil des ministres, il est relevé que le texte adopté “reflète les acquis de la politique nationale de santé publique, ainsi que les innovations universelles dans le domaine de la santé”. La même source précise que le projet de texte “propose notamment la consolidation de l’accès aux soins, en particulier pour les personnes en difficulté, l’introduction de la carte électronique de santé et du dossier électronique du patient pour faciliter son suivi médical, ainsi que le droit du patient d’avoir un médecin référent”.

La nouvelle loi propose, en outre, la mise en place de programmes spécifiques de santé pour certaines maladies ou catégories de patients, des règles régissant les transplantations d’organes, tissus, cellules et assistance à la procréation, ainsi que l’interdiction du clonage. S’agissant du système de santé publique, la nouvelle loi stipule “une organisation nouvelle intégrant le médecin référent, les soins et l’hospitalisation à domicile, ainsi que la mise en place d’un dispositif d’évaluation et d’audit des structures de santé publique avec le renforcement du contrôle et des inspections”.

La suppression de l’activité complémentaire, consiste en l’autre recommandation de la nouvelle loi. Le texte prévoit, par ailleurs, la création d’un Conseil national de la santé chargé d’éclairer les pouvoirs publics sur les questions inhérentes à la santé. Il convient de rappeler que le projet de loi sera incessamment soumis à l’examen du Parlement.
http://www.algerie360.com

lundi 17 octobre 2016

Le Nobel de médecine couronne des travaux sur l’autophagie













La Croix observe : « Qu’y a-t-il de commun entre la disparition de la queue du têtard devenant grenouille, le nettoyage des cellules, le vieillissement et certains cancers ou maladies neurodégénératives ? ».
« Tous sont le fruit d’un mécanisme physiologique très subtil appelé « autophagie », dont l’étude génétique et cellulaire réalisée dans les années 1980-1990, valent aujourd’hui le prix Nobel de médecine et/ou physiologie à Yoshinori Ohsumi, 71 ans, professeur honoraire à l’université de Tokyo », note le journal.
Le quotidien indique ainsi que le chercheur japonais « a été récompensé hier pour ses recherches cruciales qui permettent de comprendre le renouvellement des cellules, le vieillissement et la réponse aux infections ».
Patrice Codogno, biologiste Inserm-Hôpital Necker à Paris, explique que « l’autophagie est un mécanisme d’autodigestion cellulaire qui, paradoxalement, peut soit conduire à la protection et donc à la survie de la cellule, soit mener à sa mort. Toutefois, chez l’homme et les mammifères, l’autophagie intervient surtout en réponse à un stress ».
La Croix précise que « la cellule met en branle ce processus en réponse à un stress physiologique pour puiser dans ses réserves (protéines, lipides). Mais elle peut aussi y recourir pour effectuer un «contrôle-qualité» des molécules qu’elle produit ».
« Une activité indispensable pour éviter que des produits oxydants ne s’attaquent à son ADN – comme dans le cancer –, pour éliminer des agrégats de protéines dans les cellules nerveuses – comme dans les maladies neurodégénératives du type Parkinson –, ou pour dégrader les grosses gouttelettes de lipides du foie – comme dans le diabète de type II ou l’obésité », poursuit le journal.
La Croix note ainsi que « le lauréat a notamment découvert, dans la levure de boulanger, une quinzaine de gènes impliqués dans l’autophagie, «des gènes dont les mutations peuvent provoquer des maladies». Ohsumi a ensuite confirmé la présence de ces gènes, quasiment ancestraux, chez l’Homme ».
Patrice Codogno ajoute qu’« actuellement, plusieurs essais cliniques ont lieu en cancérologie, les médecins tentant de bloquer l’activité excessive des enzymes logés dans les lysosomes ». « D’importants progrès sont donc à espérer dans ce domaine très en vogue aux États-Unis et au Japon, suivis par l’Europe et la France », conclut le journal.
Le Figaro indique également Yoshinori Ohsumi « vient de se voir décerner le prix Nobel de médecine et physiologie 2016 pour avoir découvert le mécanisme de l'autophagie, après d'ingénieuses et longues manipulations de levures à l'université de Tokyo ».
Le journal explique que « l'idée géniale du Pr Ohsumi a été de priver les lysosomes d'enzymes, tels des agents d'entretien dépourvus de produits de nettoyage, pour voir apparaître une accumulation des «ordures cellulaires» empaquetées dans les lysosomes ».
« Pour stimuler le processus de recyclage par autophagie, le Pr Ohsumi prit soin d'affamer les cellules. Vint ensuite la phase d'identifications des gènes indispensables au bon déroulement de l'autophagie. En expérimentant plusieurs milliers de levures mutantes, Yoshinori Oshumi identifia ainsi 15 gènes cruciaux et leurs protéines de régulation », précise le quotidien.
Le Figaro relève qu’« on sait désormais que l'autophagie est un mécanisme impliqué dans de nombreuses opérations cellulaires. De l'élimination de virus ou de bactéries, au développement de l'embryon, en passant par des maladies telles que le diabète de type 2, la maladie de Parkinson ou le cancer. D'intenses recherches sont en cours pour développer des médicaments visant l'autophagie ».
Le Monde explique aussi que « les dérèglements de l’autophagie sont impliqués dans nombre de pathologies et dans le vieillissement », et note que « l’autophagie mobilise une communauté de recherche grandissante ».
Le Parisien précise pour sa part que « le diplôme et la médaille Nobel sont assortis d'une récompense de 8 millions de couronnes suédoises (environ 834.000 €) ».
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samedi 1 octobre 2016

Quatre Français sur dix estiment que les vaccins ne sont pas sûrs

















Paul Benkimoun relaie dans le Monde les conclusions de « l’étude la plus large menée sur les opinions à propos des vaccins – pris globalement –, leur importance, leur efficacité, leur innocuité et leur caractère compatible avec la religion pratiquée ».
Le journaliste indique qu’« elle a été menée par les chercheurs du Vaccine Confidence Project (« Projet confiance dans les vaccins ») à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, en collaboration avec leurs collègues de l’Imperial College de Londres, et notamment de plusieurs équipes françaises, auprès de plus de 65.000 personnes dans 67 pays, entre septembre et décembre 2015. Les résultats sont publiés [aujourd’hui] sur le site de la revue EBioMedecine ».
Paul Benkimoun relève que « Heidi Larson et ses coauteurs constatent que si l’importance des vaccins est globalement reconnue, […] l’Europe et en particulier la France, accordent le moins de confiance dans les vaccins : 41% des Français interrogés estiment que les vaccins ne sont pas sûrs. Dans l’ensemble, il apparaît que le niveau d’éducation accroît la confiance dans l’importance et l’efficacité des vaccins, mais pas dans leur sécurité ».
Le journaliste explique que « les personnes interrogées réagissaient à quatre affirmations : « Il est important pour les enfants de recevoir les vaccins », « Dans l’ensemble, je pense que les vaccins sont sûrs », « Dans l’ensemble, je pense que les vaccins sont efficaces » et « Les vaccins sont compatibles avec mes croyances religieuses ». Les vaccins étaient considérés en bloc, sans en mentionner un en particulier ».
Paul Benkimoun souligne que « la région Europe (telle que définie par l’OMS, allant donc jusqu’à la Russie) est celle où la moyenne des réponses dans les 30 pays pris en compte est la plus opposée aux affirmations : 8% des personnes interrogées ne trouvent pas important de faire vacciner les enfants, 17% ne pensent pas que les vaccins sont sûrs et 11,3% jugent qu’ils ne sont pas efficaces ».
« Ces résultats expriment un scepticisme à l’égard de l’importance et la sécurité des vaccins statistiquement plus élevé que dans les régions Afrique, Amériques, Méditerranée orientale et Asie du Sud-Est. Ces pourcentages sont tous supérieurs en France : 11,7% ne tiennent pas les vaccins infantiles pour importants et un peu plus de 17% doutent de leur efficacité », observe le journaliste.
Il ajoute que « le Bangladesh, l’Equateur et l’Iran plébiscitent l’importance des vaccins (0,3 à 0,5% de réponses négatives), à l’inverse de la Russie, de l’Italie et de l’Azerbaïdjan (17 à 15% de réponses négatives) », ou encore note que « sur le plan de leur sécurité, […] la moyenne de sceptiques dans les 67 pays est de 13%. Quant à l’efficacité des vaccins, […] la moyenne sur l’ensemble des 67 pays est de 9% » de « sceptiques ».
Paul Benkimoun retient que « dans l’ensemble, les réponses recueillies pour cette étude montrent une adhésion plus grande à l’importance des vaccins qu’à la garantie de leur innocuité : l’intérêt de vacciner, même avec un risque, limiterait le nombre de refus. De même pour l’efficacité des vaccins qui rencontre plus d’approbation que la question de leur sécurité ».
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vendredi 2 septembre 2016

L’allergie : une affection chronique qu’il est dangereux de négliger
















par Dr Stéphane Guez

Les maladies allergiques sont des affections chroniques. Nous le savons tous : l’allergie est une maladie inflammatoire liée à une particularité génétique de certains malades. Ils ont malheureusement la capacité de sécréter des anticorps responsables du déclenchement de la crise allergique.

Alors pourquoi l’inflammation allergique ne bénéficie-t-elle pas d’un traitement prolongé et adapté comme on peut le voir pour les inflammations rhumatismales par exemple ?

Médecins, vous n’êtes pas convaincus de l’utilité de prendre en charge la chronicité de la maladie allergique ?

Vous trouverez ici l’actualité des connaissances dans ce domaine qui vous permettront de traiter au mieux vos patients allergiques.

Ce dossier est professionnel, c’est à dire qu’il utilise un language médical. Si vous n’êtes pas professionnel de santé, lisez plutôt la version grand public.

Sommaire :

Définition  :

1) Les maladies allergiques accidentelles

2) Les maladies allergiques 
atopiques sont celles qui vont faire l’objet de ce dossier.
I- Maladies allergiques atopiques : affections chroniques de toute une vie

A : La crise aigue n’est que le sommet d’un iceberg, dont la partie immergée est constituée d’anomalies chroniques .

a) Le facteur génétique : 

b) Le facteur environnemental:
B - La crise aigue entraîne des lésions chroniques au niveau des organes cibles 
(nez, bronches, peau, œil) :

C - La crise allergique aigue favorise la récidive allergique :

D - L’allergie favorise aussi, par un effet d’amplification, l’apparition de nouvelles allergies :

a) Être allergique expose à la survenue d’une sensibilisation à de nouveaux allergènes : 

b) Être allergique expose à la survenue de nouveaux symptômes pour la même sensibilisation :

II - Maladies allergiques : affections chroniques de toute une vie, donc prise en charge de toute une vie.

1) Le traitement de fond : contrainte ou libération ?

A - La qualité de vie : nouvelle mesure de l’efficacité des traitements des allergies :

B - Résultats des études prouvant l’efficacité des traitements chroniques par rapport aux traitements ponctuels de la crise :

a) Dans l’asthme persistant :

b) Dans la rhinite persistante :
C - Le traitement de fond repose en fait sur 2 notions : la prévention et la prise en charge thérapeutique proprement dite.

D- Mais traitement de fond ne veut pas dire traitement à vie.
2) Traitement chronique : comment favoriser l’observance ?

A- Les difficultés de la prise d’un traitement chronique :

B - Importance du facteur éducatif ou « un patient informé en vaut deux ».

Synthèse

Définition :

Il existe deux sortes de maladies allergiques : les maladies allergiques accidentelles et les maladies allergiques atopiques.

1) Les maladies allergiques accidentelles

Elles ne nécessitent pas, pour se développer, un terrain génétique particulier.

Elles peuvent affecter n’importe qui à n’importe quel moment de la vie.

C’est par exemple le cas de l’allergie aux médicaments ou de l’allergie aux venins d’hyménoptères.

L’allergie accidentelle est le plus souvent aigue et, une fois l’épisode symptomatique terminé, ne nécessite pas de traitement de fond particulier sauf dans le cas de l’allergie aux venins d’hyménoptères lorsqu’une désensibilisation est indispensable pour guérir définitivement l’allergie.
2) Les maladies allergiques atopiques sont celles qui vont faire l’objet de ce dossier.

Ces allergies sont les plus fréquentes et en augmentation constante depuis ces 20 dernières années.

Elles reposent sur un terrain génétique particulier encore mal connu.

Elles affectent les enfants mais aussi les adultes jeunes, avec des manifestations aussi variées que l’ eczéma atopique, la rhinite, 
la conjonctivite, l’asthme, l’allergie alimentaire etc.

La maladie atopique est une entité particulière qui se développe de l’enfance à l’age adulte.

Le terrain atopique traduit la capacité d’un individu à fabriquer des anticorps allergiques ou IgE vis-à-vis d’antigènes communs de l’environnement.

Il peut se manifester de façon isolée par une dermatite atopique, une rhinite saisonnière, une rhinite perannuelle, ou un asthme.

Dans sa forme la plus complète, ce terrain se manifeste par la maladie atopique au cours de laquelle le patient développe successivement des IgE vis-à-vis de nombreux allergènes au fur et à mesure de leur rencontre.

Le problème est ici totalement différent des allergies accidentelles. Il est en effet primordial de comprendre qu’il s’agit de maladies chroniques, même si elles se manifestent la plupart du temps par des crises aigues.

Ne traiter que l’aspect aigu de ces maladies, en méconnaissant le caractère chronique des affections atopiques expose à une prise en charge incomplète.
La prise en charge sera insuffisante à court terme avec une moins bonne efficacité thérapeutique de la crise allergique aigue et à long terme avec l’apparition de lésions en particulier inflammatoires qui peuvent être définitives.

C’est ce que nous allons démontrer maintenant.

I- Maladies 
allergiques atopiques : affections chroniques de toute une vie

A : La crise aigue n’est que le sommet d’un iceberg, dont la partie immergée est constituée d’anomalies chroniques .

Pour le patient il est tentant de penser que l’allergie est une manifestation aigue qui nécessite une prise en charge thérapeutique ponctuelle.

Malheureusement de nombreuses données aussi bien physiopathologiques que thérapeutiques démontrent qu’il n’en est rien.

En effet l’atopie repose sur l’association de 2 facteurs chroniques :

un facteur génétique un facteur environnemental.
a) Le facteur génétique : 

Il est inné, faisant partie du patient donc chronique et définitif.

Il va accompagner le patient tout au long de sa vie dans la maladie atopique, se manifestant différemment selon les âges.

Dans sa forme typique, on observera la "marche de l’allergie" : eczéma atopique à la naissance, puis allergie alimentaire dans la petite enfance, puis allergie respiratoire à partir de 5-6 ans avec ou sans persistance de poussées de dermatite atopique.

Mais le plus souvent, le terrain atopique se manifeste par une forme unique d’allergie comme la rhinite saisonnière par exemple, qui peut débuter plus ou moins tôt dans la vie. Parfois, cette rhinite n’apparaît que tardivement à l’age adulte, sans que l’on comprenne encore bien pourquoi les gènes allergiques se mettent ainsi brusquement à s’exprimer.

Même s’il y a des périodes d’accalmie ou de répit, le patrimoine génétique restant le même, la maladie atopique (ou le terrain atopique) se manifestera à nouveau sous une forme ou une autre.

Ce terrain particulier favorise la formation d’IgE spécifiques vis-à-vis des nombreux pneumallergènes de l’environnement.

Donc, le patient a une mécanique immunoallergique qui est orientée vers la fabrication d’anticorps allergiques ou IgE spécifiques, et ce pour toute sa vie.Il sera donc vigilant et fera part de ce terrain particulier lorsqu’il devra recevoir certains médicaments particulièrement allergisants, ou subir une anesthésie générale, mais également devra en tenir compte dans le choix de ses loisirs et surtout de son métier en évitant ceux qui pourraient l’exposer à des allergènes puissants et connus (farines de boulangerie, allergènes des métiers de la coiffure etc.)

b) Le facteur environnemental :

Il expose de façon chronique à des allergènes toujours plus nombreux.

Pendant quelque temps on a pensé que l’éviction préventive des allergènes connus dans l’environnement des personnes atopiques pourrait prévenir l’apparition de la maladie allergique.

Les dernières études portant sur l’efficacité des mesures d’éviction démontrent qu’il est utopique de penser se débarrasser des pneumallergènes perannuels comme les acariens ou les allergènes du chat.

En effet, ces allergènes sont ubiquitaires, parfois véhiculés par les vêtements des personnes comme c’est le cas pour le chat. On retrouve parfois une sensibilisation à cet animal même chez un enfant qui n’a pas de chat chez lui, simplement parce que son camarade de classe en possède un et porte donc des allergènes sur ses vêtements.

Si le patient reste toujours en contact avec ces pneumallergènes, il y a une activation permanente de son système immunitaire qui est orienté de façon génétique vers la production d’IgE spécifiques. Il a donc toujours un taux élevé d’anticorps allergiques.

Donc, le patient peut à n’importe quel moment présenter une crise aigue de rhinite ou d’asthme en fonction de la concentration en allergènes de l’environnement.

Certaines études ont permis de déterminer des seuils au de-là desquels, par exemple, on peut développer une sensibilisation aux acariens, et à une concentration plus élevée une allergie.

Cependant, à moins de disposer d’un appareil de détection qui reste à inventer, permettant à tout moment de connaître la teneur d’un allergène dans l’air, l’allergique ne peut pas prévoir le degré d’infestation en particules allergisantes d’un environnement inconnu. Ou du moins, lorsqu’il le percevra, il sera trop tard car il aura une crise.

L’équilibre peut donc être rompu à la moindre modification de l’environnement, que dans la plupart des cas le patient n’est pas en mesure de contrôler.

Bien entendu cela est encore plus vrai pour les allergies saisonnières, ou en dehors de l’absence complète de contact avec l’extérieur, le patient ne peut pas éviter le contact avec les pollens.

La crise allergique aigue résulte en réalité de l’association d’une exposition chronique aux allergènes et d’un terrain génétique chronique particulier, le déclenchement de la crise étant provoqué lorsque le seuil de tolérance du patient est atteint.

Ce seuil est d’autant plus bas qu’il est plus allergique.


B - La crise aigue entraîne des lésions chroniques au niveau des 
organes cibles (nez, bronches, peau, œil) :

Une fois la crise aigue terminée et que le patient respire de nouveau parfaitement bien ou n’a plus d’éternuement ni de rhinite, il pourrait penser que tout est rentré dans l’ordre.

Malheureusement il n’en est rien.

Cette crise allergique aigue résulte de facteurs chroniques génétiques et environnementaux, elle peut donc induire, à coté des manifestations aigues, des modifications permanentes au niveau des organes cibles.

En effet l’allergie est une fusée à plusieurs étages qui va entraîner des manifestations immédiates puis retardées.

Cette cascade d’événements successifs a été très bien d’écrite dans l’asthme allergique, mais s’applique également à toutes les manifestations allergiques comme la rhinite ou la conjonctivite allergiques, comme nous allons le voir maintenant.

Prenons pour modèle l’asthme allergique.

De nombreuses cellules sont activées lors de la crise d’asthme.

Certaines vont entraîner des manifestations immédiates, comme les mastocytes par l’intermédiaire de médiateurs néoformés et stockés dans des granules.

Mais d’autres médiateurs vont développer une réaction à plus long terme, de nature inflammatoire, qui va entraîner des modifications plus durables des muqueuses respiratoires.

Les éosinophiles représentent le pivot cellulaire majeur de cette inflammation qui est « pilotée » par les lymphocytes T. Parmi ces derniers, les lymphocytes CD4+ sont retrouvés en grande quantité alors qu’il y a peu de LT CD8+.

Ces LT CD4+ vont stimuler la réaction éosinophile, en produisant des cytokines qui vont augmenter la production médullaire des éosinophiles mais également leur activation et leur migration au niveau de la muqueuse respiratoire.

La conséquence la plus importante de cet afflux d’éosinophiles est la libération locale de protéines éosinophiles cationiques, de métallo-protéases et de facteurs de croissance qui vont entraîner des lésions tissulaires ainsi qu’une augmentation d’épaisseur de la membrane basale.

Il y a donc un lien direct entre l’infiltration éosinophile et le développement du remodelage bronchique, qui à long terme entraîne une réduction définitive du calibre des petites bronches.

Les cellules bronchiques épithéliales jouent un rôle important dans ce phénomène de remodelage bronchique par l’intermédiaire de la sécrétion de nombreux médiateurs comme la PGE2, la 15-HETE, la fibronectine, l’endothéline.

Ces cellules expriment également de nombreuses molécules d’adhésion qui vont permettre aux cellules de l’inflammation de passer du compartiment sanguin au compartiment tissulaire.

Il y a également production directement de molécules inflammatoires comme l’endothéline, du NO synthétase, diverses cytokines et chimiokines.

Enfin les cellules musculaires elles-mêmes, ainsi que les cellules du tissu conjonctif, vont également participer à l’inflammation et à la transformation de la muqueuse respiratoire.

Ainsi la réaction inflammatoire à l’origine de l’asthme, qu’elle soit secondaire à une réaction allergique ou à une irritation non spécifique liée à une infection virale ou à la pollution, est extrêmement complexe.

L’inflammation est responsable :

d’une part, du développement d’une hyperréactivité bronchiqued’autre part, de modifications parfois durables et définitives des petites bronches, encore appelées remodelage bronchique.
Toutes ces données, démontrées pour la muqueuse bronchique sont transposables à la muqueuse nasale qui est en continuité avec les bronches et se comporte de la même façon.

Un lien très étroit, non seulement anatomique mais également physiopathologique, lie le nez et les bronches comme nous le reverrons plus loin.

Ces notions physiopathologiques démontrent que l’allergie est responsable d’une cascade de réactions cellulaires qui s’auto-entretiennent.
Il est ainsi indispensable, sur le plan thérapeutique, d’avoir une action préventive et durable plutôt que de lutter contre tous les phénomènes déclenchés après la crise allergique puisqu’il y a un nombre considérable de médiateurs libérés.

Cette action préventive est tout aussi justifiée dans le traitement de la rhinite allergique, comme dans celui de l’asthme.

L’hyper réactivité nasale dans la rhinite allergique est proportionnelle au degré d’inflammation de la muqueuse.

Au début, cette hyper-réactivité est spécifique, déclenchée uniquement lors du contact avec les allergènes auxquels le patient est sensibilisé.

Mais ensuite, du fait du recrutement des cellules inflammatoires, cette hyper-réactivité entraînera des manifestations identiques à celles de l’allergie au moindre contact avec des facteurs irritants de l’environnement, comme la fumée de tabac, la pollution ou d’autres facteurs non spécifiques.

Le patient aura donc l’impression d’une aggravation et de devenir "allergique à tout".

C’est ce mécanisme cellulaire qui explique qu’un patient ayant une rhinite saisonnière qui est mal traitée, par exemple, va présenter des symptômes qui vont durer après la saison avec des manifestations d’éternuements au moindre changement de température ou en se levant le matin.

La persistance des symptômes après la saison est due à l’inflammation persistante qui entretient la symptomatologie.

Les données acquises au niveau des bronches en ce qui concerne l’atteinte muqueuse, peuvent également être transposées au nez.

Il apparaît que la rhino-sinusite chronique s’accompagne des mêmes modifications de remodelage que les bronches avec également un épaississement de la membrane basale qui peut devenir définitif entraînant une obstruction nasale permanente.

Les bronches et le nez ont aussi en commun l’augmentation de la concentration en leucotriènes cystéinées et de l’expression des récepteurs à ces leucotriènes. Les antileucotriènes ont donc une action thérapeutique aussi bien dans la rhinite que dans l’asthme allergique.

L’hyper-réactivité nasale est également proportionnelle au degré d’inflammation du nez : plus cette inflammation est importante, plus le nez sera réactif.

Au début, il le sera à des facteurs spécifiques, puis si l’inflammation n’est pas correctement traitée il le deviendra aussi à des facteurs non spécifiques, c’est-à-dire n’importe quel facteur irritant ayant la capacité de stimuler la muqueuse nasale, exactement comme la muqueuse bronchique.

Les maladies allergiques sont des affections chroniques qui se manifestent par des crises aigues.
Mais de façon plus pernicieuse il y a parallèlement développement d’une inflammation au niveau des muqueuses respiratoires entraînant le développement d’une hyper-réactivité avec des dégâts muqueux (remodelage) parfois définitifs.

C - La crise allergique aigue favorise la récidive allergique :

Il existe un effet « trigger » ou « déclencheur » des médiateurs mastocytaires sur les cellules de l’allergie, favorisant lors d’un nouveau contact avec l’allergène des manifestations allergiques encore plus rapides et plus violentes.

On explique ainsi la montée en puissance observée chez un patient ayant une rhinite saisonnière, au fur et à mesure que la saison avance, même s’il n’y a pas de modification importante des concentrations en allergènes dans l’atmosphère.

Plus il souffre de crises aigues plus il devient sensible à l’environnement.

Il existe donc une véritable spirale positive qui aggrave progressivement le nombre et l’intensité des crises allergiques ainsi que leur retentissement sur les muqueuses.

Il est donc indispensable de traiter le patient dés la première crise et de prévenir les crises suivantes pour éviter cet effet d’auto-entretien qui risque de conduire à une intensification de la thérapeutique avec souvent la nécessité de prescrire des corticoïdes à fortes doses par voie générale.
D - L’allergie favorise aussi, par un effet d’amplification, l’apparition de nouvelles allergies :

C’est là un point très important qui justifie une prise en charge précoce de l’allergie dès l’enfance pour prévenir une aggravation du terrain atopique au cours de la vie.

a) Être allergique expose à la survenue d’une sensibilisation à de nouveaux allergènes :

Non traitée, l’allergie expose au risque d’apparition de sensibilisations à de nouveaux allergènes.

L’équipe de Bousquet et col. par exemple, a bien montré que la prise en charge de la maladie atopique par une désensibilisation précoce pouvait prévenir l’apparition de nouvelles allergies.

Ainsi chez un groupe d’enfants non traités, après 5 ans, on constate une polysensibilisation avec des allergies non seulement aux acariens mais également à de nombreux pollens alors que dans le groupe traité au long cours, il y a une nette diminution, statistiquement significative, du nombre de ces nouvelles allergies.

Le traitement précoce et prolongé de l’allergie peut donc prévenir le développement de nouvelles sensibilisations.
b) Être allergique expose à la survenue de nouveaux symptômes pour la même sensibilisation :

En l’absence de traitement au long cours, on peut observer une aggravation des symptômes avec des manifestations cliniques touchant de nouveaux organes cibles.

L’exemple typique est le lien qui existe entre rhinite et asthme.

Des méta-analyses récentes ont confirmé ce lien très particulier entre le nez et les bronches, en montrant que le dépistage systématique d’une rhinite allergique et son traitement précoce permet d’éviter l’apparition d’un asthme chez un certain nombre de patients.

Chez les patients ayant une rhinite et un asthme, plusieurs études ont démontré que le traitement de la rhinite associée, entraîne une réduction significative du nombre des exacerbations bronchiques, avec une diminution significative du nombre des crises et des recours aux services d’urgences. (JACI Corren)

Enfin il est démontré que le traitement de l’inflammation nasale par un traitement à base de corticoïdes topiques va entraîner une diminution de l’inflammation bronchique mesurée par la production de NO.

Le mécanisme exact par lequel l’inflammation allergique nasale déclenche l’asthme n’est pas encore bien connu mais fait intervenir des médiateurs qui pourraient circuler par voie sanguine ou par continuité au niveau de la muqueuse respiratoire.

Cette donnée est un argument supplémentaire pour proposer une prise en charge thérapeutique précoce et durable d’une allergie nasale, afin de protéger les bronches du patient.

L’idéal serait de disposer d’un ou plusieurs marqueurs qui permettraient de dépister les patients ayant le risque de voir leur rhinite évoluer vers un asthme.

En l’absence actuelle de ce type de marqueur il est plus sage de protéger l’ensemble des patients en proposant une bonne prise en charge de l’allergie nasale pour éviter l’apparition d’un asthme, bien plus inquiétant et invalidant pour le patient.

Les maladies allergiques se manifestent par des crises aigues, qui ne sont que le reflet d’une affection chronique qui ne demande qu’à se manifester à la moindre occasion en fonction des allergènes de l’environnement.
Ces manifestations aigues entraînent des modifications tissulaires et cellulaires chroniques moins bruyantes qui, à court et à long terme, vont d’une part aggraver les manifestations allergiques et d’autre part entraîner une dégradation de la qualité de vie du patient allergique.

Il est donc logique que le traitement ne repose pas sur le traitement de la crise aigue mais sur la prise en charge du terrain allergique chronique pendant toute la durée d’exposition aux allergènes.

II - Maladies allergiques : affections chroniques de toute une vie, donc prise en charge de toute une vie.

1) Le traitement de fond : contrainte ou libération ?

La thérapeutique de fond ne doit pas être considérée comme une contrainte mais au contraire comme le moyen de gagner en liberté et en sérénité pour mener une vie la plus proche possible de celle des patients non allergiques.

Il faut que le prescripteur soit convaincu de l’importance du traitement qui permettra une vie normale et évitera l’évolution de la maladie allergique vers l’aggravation.

A - La qualité de vie : nouvelle mesure de l’efficacité des traitements des allergies :

Depuis plusieurs années, il est apparu aux cliniciens qu’il était trop réducteur de considérer l’efficacité d’un traitement en se basant uniquement sur l’amélioration des symptômes ou de quelques paramètres comme le degré d’obstruction nasale ou bronchique.

L’état de bonne santé est le but recherché par un traitement, et c’est le seul objectif qui va satisfaire le patient.

S’il est possible de retrouver cet état de bonne santé, alors il est possible pour le médecin de justifier un traitement chronique qui est, par principe, une gêne pour le patient.

Actuellement donc, dans de nombreuses études portant sur les traitements de l’allergie, en particulier dans la rhinite et dans l’asthme, l’objectif principal est d’améliorer de façon significative un score de qualité de vie qui repose sur plusieurs items.

Ce score tient compte bien entendu des symptômes les plus gênants comme les éternuements, l’obstruction ou le prurit nasal, mais également le retentissement des allergies : céphalées, fatigue, gêne au travail et pour les loisirs et les effets indésirables éventuels des traitements proposés.

Les études montrent qu’un traitement pris de façon continue, quotidienne et prolongée traite mieux l’affection allergique (rhinite ou asthme) avec un meilleur résultat en terme d’amélioration de la qualité de vie.
B - Résultats des études prouvant l’efficacité des traitements chroniques par rapport aux traitements ponctuels de la crise :

a) Dans l’asthme persistant :

Le traitement de fond va améliorer la qualité de vie du patient mais va également diminuer le nombre de recours aux services d’urgences et surtout la mortalité liée à l’asthme.

Ceci a été parfaitement prouvé depuis de nombreuses années, et l’effort des médecins depuis ces 20 dernières années a été de diffuser ce message.

Il est ainsi bien démontré qu’un traitement de fond va réduire encore la mortalité qui est en cours de diminution dans l’ensemble des pays depuis la généralisation du traitement de fond favorisée par la large diffusion des conférences de consensus sur la prise en charge de l’asthme.

b) Dans la rhinite persistante  :

Étant donné les similitudes physiopathologiques entre l’asthme et la rhinite, il est logique de penser qu’une même prise en charge thérapeutique peut être efficace dans la rhinite allergique.

Depuis la diffusion des résultats d’un consensus connu sous le nom de ARIA (allergic rhinitis and its impact on asthma), la rhinite est classée en :

-rhinite intermittente (moins de 4 jours par semaine ou moins de 4 semaines consécutives)
-rhinite persistante (plus de 4 jours par semaine et plus de 4 semaines consécutives), avec des formes modérées à sévères.
Dans les formes persistantes le traitement de fond est plus efficace qu’un traitement à la demande.

Cela est particulièrement vrai pour les corticoïdes locaux mais qui n’ont pas une action immédiate au niveau de la muqueuse nasale et nécessitent environ 2 semaines pour un plein effet thérapeutique.

La diminution de l’obstruction nasale sera supérieure lors d’un traitement de fond par rapport à un traitement discontinu. (JACI).

Dans la rhinite intermittente, la rhinite allergique a une place à part puisque selon la saison pollinique et le pollen en cause, le risque allergique va durer de 1 à 2 semaines jusqu’à quelques mois.

Contrairement à la rhinite perannuelle (aux acariens par exemple), le patient ne devrait avoir aucune symptomatologie lorsque la saison pollinique est terminée, celle-ci étant par définition limitée dans le temps. Pendant la durée de la saison pollinique, un traitement continu aura un effet supérieur à un traitement discontinu.

Ce traitement de fond améliore significativement la qualité de vie du patient qui peut parfois être très dégradée lors d‘une saison pollinique intense.

Les études montrent qu’un traitement pris de façon continue, quotidienne et prolongée traite mieux l’affection allergique (rhinite ou asthme) avec un meilleur résultat en terme d’amélioration de la qualité de vie.
C - Le traitement de fond repose en fait sur 2 notions : la prévention et la prise en charge thérapeutique proprement dite.

La prévention est fondamentale et doit s’appliquer aux pneumallergènes autant que faire se peut, mais également à tous les facteurs irritants ou nocifs de l’environnement. 
Cela passe bien entendu par l’arrêt du tabagisme actif et passif mais également par la protection dans le milieu professionnel de la muqueuse respiratoire.

Même si les effets réels de l’efficacité de la prévention dans le monde du travail ne sont pas démontrés pour des raisons méthodologiques, il est très clair que l’absence de prévention chez des patients soumis à une pollution professionnelle respiratoire entraîne une augmentation significative des maladies respiratoires allergiques ou non, comme la rhinite, l’asthme et la BPCO. Le coût pour la collectivité est majeur. 

Au quotidien, la lutte contre les pneumallergènes est difficile.

Il est surprenant de constater que si beaucoup d’études ont bien démontré le lien entre une forte exposition aux allergènes et les risques augmentés de développer une sensibilisation et une allergie, il y a très peu d’études sur les effets de l’éviction des allergènes.

En particulier nous ne disposons pas d’études démontrant de façon claire les résultats des mesures d’éviction sur les manifestations de rhinite ou d’asthme, ni sur les modalités des mesures d’éviction à proposer : quelle(s) méthode(s) ?, quel(s) taux faut-il atteindre en terme de concentration allergénique dans l’environnement ?

D’autre part de nombreux allergènes sont ubiquitaires et rencontrés dans un grand nombre de sites rendant en pratique cette éviction utopique (chat, pollens etc..).

Le traitement médicamenteux est donc le plus souvent nécessaire.

Dans tous les cas où il n’est pas possible au patient de maîtriser son environnement, un traitementpréventif s’impose pour diminuer le nombre des crises et leur retentissement.
Il devra être quotidien durant toute la durée de l’ exposition allergénique.
D- Mais traitement de fond ne veut pas dire traitement à vie.

En effet la rhinite et l’asthme sont des maladies qui évoluent dans le temps chez un même patient.

Cette variabilité nécessite une réévaluation régulière pour réadapter le traitement de fond qui peut être augmenté ou au contraire diminué voir interrompu.

En dehors des modifications de l’environnement qui vont influer sur les symptômes du patient, il existe des variations dont les mécanismes sont encore mal connus, fonction certainement de facteurshormonaux, expliquant des améliorations souvent constatées par exemple à l’adolescence mais avec souvent des rechutes après l’âge de 20 ou 30 ans.

D’autre part, le traitement efficace des conséquences inflammatoires de l’allergie permettrad’alléger la prise en charge puisque l’hyper-réactivité va diminuer entraînant une diminution du nombre de crises aigues.


2) Traitement chronique : comment favoriser l’observance ?

A- Les difficultés de la prise d’un traitement chronique :

Si en réalité beaucoup de patients sont convaincus de l’intérêt d’un traitement continu (ou chronique) pour maîtriser au long cours leur affection allergique, le problème est surtout lié à la prise quotidienne d’un médicament.

Les chiffres sur le suivi réel d’un traitement de fond sont assez décevants, prouvant qu’il ne faut pas seulement prescrire mais s’assurer du suivi de cette prescription.

Il est donc très important de prendre le temps nécessaire, avec le patient, pourrecherchercomment rendre cette observance au long cours possible et satisfaisante.

B - Importance du facteur éducatif ou « un patient informéen vaut deux  ».

Pour adhérer à la proposition thérapeutique, grâce à l’information et à l’éducation dispensées par le médecin,le patient devra :
-comprendre son affection,comprendre la prise en charge thérapeutique,
-comprendre à quoi servent les différents médicaments proposés,
-en connaître éventuellement les effets indésirables au long cours. Ce dernier problème doit être abordé avec le patient afin de le dédramatiser et d’éviter les non-dits.
Le médecin, quant à lui, s’appliquera à :
-réduire le nombre des médicaments aux seuls molécules indispensables,
-rechercher la plus petite dose efficace,
-proposera à bon escient une désensibilisation lorsque celle-ci est possible.
Il faut impliquer la famille en particulier chez les enfants ayant une 
rhinite ou un asthme allergique pour aider le patient à vivre avec 
son affection.

L’enseignement est primordial pour permettre une bonne adhésion du patient à son traitement.

Le premier point est de bien écouter le patient pour comprendre comment il vit sa maladie et quelles sont les manifestations qui réellement perturbent sa vie. Le praticien cherchera alors à apporter des réponses précises thérapeutiques au patient, qui suivra d’autant mieux son traitement qu’il en verra un effet bénéfique immédiat.
Il faut donc avec le patient définir des objectifs thérapeutiques avec un tableau des « échéances » dans la réalisation de ces objectifs.
Le patient doit par ailleurs suffisamment comprendre le mécanisme de sa maladie pour pouvoir gérer lui-même des situations de crises qu’il est impossible de prévoir de façon exhaustive. Le médecin doit donc fournir un schéma clair permettant ensuite aux patients de se débrouiller seul dans la plupart des situations qu’il pourrait rencontrer dans sa vie personnelle ou professionnelle.
Les écoles de l’asthme apportent beaucoup de réponses aux patients sur la compréhension de leur maladie, sur l’intérêt du traitement de fond et sur la gestion des crises aigues.
Les écoles de l’allergique aident également les patients aussi bien pour la rhinite que l’allergie alimentaire à comprendre et connaître leur maladie et leur traitement.
Enfin il ne faut pas oublier que le « médecin propose » et le «patient dispose ».

Le traitement sera un compromis entre les données scientifiques exposées par le médecin et la réception personnelle de ces données par le patient. Un compromis accepté par les deux parties sera plus efficace qu’un traitement parfait pour le médecin mais non suivi par le patient.

Il est cependant certain que dans l’asthme persistant seul un traitement de fond permet d’obtenir une réelle amélioration de la fonction respiratoire à court et long terme. Par contre les modalités de ce traitement de fond doivent être discutées.

Puisque le traitement des maladies allergiques repose sur un traitement de fond, soit saisonnier en cas d’allergie aux pollens soit toute l’année pour les allergies per-annuelles, il est indispensable d’informer le patient.
Il faut lui expliquer pourquoi un traitement au long cours est bénéfique, les avantages et les inconvénients de ce traitement.Synthèse  :

La prise en charge des maladies allergiques repose sur une logique dictée par les connaissances physiopathologiques de cette affection et par les données aussi bien épidémiologiques que thérapeutiques maintenant disponibles.

Les maladies allergiques se manifestent par des symptômes aigus qui sont le plus souvent pénibles et angoissants pour le patient.

Ces maladies allergiques sont secondaires à un terrain chronique : une particularité génétique associée à la vie dans un environnement riche en allergènes.

Les crises aigues sont suivies d’une phase inflammatoire chronique qui entraîne une hyper réactivité de l’organe cible et favorise une réaction non spécifique à tous les irritants de l’environnement. Cette phase retardée, si elle n’est pas traitée, va favoriser la pérennisation des manifestations aigues qui seront plus fréquentes et plus intenses.

Un traitement prolongé, encore appelé traitement de fond, va diminuer la fréquence et l’importance des manifestations allergiques aigues et va permettre le traitement et la prévention de la phase inflammatoire retardée.

Ce traitement de fond va donc, à terme, améliorer la qualité de vie de l’allergique et lui permettre d’évoluer sans problème dans un monde hostile sur le plan allergénique.

La prise en charge des allergies atopiques aigues repose donc sur un traitement de fond prolongé.
http://www.allergique.org

samedi 27 août 2016

5 703 infirmiers victimes de violences en 2014 selon un rapport de l'ONVS













18 143 personnes ont été victimes d'atteintes en établissement de santé en 2014, dont 5 703 infirmiers, selon le rapport annuel de l'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) publié le 5 août 2016.


85% des victimes d'atteintes aux personnes sont les personnels des établissements.
En 2014, 14 502 signalements d'atteintes aux personnes (agressions physiques et/ou verbales...) et aux biens (vols, dégradations...), contre 12 432 en 2013, ont été recensés auprès de 337 établissements de santé par l'Observatoire national des violences en milieu de santé qui a publié son rapport le 5 août 2016. En tout, 18 143 victimes ont été touchées par ces atteintes, dont 85% de personnels.

Les infirmiers particulièrement violentés

Dans 85% des cas, les victimes d'atteintes aux personnes sont les personnels des établissements. Le personnel de santé représente à lui seul 94% de la catégorie "personnel victime" et les infirmiers sont touchés dans près de la moitié des cas (45%). 5 703 infirmiers ont ainsi été victimes de violences en 2014, soit 15 par jour. Les autres personnels soignants et les médecins constituent quant à eux respectivement 46% et 9% des victimes.

Tous les services sont concernés par les atteintes aux biens et aux personnes, mais les elles ont principalement lieu en psychiatrie (21%), aux urgences (15%), en médecine (9%), en USLD/Ehpad (9%). Parmi les 10 638 signalements d'atteintes aux personnes recensés, 36,7% sont des injures et insultes, 33.2% sont des violences volontaies, 15,2% sont des menaces physiques, 4,1% sont des menaces de mort. Comme en témoignent les soignants, les agressions peuvent être particulièrement violentes. En psychiatrie par exemple, une  infirmière  s'est fait  agresser (poussée  et  poignets  tordus)  en  voulant  s'interposer  pour  protéger  une  collègue. Lors  de  l'arrivée  des  renforts  hommes,  le  patient  s'est  exécuté  tout  en continuant à insulter et à proférer des menaces sur l'ensemble du personnel. En USLD/Ehpad, une personne âgée était couchée sur le sol, mes collègues et moi même l'avons remis debout  pour m'asseoir et à ce moment la il est devenu agressif et il m’a tordu le poignet droit, témoigne un soignant. Aux urgences, un  adolescent  de  15  ans  est  arrivé  aux  Urgences,  amené  par  les  pompiers. Il était  alcoolisé. Le père a demandé une recherche de stupéfiant dans les urines. Au moment de poser le pénilex, il a commencé à se débattre, à donner des coups de pied, coup de poing dans le visage de l'aide-soignante, indique un infirmier.

Toutes victimes confondues, les atteintes aux personnes ont engendré 3 465 jours d'arrêt de travail et 745 jours d'incapacité totale de travail. Dans 60% des cas, les actes de violence sont sans suite. Une plainte est déposée dans 37% des cas, mais très peu d'informations sont connues concernant les suites de ces plaintes.  

Les patients, principaux auteurs de violences

Dans 70% des cas, les auteurs des violences sont des patients et 20% des agresseurs sont des visiteurs ou accompagnants. Les violences sont principalement dues à un reproche relatif à la prise en charge (58,6%), l'alcoolisation (12,1%), un temps d'attente jugé excessif (11,6%), à un règlement de compte (6,9%) et au refus de prescription (6,4%).

Par ailleurs, 69% des événements de violence ont donné lieu à une intervention du personnel ou d'intervenants extérieurs. Dans 32% des cas, le personnel hospitalier intervient en renfort des personnels en difficulté. Le service de sécurité opère quant à lui dans 52% des cas.

Afin d'éviter ce type d'événement, l'ONVS préconise la mise en oeuvre d'une véritable politique de lutte contre les atteintes aux personnes et aux biens selons les niveaux de prévention primaire (prévenir la violence avant qu'elle ne se manifeste), secondaire (se concentrer sur les réactions immédiates à la violence et la formation à la gestion des situations conflictuelles) et tertiaire (prise en charge, accompagnement et soins sur la durée après un acte violent).
http://www.infirmiers.com

Lymphome de Hodgkin : un traitement plus efficace et moins toxique fait ses preuves aux États-Unis

  Delphine Chayet annonce en effet dans Le Figaro qu’« un essai clinique montre les bénéfices de l’association d’une immunothérapie et d’une...