En France, la consommation de psychotropes est en moyenne deux fois plus élevée que dans les autres pays européens. Ainsi, 10% des français absorbent régulièrement des anxiolytiques et des hypnotiques et 5% des antidépresseurs.
"Les dialysés sont fréquemment anxiodépressifs. On peut donc s'attendre à une importante consommation de médicaments psychoactifs dans cette population", déclarent Luc Frantzen, et ses collègues du centre de dialyse de la résidence à Marseille.
Connaître leur consommation de ces produits est d'autant plus important qu'une corrélation entre la prise de ces médicaments psychoactifs et une plus grande fréquence de chute des dialysés a été démontrée. "Ces chutes sont quatre fois plus fréquentes chez le dialysé par rapport à la population générale", déclarent les auteurs.
Ils ont donc décidé de recenser la consommation de médicaments psychoactifs chez tous les patients dans la base de données de dialyse du centre Parc-Diaverum à Marseille.
L'étude a porté sur 342 patients, âgés en moyenne de 70,5 ans qui présentaient souvent de lourdes comorbidités.
Au total, 27,5% des patients prenaient régulièrement un anxiolytique, 17% un hypnotique, 11% un antidépresseur, 3% un neuroleptique, 2% un anti-épileptique, 1,5% un normothymique, 5% d'autres psychotropes et 33% un antalgique.
Plus de la moitié des dialysés absorbe donc régulièrement des médicaments psychoactifs, la palme revenant à la classe des benzodiazépines et apparentés, consommés par 40% des patients.
"Les patients hémodialysés consomment deux à trois fois plus fréquemment des anxiolytiques et des hypnotiques que la population générale française, pourtant déjà grande consommatrice de psychotropes", déclarent les chercheurs.
"Ces traitements sont potentiellement responsables d'un grand nombre de chutes et de fractures chez les dialysés et sont donc une source importante de morbimortalité en dialyse", ajoutent-ils.
Les auteurs concluent que "la réduction de la consommation de psychotropes constitue un enjeu majeur pour les années à venir".
L'hypnose pourrait réduire l'état anxiodépressif des hémodialysés
Afin de traiter l'état anxiodépressif et la fatigue des hémodialysés, d'autres techniques non-médicamenteuses existent. Aurélie Untas de l'Université Paris-Descartes et ses collègues ont évalué l'effet d'une séance d'hypnose sur les patients en hémodialyse.L'étude portait sur 27 patients, en moyenne âgés de 62,7 ans et en dialyse depuis 7,6 ans. Tous ont été suivis sur 15 jours et ont bénéficié d'une séance d'hypnose au jour 8.
Deux questionnaires ont servi à évaluer les résultats de l'étude. Ils ont été complétés par les patients en début, milieu et fin d'étude, aux jours 1, 8 et 15.
L'Hospital Anxiety and Depression Scale a permis d'évaluer l'état anxiodépressif. Les auteurs ont constaté que l'anxiété diminuait significativement après la séance d'hypnose, de même que la dépression.
La fatigue a été mesurée avec le Multidimensional Fatigue Inventory qui distingue quatre paramètres: la fatigue générale, la fatigue mentale, la motivation et la réduction de l'activité. Les scores obtenus pour ces quatre paramètres n'ont pas été significativement différents aux trois temps de l'étude. En guise d'explication, les auteurs ont suggéré qu'une seule séance d'hypnose n'était peut-être pas suffisante pour traiter la fatigue.
Sur la base de leur étude, les auteurs ont évoqué "l'intérêt de développer l'hypnose pour prendre en charge les états thymiques des patients hémodialysés".
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