jeudi 16 avril 2015

Ces oubliés de la société ont ils droit à la santé














Une étude menée par le Samu social de Paris démontre que les personnes vivant dehors ont 16 fois plus de risques d’attraper la gale que les personnes en hébergement d’urgence
Il vaut certes mieux avoir un toit au-dessus de sa tête pour rester en bonne santé. Malgré tout, certains SDF sont réticents à se rendre dans les structures d’accueil du 115. À la recherche d’arguments pour convaincre, le Samu social de Paris à donc mesuré les écarts de risque sanitaire entre une personne fréquentant un centre d’hébergement et une autre livrée à la rue.

Les résultats de cette enquête menée auprès d’un échantillon de SDF sont édifiants (1). Alors que 6,4 % des personnes interrogées vivant à la rue ont eu la gale, seules 0,4 % des personnes en hébergement déclarent l’avoir attrapée. Idem concernant les poux de corps : 5,1 % des personnes ont été atteintes concernant ceux qui vivent dehors, contre 0,05 % s’agissant de ceux qui ont été mis à l’abri.
L’importance d’une douche hebdomadaire

Les personnes à la rue se battent pourtant pour rester propres : 67 % d’entre elles ont recours aux bains publics de la capitale, et 76 % utilisent les laveries automatiques. Malgré cela, l’accueil en centre d’hébergement reste plus protecteur : 63 % des personnes vivant dans l’espace public prennent une douche chaque semaine contre 76 % des personnes hébergées.

« Si le manque d’hygiène et la peur de la contamination constituent une raison fréquemment invoquée par les personnes qui refusent l’hébergement en centre d’hébergement d’urgence, faire connaître ces résultats pourrait contribuer à lever un frein important », note l’étude.
Une meilleure couverture santé

La prise en charge en centre d’hébergement permet par ailleurs un accès aux soins renforcé. Dans ces structures, il devient plus facile pour les travailleurs sociaux d’inscrire les sans-abri dans différents droits sociaux.

Ainsi les personnes accueillies sont 93 % à bénéficier d’une couverture médicale, contre seulement 64 % des personnes à la rue. Il en va de même concernant les minima sociaux, puisque 70 % des personnes qui fréquentent les centres y ont accès, contre seulement 53 % parmi celles qui dorment dehors.

Et concernant les irréductibles qui n’adhéreront jamais à aucun dispositif, l’enquête met par ailleurs en avant l’efficacité de la distribution de duvets aux SDF à la rue. Cette mesure permet à elle seule de diviser par quatre les risques de gale, et réduit considérablement les autres dangers de contamination.
JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS


(1) Enquête « Hygiène de la tête au pied » menée en 2011 sur un échantillon de 1 008 personnes sans domicile dormant dans l’espace parisien et les centres d’hébergement franciliens.
www.la-croix.com

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