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mercredi 22 avril 2015
Cadre de santé : de belles perspectives d'évolution
L'infirmier en Algérie passe un concours pour devenir infirmier principal, mais sur le terrain ce grade ne lui permet pas pour autant de progresser dans ces taches ou d'actualiser ses connaissances scientifiques, du moment ou il effectuera les mêmes taches qu'il avait l'habitude de réaliser avant de devenir principal, ce qui n'est pas le cas pour l'infirmier en France.
Manager, organiser, planifier, gérer, argumenter, animer, dynamiser, tempérer... le tout au service de la qualité des soins, voici parmi les missions principales du cadre de santé. Si l'on ajoute un marché de l'emploi accueillant, exercer cette fonction – ou s'y préparer - est source de belles perspectives pour les infirmiers.
Jusqu’en 1951 1, une infirmière 2 pouvait devenir « surveillante » 3 après huit années de bons et loyaux services hospitaliers, sans justifier d’une formation complémentaire sanctionnée par un diplôme ou un certificat. Elle était généralement « choisie » par le médecin chef du service dans lequel elle exerçait, à partir de « critères » (ou de jugements de valeur) centrés le plus souvent sur la disponibilité, la loyauté, l’efficacité dans la mise en œuvre et le suivi des projets de celui qu’elle considérait comme son supérieur hiérarchique. Le plus souvent très bon « chef d’équipe », la « surveillante » continuait d’exercer des fonctions d’infirmière au lit du patient. Cette infirmière pouvait également se retrouver dans les écoles d’infirmières de façon permanente ou comme intervenante dans l’enseignement essentiellement « pratique ». Tant dans les structures de soins que dans les structures de formation, c’est la pédagogie du modèle qui était dominante.
Dans les années qui suivirent, « l’infirmière surveillante », parfois désignée sous le terme de « major », devint progressivement « surveillante », « cadre », « cadre de santé », « cadre de proximité »… sans que soit toujours nettement clarifié ce que recouvraient ces dénominations.
Dans le même temps, les « écoles d’infirmières », devenus « instituts de formation en soins infirmiers » (Ifsi) accueillirent des « répétitrices », des « monitrices », des « enseignantes », des « formateurs », des « cadres pédagogiques »…dénominations également floues dans l’esprit de beaucoup de professionnels ainsi nommés. Depuis les programmes de formation se sont succédés, jusqu’à aboutir au décret du 18 août 1995 (n°95-926) portant création d’un diplôme cadre de santé. Les professions paramédicales (audioprothésiste, diététicien,ergothérapeute, infirmier, manipulateur d'électroradiologie médicale, masseur-kinésithérapeute, opticien-lunetier, préparateur en pharmacie, pour ne citer qu’elles) qui avaient chacune leur formation cadre spécifique sont désormais réunies sous une formation commune. L’objectif de cette interprofessionnalité étant l’acquisition d’un langage commun et l’amorce d’un décloisonnement au sein des établissements de santé. Avec ce décret naît la notion de « cadre de santé ».
« Ouverte sur la vie et la société, la fonction « cadre de santé » implique en effet la double capacité de pouvoir passer d'une fonction de soignant à une fonction d'encadrement et d'enseignement ».
Quel terrain d'exercice ?
D’après le répertoire ADELI (source Drees, juin 2014), quelques 14 000 professionnels infirmiers diplômés exercent aujourd'hui la fonction de cadre de santé (cadre de santé publique, cadre infirmier, cadre infirmier psychiatrique, cadre de santé). Les cadres de santé peuvent exercer dans un service de soins au sein d'un établissement de santé ou enseigner dans un institut de formation en soins infirmiers. Ouverte sur la vie et la société, la fonction « cadre de santé » implique en effet statutairement la double capacité de pouvoir passer d'une fonction de soignant à une fonction d'encadrement et d'enseignement. « Ainsi particulièrement complexe, cette fonction requiert des capacités d'adaptation, un sens développé des responsabilités, ainsi que des attitudes professionnelles de base indispensables : outre les savoirs techniques de la profession, elle exige aussi des connaissances en matière de santé publique pour comprendre notre système de soins, ainsi que des capacités de communication écrite et orale pour accomplir efficacement les tâches quotidiennes administratives et relationnelles. Bien plus que de simples savoirs, savoir-faire et savoir-être, les compétences des cadres de santé sont indissociables des motivations individuelles et de la culture hospitalière. Elles sont la condition même, technique et humaine à la fois, de la qualité et de la sécurité des soins dont elles assurent la pérennité » 4.
16 455 professionnels infirmiers diplômés exercent aujourd'hui en France la fonction de cadre de santé (cadre de santé publique, cadre infirmier, cadre infirmier psychiatrique, cadre de santé). (source : Drees, avril 2015)
Le cadre de santé doit donc faire preuves de « compétences » spécifiques notamment acquises lors de sa formation en IFCS :
•
une bonne connaissance de l'environnement général, de l'organisation hospitalière et du cadre d'intervention ;
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une connaissance en droit du travail ;
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une compétence en organisation et gestion des ressources humaines, gestion matérielle et logistique nécessaire aux besoins du service ;
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une connaissance des procédures et protocoles de soins et paramédicaux (par exemple, recommandations de la Haute autorité de santé, manuel d'accréditation, Charte du patient hospitalisé) ;
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des compétences techniques (expertise dans les actes de soins ou paramédicaux) et connaissance des équipements et technologies spécifiques (rééducation, imagerie...) ;
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un savoir-faire technique dans des domaines tels que l'hygiène, l'assurance qualité, la vigilance.
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une compétence en management et en animation d'équipes, en communication interne. Pour ce faire, le cadre de santé doit avoir le sens des responsabilités, savoir déléguer, avoir une capacité d'écoute, de compréhension, d'argumentation et d'empathie, une bonne gestion des conflits - au sein de l'équipe ou du service, mais aussi entre spécialités ou équipes voisines ;
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faire preuve de diplomatie dans les relations avec le corps médical et les équipes de direction...
« Le taux de croissance annuel des cadres de santé approche aujourd'hui les 5 % et le marché de l'emploi en la matière particulièrement pourvu. »
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Une spécialité riche de perspectives
Le taux de croissance annuel des cadres de santé approche aujourd'hui les 5 % et le marché de l'emploi en la matière particulièrement pourvu. De fait, c'est une voie professionnelle riche de perspectives pour les infirmières et infirmiers qui cherchent à faire évoluer leur parcours professionnel. Soulignons toutefois que la simple motivation pécuniaire (environ 1.700 à 1.800 euros en début d'exercice) ne saurait être suffisante pour envisager ce changement de fonction... De quoi susciter quand même des vocations !
L’infirmière qui envisage la fonction de cadre de santé peut néanmoins se sentir gagnée par le découragement, confrontée à ce qu’elle doit appréhender, sans être noyée, perdue, dans l’enchevêtrement des chemins qui se présentent à elle. Elle doit en effet trouver un point de départ, puis un fil conducteur dans l’écheveau emmêlé des pré-requis dont elle devrait pouvoir faire preuve, non seulement pour être sélectionnée lors des épreuves d’un concours d’entrée dans un institut de formation des cadres de santé (IFCS) 5 mais pour se questionner efficacement sur ce qui la pousse à se lancer dans cette aventure, sur ses capacités, sur ce qu’elle est prête à investir en effort, en temps, en argent… et si son projet est compatible avec le choix de vie prioritaire pour elle, à un moment précis de sa vie.
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Quid du concours d'entrée en IFCS et de l'évolution de la formation
Comment se préparer aujourd'hui au concours en IFCS ? L’infirmière qui a exercé pendant au moins 4 ans (en équivalant temps plein) au 31 janvier de l'année des épreuves de sélection. peut se préparer seule, en utilisant différents ouvrages. La majorité des IFCS organise une « préparation au concours d’entrée ». Mais il est possible de suivre une préparation dans une autre structure qu’un IFCS, par un programme de e-learning, par exemple « La préparation au concours en IFCS conduite par MEDI Formation ». L’infirmière qui souhaite s’inscrire à l’une de ces préparations doit réunir un maximum d’informations sur ce que propose telle ou telle préparation : les objectifs de formation, les moyens mobilisés pour les atteindre, les modalités prévues pour évaluer sa progression dans ses acquisitions personnelles. Une préparation au concours pourra limiter leurs craintes, leur éviter une dispersion dans leurs recherches, les guider pour réunir un maximum de chances de réussite au concours. Quelle que soit la formule retenue, il est certain que la préparation aux épreuves du concours et l’appréhension de la formation cadre ne peuvent se conduire en dilettante. S’engager dans ce projet, c’est accepter d’entrer dans la complexité, c’est renoncer à trouver des « recettes », c’est être conscient que, très souvent, il faudra trouver un chemin dans le flou, inventer, se projeter. C’est un défi à relever, mais un défi passionnant pour ceux et celles qui ont envie de se lancer.
Les épreuves du concours d'entrée en IFCS sont les suivantes :
•
une épreuve d'admissibilité écrite et anonyme (4 heures - notée sur 20). Elle consiste en un commentaire d'un ou plusieurs documents relatifs à un sujet d'ordre sanitaire ou social. Elle a pour but de tester les capacités d'analyse et de synthèse du candidat, son aptitude à développer et à argumenter ses idées par écrit. Les candidats qui obtiennent une note égale ou supérieure à 10/20 sont admissibles et subissent une seconde épreuve :
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une épreuve orale d'admission (30 minutes - notée sur 20 points) à partir d'un dossier qui présente la carrière, les formations, les diplômes, les expériences et perspectives professionnelles et les conceptions de la fonction de cadre et les projets du candidat (exposé oral de 10 minutes et entretien de 20 minutes).
Ne peuvent être déclarés admis que les candidats dont la note finale (admissibilité et admission) est égale ou supérieure à 20 / 40 sans que la note d'admission soit inférieure à 10 / 20. Les lauréats sont inscrits sur la liste principale à hauteur du nombre de places de l'institut. Une liste complémentaire permet de pourvoir les places vacantes en cas de désistement.
La formation de cadre de santé va prochainement évoluer à la demande des cadres. La coordination nationale infirmière a en effet voté à l'unanimité, en décembre 2012, une réforme visant à un cursus unique (master) permettant de répondre au mieux aux exigences élevées de la difficulté du contexte actuel. Cette formation ''cadre commune'' tendrait également à créer des liens entre les centres de formations et les structures de soins.
Dernier point , la rémunération nette mensuelle d'un cadre de santé s'échelonne de 1700€ en début de carrière à 2500€ en fin de carrière, dans le secteur public et ce, en fonction de l'ancienneté et de l'échelon.
Les évolutions possibles des cadres de santé
Notes
1. 1951, ouverture de la première école de « cadres » infirmiers à la Croix-Rouge Française, formation sanctionnée par un diplôme d'école.
2. Lire partout infirmière/infirmier.
3. Lire surveillante/surveillant.
4. La fonction “cadre de santé“ entre apprentissage de la gouvernance et complexité des relations à autrui, Pierre Peyré, Directeur du Département des Sciences sanitaires et sociales, Université de Pau et des Pays de l’Adour.
5. Les épreuves prévues dans les modalités du concours d’entrée sont définies officiellement dans l’arrêté du 18 Août 1995 relatif au diplôme de cadre de santé, articles 4-5-6-7-8-8bis-8ter-9
Marie-Jeanne LORSON
Cadre de santé infirmier
Tuteur sur MEDI Formation, formation cadre de santé
Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef Infirmiers.com
bernadette.fabregas@infirmiers.com
www.infirmiers.com
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