mercredi 19 décembre 2012

Le bouche-à-bouche serait inutile lors d’un arrêt cardiaque


















Selon une nouvelle étude américaine, pratiquer le bouche-à-bouche sur une personne victime d’un arrêt cardiaque serait non seulement inutile mais également néfaste.

En cas d'infarctus, il est important de réagir le plus vite possible pour augmenter les chances de survie de la personne qui en a été victime. Le plus important est bien évidemment d'appeler les secours mais en attendant, certaines gestes peuvent être pratiqués. Parmi ceux-ci, figurent notamment le massage cardiaque et le bouche-à-bouche. Pourtant, selon une nouvelle étude américaine, ce dernier geste serait tout sauf une bonne idée.

En effet, si l'on en croit les travaux publiés en ligne dans la revue de l'American College of Cardiology, le bouche-à-bouche serait non seulement inutile mais aussi néfaste. Pour arriver à une telle conclusion, les chercheurs américains ont étudié les données obtenues sur la période 2004-2010 dans plusieurs Etats dont l'Arizona qui, depuis 2003, recommande aux témoins d'un arrêt cardiaque de ne plus faire de bouche-à-bouche. Ils ont ainsi constaté que depuis que cette pratique n’est plus employée, les chances de survie des patients ont presque doublées, passant de 18 à 34%.

Selon les médecins, les intervenants doivent ainsi se contenter de réaliser un massage cardiaque excepté en cas de noyade, d'électrocution ou lorsqu'il s'agit d'un enfant. Dans ces cas particuliers, les deux insufflations d'air par la bouche toutes les 30 compressions thoraciques restent recommandées. Cette nouvelle méthode de réanimation (sans bouche-à-bouche) est tout à fait valide, expliquent les auteurs. D’une part elle se révèle efficace, d’autre part elle se justifie par le fait que, lorsque le cœur s'arrête brusquement, le sang contient suffisamment d'oxygène pour alimenter les organes pendant encore une bonne dizaine de minutes.

Il ne serait donc pas utile d'apporter de l'air par le bouche-à-bouche. Cette technique baptisée "réanimation cardio-cérébrale" a été initiée et encouragée par le Pr Gordon Ewy, cardiologue à l'université d'Arizona. "Des centaines de vie ont été sauvées au Wisconsin, en Arizona et au Texas depuis que la réanimation cardio-cérébrale a été adoptée", souligne ainsi le Pr Ewy cité par le Figaro

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lundi 10 décembre 2012

La France accueille mal les médecins étrangers

















Le Figaro , Les Echos

Le Figaro observe que « face aux déserts médicaux, collectivités et hôpitaux font venir des praticiens d'Algérie, de Roumanie et de Belgique. Des recrutements nécessaires mais qui se font avec un «contrôle des compétences flou», alerte le Centre d'analyse stratégique » dans un rapport.

Le journal note que « le phénomène des professionnels de santé étrangers exerçant en France, s'il reste marginal - ils représentent 7,4% des praticiens -, prend de l'ampleur. Entre 2007 et 2010, leur nombre a bondi de 20%, pour avoisiner désormais les 19.000 praticiens. […] Souvent, le niveau de revenu explique l'attractivité de la France. Un interne en Hongrie gagne ainsi seulement un quart du salaire de son homologue français. Malgré ce boom, la France n'a toutefois pas mis sur pied de politique cohérente de recrutement ». Le Figaro remarque ainsi : « Le petit hôpital de ville moyenne qui n'arrive pas à recruter un anesthésiste, la commune rurale qui peine à trouver un remplaçant à son généraliste partant à la retraite… Les embauches se font toujours au cas par cas ».

Le journal retient que selon le CAS, « le médecin étranger sert de «variable d'ajustement» au système de santé français. La sélection est particulièrement désorganisée en ce qui concerne les médecins diplômés hors de l'Union européenne, dont 5.000 sont condamnés à rester bloqués dans les hôpitaux faute de compatibilité ». Le CAS note ainsi que « le contrôle des compétences pratiques, du ressort du Conseil de l'Ordre des médecins ou des Agences régionales de santé, reste flou. En outre, la pression d'établissements en attente de professionnels pèse parfois sur le processus ».

Le Figaro constate par ailleurs que « recruter un praticien étranger coûte cher, notamment parce qu'il faut souvent passer par l'intermédiaire d'agences spécialisées. Ces dernières facturent leurs services jusqu'à 40.000 € par dossier ». Le journal évoque « un investissement parfois peu rentable : le professionnel étranger recruté, du moins lorsque ses diplômes sont compatibles et le lui permettent, peut quitter rapidement son lieu initial d'installation, que ce soit un modeste hôpital ou une petite commune de campagne. […] Bref, pas de quoi résoudre à long terme le problème des déserts médicaux ».

Les Echos remarque également que « les médecins étrangers ne sont pas la solution » contre les déserts médicaux. Le journal retient que selon le CAS, « ces médecins sont souvent utilisés comme des «variables d'ajustement» dans les zones géographiques sous-dotées ou dans les disciplines «délaissées». Une fois en France, ces professionnels ont «tendance»à privilégier «les mêmes disciplines et lieux d'exercice que leurs confrères» ».

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mardi 4 décembre 2012

En France, la mort est de plus en plus médicalisée
















Le Figaro , Libération , La Croix 
Le Figaro rend compte d’une étude de l’Institut national des études démographiques sur « les décisions médicales en fin de vie », retenant que « la mort est de plus en plus médicalisée ». Le journal observe ainsi que « près de la moitié des décès surviennent après une décision médicale qui peut avoir pour effet secondaire d'abréger la vie. Comme l'autorise la loi, le médecin a arrêté un traitement qui prolongeait la vie ou intensifié un traitement sédatif contre la douleur, en ayant conscience que cela risquait d'entraîner la mort de son malade ».
Le Figaro explique que l'étude, réalisée à partir de questionnaires anonymes auprès de praticiens et publiée dans BMC Palliative Care, « porte sur plus de 5 000 décès survenus en décembre 2009 à l'hôpital, en maison de retraite ou à domicile », et « pointe la grande complexité des situations de fin de vie. Dans 17% des cas, le décès est survenu de manière «soudaine et inattendue», excluant de ce fait toute intervention médicale. Pour 48% des morts, le médecin déclare avoir pris une décision susceptible d'entraîner la mort, le plus souvent sans intention de la provoquer ».
Le journal relève que ce travail « montre aussi que 3,1% des décès font suite à un acte visant délibérément à abréger la vie, par un arrêt du traitement ou une intensification de la sédation. Dans 0,8% des décès, des médicaments ont même été administrés afin de donner la mort (dont 0,2% à la demande du patient). Aujourd'hui illégale, l'euthanasie est ainsi pratiquée de façon marginale, selon l'Ined. Elle concerne principalement les malades souffrant de cancer », observe Le Figaro.
Le quotidien ajoute que « les autres décisions médicales de fin de vie ont été prises dans l'objectif de tout mettre en œuvre pour éviter la mort (12% des décès), ou sans considérer que cela pouvait accélérer la mort du patient (23%) ». Les chercheurs de l’Ined indiquent que « la France se situe dans les pays européens ayant un faible pourcentage de décès assistés, bien en dessous de pays ayant légalisé l'euthanasie ».
Le Figaro souligne en outre que « les demandes explicites d'euthanasie émanant des patients sont rares. Selon les médecins sondés, elles concernent 1,8% des décès sur les 2 200 qui ont fait l'objet d'une décision médicale en fin de vie. Cela dit, 16% des malades ont exprimé à un moment ou un autre le souhait de hâter leur mort ».
Le journal note enfin que « les décisions de fin de vie ne sont pas toujours discutées avec les patients et les équipes soignantes, comme l'impose la loi Leonetti. Plus de deux tiers des patients concernés par un arrêt des traitements n'ont pas été jugés par le médecin «en capacité de participer à la décision». Mais, lorsque le malade était jugé apte, 10% des arrêts de traitement, des intensifications de sédation et des administrations de substances létales n'ont pas été discutés avec lui ».
« Les décisions font l'objet d'un débat avec l'équipe médicale dans 63% des cas, avec un autre médecin dans 44% des cas, et la famille est associée dans un décès sur deux. Mais 8% des médecins déclarent n'avoir discuté avec aucune personne de l'entourage familial ou médical. Or, selon Régis Aubry, chercheur associé à l'étude et président de l'Observatoire national de la fin de vie, «il est établi que l'isolement conduit à des décisions radicales» », conclut Le Figaro.
De son côté, Libération titre un court article : « Des chiffres et du flou sur l’euthanasie ». Le journal s’interroge : « L’euthanasie est-elle ou non une pratique marginale en France ? », et retient que selon cette étude de l’Ined, « il y a eu 38 décisions d’administrer une substance mortelle, soit 0,8%. […] 1,6% des décisions d’arrêt de traitements, et 0,7% des décisions d’intensification des antidouleurs ont été prises «dans l’intention explicite et délibérée de provoquer la mort» ».
« En d’autres termes, plus de 3% des décès font suite «à un acte visant volontairement à mettre fin à la vie de la personne». Là, ce n’est plus tout à fait marginal », remarque le quotidien. Le journal continue de citer cette étude de l’Ined : « La moitié des décès est précédée d’une décision médicale ayant pu hâter la mort du patient ». Libération note qu’« on n’y comprend plus rien. De quoi attendre avec impatience les lumières du rapport du Pr Didier Sicard sur l’euthanasie ».
Revue de presse rédigée par Laurent Frichet

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dimanche 11 novembre 2012

Le thé réduit le risque de cancer du tube digestif



Le Figaro 
Martine Perez indique dans Le Figaro que « l'American Journal of Clinical Nutrition a apporté de l'eau au moulin des adeptes du thé, en publiant les résultats d'une étude [chinoise] d'envergure, avec une métrologie rigoureuse, concluant que cette boisson réduirait nettement le risque d'avoir certains cancers du tube digestif, notamment ceux de l'estomac, de l'œsophage et du côlon ».
La journaliste relève ainsi que « les auteurs ont inséré une question sur la quantité et le type de thé consommé aux 75.000 femmes d'âge moyen de la cohorte The Shanghai Women Health Study qui ont accepté de répondre à un sondage visant à mesurer l'impact de l'environnement et du mode de vie sur leur état de santé. Après 11 années de surveillance, les chercheurs ont pu observer que le fait de boire régulièrement cette boisson (le plus souvent sous forme de thé vert, dans cette population) réduisait de 17% le risque de tumeurs digestives ».
Martine Perez ajoute que « plus la consommation est importante, moins le risque est élevé : les femmes buvant au moins 2 ou 3 tasses par jour ont 21% de risque en moins de présenter de telles maladies. Et celles qui en absorbent tous les jours depuis plus de 20 ans ont 27% de risque en moins d'en souffrir un jour ».
La journaliste explique que selon les auteurs, le thé « contient des polyphénols et d'autres substances antioxydantes, telles les catéchines, qui pourraient inhiber le développement d'un cancer et bloquer les lésions de l'ADN cellulaire ».
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samedi 20 octobre 2012

Kyste hydatique et fête de l'Aïd : Précautions à prendre


















A quelques jours de l'Aïd, jour de fête béni et de sacrifice du mouton au sein de la communauté musulmane, un rappel de quelques notions sur le kyste hydatique et des mesures prophylactiques simples à prendre serait important, afin d'éviter la dissémination à plus grand échelle de cette maladie parasitaire. Le kyste hydatique est une anthropozoonose, c'est à dire maladie pouvant toucher aussi bien l'animal (chien, mouton..etc) que l'homme, due à un parasite: Echinococcus granulosus. La maladie est fréquente au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et de l'Est, en Australie et en Argentine. Des foyers d'infection persistent en Corse, en Provence, dans les Pyrénées-Atlantiques.
En Algérie, d'après les registres de services de chirurgie viscérale, le Kyste hydatique est responsable chaque années de près de 2000 cas opérés, encore que les chiffres sont sous-estimés du fait de la non-déclaration de nombreux cas.
Le cycle du kyste hydatique se fait entre les canidés (le chien) et certains bovins (le mouton). On considère que le chien est l'hôte définitif de ce parasite et le mouton comme hôte intermédiaire.
L'hôte définitif (le chien) se contamine par ingestion de l'hydatide (forme larvaire du parasite) présente dans divers organes de l'hôte intermédiaire. Exemples: viscères de mouton infectés (poumon, foie...etc.), éliminés dans la nature après sacrifice du mouton. L'hôte intermédiaire (le mouton) s'est contaminé par ingestion d'œufs embryonnés (embryophores du parasite) éliminées dans le milieu extérieur par les canidés. Ainsi, le cycle se perpétue entre canidés et bovins…
COMMENT L'HOMME S'INFECTE-T-IL?
Contrairement à certaines fausses idées reçues, l'homme ne s'infecte pas par la consommation de viscères d'ovins infectés (poumon, foie...etc.) ceux-ci contiennent en fait, la forme larvaire du parasite qui est infestant pour les canidés (le chien), et non pas pour l'homme.
L'homme, encore dit "hôte accidentelle", se contamine plutôt par ingestion d'embryophores (Œufs sans coque externe) recueillis sur le pelage du chien ou de façon indirecte à partir d'aliments souillés par des fèces du chien infesté.
QUELLE MESURE PROPHYLACTIQUE À PRENDRE ?
Si l'homme ne s'infecte pas par la consommation de viscères infectés par le parasite, il peut s'infecter indirectement, en éliminant des viscères infectés dans la nature: car consommés par le chien, ces viscères infectés peuvent être responsables d'infection de canidés et par conséquence, la pérennisation de cette parasitose, qui pourrait ensuite atteindre l'homme à travers les facteurs exposés plus haut…
Lors de l'Aïd-El-Adha, les facteurs propices à la diffusion de cette maladie sont réunis.
Pour empêcher la propagation de cette maladie grave, il est nécessaire de rendre courantes certaines précautions indispensables lors de la cérémonie de sacrifice du mouton, car les services vétérinaires ne peuvent vérifier tous les abats des animaux sacrifiés.
Si un abat vous paraît suspect, contactez le vétérinaire de votre commune. Sinon, enfouissez cet abat profondément afin de le mettre hors de portée des chiens.
Par ce geste vous empêchez la transmission du parasite vers le chien et vous briserez la chaîne De ce fait, pour éviter la dissémination de cette maladie, à l'occasion du sacrifice des moutons, il convient de ne pas éliminer les organes infestés ou suspectés de l'être, dans la nature, ni dans les décharges publiques (ils seront facilement repérés par les chiens, vu leur puissant sens d'odorat), mais de saisir et détruire les viscères infestés, ou les enterrer à une profondeur suffisante.
Conseils :
Pour combattre cette maladie grave, il faut durant toute l'année (et non seulement durant l'Aïd-El-Adha) :
Empêcher les chiens d'accéder aux abattoirs,
Assurer le traitement des chiens malades par les vétérinaires,
Eliminer les chiens errants,
Bien se laver les mains avant de manger,
Bien laver les fruits et les légumes avant de les consommer.

Lamia Baïche
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mercredi 12 septembre 2012

Le nouveau plan choc antitabac













Le Parisien, La Croix
C’est ce que titre Le Parisien sur sa Une. Le journal consacre une double page au sujet et note : « Une nouvelle hausse [du prix du paquet de cigarettes] de 40 centimes début octobre et d’autres à suivre, des paquets où les marques n’apparaissent presque plus, une étude sur l’extension des zones non-fumeurs… Le gouvernement planche sur un plan antitabac drastique ».
Le quotidien rappelle que « le tabagisme tue 73.000 personnes en France chaque année », puis constate que « le débat risque d’être vif entre partisans et adversaires d’une politique volontariste de lutte contre le tabagisme ».
Le journal interroge entre autres le Pr Gérard Dubois, de l’Académie de médecine, président d’honneur du comité Alliance contre le tabac, qui déclare que « la hausse des prix est la mesure la plus efficace pour diminuer le tabagisme. […] Nous estimons qu’il faut une hausse significative de 10% du prix du tabac tous les ans. […] Le tabagisme est un tel fléau en termes de santé publique qu’il est nécessaire de tout faire pour que les gens ne fument pas ».
La Croix évoque pour sa part la cigarette électronique, qui « ne fait pas l’unanimité ».
Le journal constate que « les Français sont de plus en plus nombreux à recourir à ce produit de substitution à la cigarette tandis que les commerces spécialisés se développent. Ce phénomène de société divise les professionnels de santé. Certains voient en elle une nouvelle arme anti-tabac, d’autres craignent qu’elle n’encourage l’addiction ».



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lundi 3 septembre 2012

Médicaments : le progrès thérapeutique en panne

Les Echos
C’est ce que constate Vincent Collen dans Les Echos. Le journaliste relève qu’« on n'était jamais tombé aussi bas. L'an dernier, un seul nouveau médicament vraiment innovant a été admis sur le marché en France. C'est ce qui ressort du rapport d'activité de la Haute Autorité de santé, publié ce matin ».
Vincent Collen indique que la HAS « a examiné 231 dossiers d'inscription ou d'extension d'indication pour des médicaments en 2011. Pour la quasi-totalité d'entre eux (209), elle a estimé que l'amélioration du service médical rendu était nulle ! Autrement dit, qu'ils n'apportaient aucun progrès thérapeutique par rapport aux molécules qui sont déjà commercialisées ».
« Une seule représente un progrès «majeur», l'antihémorragique Riastap, deux autres seulement une amélioration «modeste» et une vingtaine un progrès «mineur» », observe le journaliste.
Vincent Collen remarque que « la tendance est à l'œuvre depuis plusieurs années, et ne fait que s'accentuer ». Jean-Luc Harousseau, le président de la HAS, note ainsi qu’« il y a eu moins de médicaments réellement innovants ces dernières années ».
« Les industriels ne disent pas le contraire, mais ils estiment que cette panne de productivité de la recherche médicamenteuse n'explique pas tout. Le Leem juge que la HAS porte un regard trop sévère sur les nouveaux produits depuis le scandale du Mediator », observe le journaliste.
Vincent Collen souligne en outre que « l'enjeu est majeur pour les laboratoires comme pour l'assurance-maladie, car l'innovation est le critère principal que l'Etat retient pour fixer les prix des médicaments. Un produit qui ne représente pas du tout d'amélioration thérapeutique est certain d'obtenir un prix bas. Dans ce contexte de panne d'innovation, il est plus légitime de faire baisser les prix de façon massive ».
Le journaliste rappelle que « conscient des failles du système d'évaluation, mises en lumière de façon tragique avec l'affaire du Mediator, le Parlement a voté l'an dernier une loi qui le réforme profondément ».
Jean-Luc Harousseau précise ainsi qu’« il faudra désormais mieux tenir compte du rapport entre le bénéfice apporté par le médicament et le risque inhérent à tout produit de santé. […] Les molécules seront évaluées par rapport aux stratégies thérapeutiques existantes ».
Vincent Collen ajoute que la HAS « propose de refondre la grille d'évaluation actuelle et d'attribuer des notes en fonction d'un «index thérapeutique relatif unique», qui permettra de fixer à la fois le prix et le niveau de remboursement des médicaments ».
Jean-Luc Harousseau explique qu’« un nouveau médicament aussi efficace mais plus dangereux qu'un produit existant ne devrait pas être remboursé. Ce nouvel outil sera éventuellement mis en œuvre dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013 ».
Revue de presse rédigée par Laurent Frichet
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jeudi 19 juillet 2012

Jeûne du Ramadan : Des troubles digestifs à surveiller



Doctinews N° 35 Juillet 2011

Observé par près de 1,5 milliard de musulmans à travers le monde, le Ramadan est un jeûne sec, en phase diurne et dont l’horaire varie en fonction des saisons. En général, ce jeûne n’occasionne aucun dégât sur la santé, à condition de se nourrir correctement. En fait, durant le mois de Ramadan, il est interdit au jeûneur de boire et de manger de l’aube au crépuscule, mais ce jeûne n’est en aucun cas imposé aux personnes malades.

Durant le Ramadan, l’organisme doit s’adapter à une alimentation plus riche la nuit et à un temps de sommeil raccourci.

Comme lors de tout changement, chaque individu va se prémunir et s’adapter de manière à retrouver l’équilibre qui lui convient. Dans le cas des changements liés au jeûne du Ramadan, les personnes doivent rechercher des mécanismes d’adaptation qui valoriseront une bonne santé à travers un bon comportement alimentaire en termes de qualité, de fréquence et de répartition dans le temps.
Une réadaptation qui ne sera pas sans conséquence, puisqu’il est nécessaire de souligner que l’organisme a besoin d’énergie pour fonctionner et que chaque aliment apporte une valeur énergétique qui va agir sur le fonctionnement des cellules, des tissus et donc des organes.
Or, durant le jeûne diurne, les jeûneurs, contraints de s’adapter aux changements d’horaires (nocturne uniquement) et de la fréquence de prises de repas (2 à 3) vont modifier la qualité et la quantité de ces repas, ce qui n’est pas toujours le bon choix. En effet, il a été observé que les jeûneurs privilégient des repas excessivement riches pour compenser l’absence d’apports alimentaires au cours de la journée et pallier la sensation de faim. Ainsi, la consommation de protides, glucides et lipides augmente, tandis que la consommation de crudités et d’eau diminue. Cette dernière est remplacée par une consommation accrue d’excitants comme le café, le thé, les jus de fruits et autres boissons gazeuses.

Les effets du jeûne sur l’organisme…
Première incidence, les déséquilibres alimentaires vont agir directement sur le temps et la qualité du sommeil puisqu’il est démontré qu’une alimentation riche en graisses et en sucre, principaux composants des repas lors de la rupture du jeûne, ralentit la digestion surtout en phase nocturne, période durant laquelle l’organisme se met en veille et favorise le stockage des nutriments.
La veille nocturne des jeûneurs entraîne donc une digestion difficile et la réduction du temps de sommeil ce qui va se traduire, sur un plan métabolique, par une diminution du taux de l’hormone de croissance (GH) et donc du renouvellement cellulaire et du développement musculaire, et une augmentation de l’utilisation des glucides et du stockage des acides gras dans les tissus adipeux qui aboutira à une diminution de la masse maigre et à une augmentation de la masse grasse.
Le déséquilibre des apports alimentaires, associé à une diminution du temps de sommeil, aura également des conséquences sur la vigilance et sur la fatigue au cours de la phase diurne.
Ces désordres alimentaires contribuent également à inverser les cycles insuline/glucagon avec une diminution de la sécrétion basale d’insuline, dès les premiers jours, qui est normalement associée à la prise alimentaire et vise à réduire la glycémie post-prandiale, alors que le taux de glucagon augmente pour permettre la libération de sucre dans le sang compensant l’absence d’apport par l’alimentation. Des effets qu’il faudra sérieusement surveiller chez les patients diabétiques pour qui la régulation de la glycémie est l’élément central de la prise en charge thérapeutique.

… et sur la sphère digestive
Si le jeûne peut avoir des effets bienfaisants -il permet au système digestif un repos remarquable offrant la possibilité de retrouver un équilibre et de se régénérer aussi bien au niveau cellulaire que tissulaire, ce qui favorise, en priorité, l’élimination des toxines-, il peut aussi générer des troubles digestifs.
Une étude épidémiologique menée auprès de 1900 personnes saines de la population de Casablanca a montré une incidence notable des troubles digestifs pendant le mois du Ramadan, avec 7,3 % de la population concernée dès la première semaine. Celle-ci s’expliquerait par l’adaptation de l’organisme, imposée par le jeûne, à une alimentation plus riche la nuit et à un temps de sommeil raccourci. Le corps doit donc puiser dans ses réserves intérieures et compenser les pertes.
Les troubles sont principalement dus aux modifications de la sécrétion gastrique, rapportées par certaines études, qui décrivent une augmentation de la sécrétion acide et donc de l’activité des pepsines (enzyme de dégradation des protéines dont le pH acide est compris entre 1 et 8) par rapport à la période pré et post-Ramadan. L’augmentation de la sécrétion gastrique -qui contient de l’acide chlorhydrique- en agressant la muqueuse gastrique, peut, entre autres, être à l’origine de la réactivation d’un ulcère. Ce phénomène pourrait s’expliquer uniquement par le jeûne, mais des recherches plus poussées ont conduit à examiner aussi l’hypothèse du comportement alimentaire propre au mois de Ramadan qui témoigne d’une modification importante de la qualité et de la quantité de l’alimentation, notamment plus riche en glucides et en lipides. Les glucides étant connus pour favoriser la sécrétion de facteurs agressifs (acidité, pepsine). Il est à noter également que l’absence, durant toute la période du jeûne, du pouvoir tampon des aliments contribue au manque de protection de la muqueuse gastrique contre la sécrétion d’acide.

Les troubles dyspeptiques
Alors que 25 à 40 % d’adultes souffrent de troubles dyspeptiques représentant la première cause de consultation en gastro-entérologie, la dyspepsie est apparemment plus fréquente au cours du mois de Ramadan. Une étude épidémiologique marocaine a montré qu’environ 10 % des 1923 personnes interrogées présentaient des troubles dyspeptiques au cours de cette période.
L’apparition de symptômes dyspeptiques relève d’une mauvaise alimentation au moment de la rupture du jeûne du fait de l’association fréquente et excessive d’aliments trop gras, trop sucrés, trop épicés, d’excitants (café, boissons gazeuses...), ce qui a pour conséquence une irritation digestive à l’origine de douleurs.
La dyspepsie peut aussi s’expliquer par une prise alimentaire trop rapide rejoignant les effets d’autres facteurs tels que le stress ou l’anxiété.
Définie comme une gêne/inconfort abdominal isolé ou le plus souvent associée à des prodromes tels que nausée ou météorisme abdominal, la dyspepsie ne provoque aucune lésion physique, ce qui rend difficile le diagnostic étiologique, mais elle peut révéler des pathologies digestives bien plus graves (ulcère gastrique, tumeur oesogastrique, pancréatite…)
Prévalence de la constipation
Malgré l’absence d’études sur les mécanismes physiopathologiques en cause, le jeûne est apparemment à l’origine d’une plus grande fréquence de troubles intestinaux où la constipation est prédominante. Cette dernière serait la conséquence directe du déséquilibre engendré notamment par l’interdiction d’apport hydrique qui contraint l’organisme à réduire les pertes. L’organisme ne répond plus à la soif pour compenser les pertes externes et puise l’eau dans ses ressources internes. Les conséquences sont une coloration foncée des urines plus concentrées et une augmentation de la consistance des selles qui, physiologiquement, sont constituées de 75 à 85 % d’eau et seulement de 18 à 22 % de matières sèches. Par ailleurs, cette réduction des pertes visant à compenser le manque d’apport est un facteur favorisant la survenue de coliques néphrétiques chez les patients porteurs de lithiases rénales en présence desquelles il est recommandé de s’abstenir de jeûner.
La constipation peut causer des désordres anodins tels que l’indigestion avec sensation de ballonnements, mais elle peut parfois être plus grave avec l’apparition d’hémorroïdes ou de fissures anales.

Reflux gastro-œsophagien
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est dû à un relâchement du sphincter inférieur de l’œsophage qui, physiologiquement, se referme dès le passage du bol alimentaire dans l’estomac pour éviter la remontée du contenu gastrique. Cette défaillance entraîne un reflux d’acide et provoque des brûlures de la paroi œsophagienne, à l’origine des douleurs caractéristiques du RGO. Entre autres causes, l’alimentation est un facteur qui peut favoriser la survenue de reflux gastro-œsophagiens. Lors du jeûne du Ramadan, la modification de l’alimentation après le repas du ftour privilégiant des aliments riches en lipides et en glucides qui vont directement agir sur le relâchement du sphincter inférieur de l’œsophage s’accompagne d’une augmentation de la sécrétion d’acide gastrique à l’origine des douleurs au niveau oesogastrique et d’un ralentissement de la digestion. Les changements alimentaires en termes de qualité (repas riches en graisses) et de quantité (prise importante et tardive d’aliments, juste avant le sommeil) favorisent la survenue du RGO.

Ulcères gastro-duodénaux
L’Hélicobacter Pylori (HP) est actuellement le principal acteur impliqué dans la survenue de la maladie ulcéreuse. Cependant, au cours du mois de Ramadan, l’augmentation probable de l’incidence de l’ulcère gastro-duodénal et de ses complications (perforation et hémorragie digestive haute) serait due à l’augmentation des mécanismes d’agression de la muqueuse gastro-duodénale au cours du jeûne.
L’ulcère gastro-duodénal est une maladie chronique récidivante qui se traduit par une perte de substance du revêtement muqueux entamant la paroi gastrique ou duodénale avec ou sans tendance à la cicatrisation. La relation entre la maladie ulcéreuse gastro-duodénale et le jeûne du Ramadan relève de plusieurs études qui ont démontré que les modifications du mode d’alimentation en termes de qualité, de quantité et de répartition en phase nocturne expliqueraient les variations des profils d’acidité sur la phase diurne. En effet, l’acidité produite par absence d’apport alimentaire est associée à un pH < à 1. La fin d’après-midi est alors considérée comme la tranche horaire la plus acide.
Bien que les mécanismes de fluctuation de pH soient encore mal connus, il semblerait qu’une autre cause, hormis le facteur alimentaire, soit mise en avant. Cette fluctuation correspondrait au relâchement des mécanismes régulateurs neuro-endocriniens dont le stimulus vagal qui concourt à augmenter l’acidité en phase de jeûne.
De plus, la diminution du sommeil, lors du Ramadan, entraînerait une situation de stress avec une sécrétion des catécholamines générant une mauvaise vascularisation de la muqueuse gastrique.
Par conséquent, le Ramadan doit être une période de forte vigilance afin d’éviter des effets indésirables qui, parfois, peuvent s’avérer nuisibles pour les malades chroniques. Dans une société où l’alimentation est un sujet largement ciblé par les campagnes de prévention et de sensibilisation, il n’est pourtant pas difficile d’éviter les troubles et leurs complications sur le plan digestif par un changement de comportement nutritionnel qui permettrait une alimentation saine, équilibrée encore et toujours répartie sur les trois repas recommandés par les spécialistes

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lundi 9 juillet 2012

Une simple nuit blanche affaiblit l'immunité



Le Figaro
Le Figaro note en effet qu’« une nuit de sommeil en moins suffit à troubler notre système immunitaire, d'après une étude anglo-néerlandaise. Quelques heures de repos perdues créent un véritable stress pour l'organisme ».
Le journal relate ainsi une étude parue dans la revue Sleep : « Si le lien entre un manque chronique de sommeil et un système immunitaire moins performant était déjà établi, l'équipe du Dr Katrin Ackermann de l'Eramus MC University Medical Center Rotterdam aux Pays-Bas est allée plus loin en se concentrant sur les effets d'une seule nuit blanche ».
« En plus de favoriser l'anxiété, ces heures de sommeil manquées perturbent l'activité des granulocytes, des acteurs clés de l'immunité », indique le quotidien.
Le Figaro explique que « l'étude a impliqué 15 hommes jeunes (âgés de 25 ans en moyenne) et en bonne santé. Pendant une semaine, ils ont équilibré leur rythme circadien (l'alternance entre la veille durant le jour et le sommeil pendant la nuit) en s'astreignant à 8 heures de sommeil par nuit, avec au moins 15 minutes d'exposition à la lumière du jour dans les 90 minutes suivant leur réveil ».
« Par ailleurs, l'alcool, le café et les médicaments leur étaient interdits les 3 derniers jours. Leur sang a ensuite été prélevé une première fois afin d'y mesurer les globules blancs, des cellules primordiales du système immunitaire. Dans un second temps, les sujets ont dû rester éveillés 29 heures d'affilée. Pendant cette période, leur sang a été de nouveau prélevé régulièrement », continue le journal.
Le Figaro constate que « les mesures de globules blancs ont été comparées à celles prises avant la période d'éveil imposé. En comparant les prélèvements, les chercheurs ont observé des modifications au niveau des granulocytes, les globules blancs les plus abondants dans le sang. Leur nombre a nettement augmenté pendant la veille forcée. Or, l'élévation du taux de globules blancs est un signe majeur de l'activation du système immunitaire ».
Le journal remarque qu’« après une nuit de sommeil perdue, l'organisme réagit donc en mobilisant ses cellules immunitaires, comme il le ferait s'il était soumis à un stress physique. Ces résultats sont à relier à de précédentes recherches ayant démontré que le stress nous rend plus vulnérables à certaines infections (comme le rhume) en abaissant nos défenses immunitaires ».
Le Figaro conclut que « d'autres études restent à mener pour établir comment le manque de sommeil parvient à stimuler directement l'immunité. En attendant, ces résultats devraient intéresser les médecins spécialistes du sommeil, mais aussi les travailleurs de nuit, dont la santé est notoirement malmenée »

 www.mediscoop.net

dimanche 17 juin 2012

Non assistance à personne en danger » : quelles sont les obligations des infirmières ?



“ Quelles sont les obligations d’une infirmière face à un accident ou un malaise grave ? Est-ce que la notion de “non assistance à personne en danger” s’applique avec plus de fermeté pour une IDE ? ”
Tout citoyen est soumis à une obligation d’assistance à personne en péril.
L'article 223-6 du code pénal précise que « sera puni quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter, soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours ».
Il résulte de ce texte que pour qu’une non-assistance à personne en péril puisse être reprochée à un citoyen lambda, tout comme à un professionnel de santé, plusieurs conditions doivent être réunies :
- la victime doit être réellement en situation de péril ;
- la personne à qui l’on reproche une non assistance doit avoir été clairement avertie de ce péril ;
- et enfin, cette personne doit s’être volontairement abstenue de porter secours.
La jurisprudence tend à être plus sévère avec un professionnel de santé qui ne satisferait pas à cette obligation, car il est supposé être plus à même de porter un secours approprié à la personne en péril. De surcroît, l’obligation de porter secours est souvent mentionnée dans les règles déontologiques s’appliquant aux différentes professions de santé.
En ce qui concerne l’infirmière, cette obligation est rappelée dans le code de la santé publique, à l’article R. 4312-6, qui énonce : « L’infirmier ou l’infirmière est tenu de porter assistance aux malades ou blessés en péril. "
Stéphanie Tamburini, juriste de la Direction du Risque Médical - Protection Juridique de la MACSF
http://www.actusoins.com

vendredi 11 mai 2012

Les hôpitaux de plus en plus victimes de violence


Le Figaro
Pour le Figaro, « l’agression d’un médecin au CHU de Grenoble démontre une radicalisation des actes brutaux en milieu médical ». La journaliste Delphine Chayet précise que « la courbe de la violence à l’hôpital suit une hausse continue » avec « l’an dernier, 5760 faits signalés à l’Observatoire national des violences en milieu de santé- soit une augmentation de 13 % par rapport à 2010 ». « En cinq ans, le nombre d’événements recensés par le ministère de la Santé a plus que doublé », poursuit-elle. Comment expliquer cette explosion ? « Une meilleure connaissance de l’outil de signalement [l’]explique en partie », avance Le Figaro. Mais « soigner est désormais vécu comme une activité à risques dans certains services » affirme Loïc Ricour, directeur du pôle santé du défenseur des Droits. Concernant la nature de ces violences, « plus de la moitié des affaires sont des coups », « les insultes et injures représentent 26 % des cas » et « les menaces 18 % », précise le journal. « Dans 20 % des cas, ce sont les accompagnants qui passent à l’acte » et parmi les services les plus touchés par cette agressivité, on trouve « les urgences, la psychiatrie et la médecine générale », rapporte la journaliste. Selon l’Observatoire, « des signes positifs » existent toutefois : « les actes reculent dans les hôpitaux qui ont mis en place des mesures visant à améliorer l’information des patients, diminuer l’attente ou tenir les accompagnants à distance », explique-t-il.

lundi 30 avril 2012

Anti-inflammatoires : protéger l'estomac


Le Figaro
Le Figaro note qu’« une enquête confirme la réduction des complications digestives dues aux anti-inflammatoires grâce aux médicaments dits «protecteurs gastriques» ».
Le journal rappelle en effet que « les anti-inflammatoires non stéroïdiens, largement utilisés en France contre les maladies rhumastismales, sont des médicaments très efficaces, mais qui, utilisés seuls, augmentent le risque de complications graves sur le plan digestif, hémorragies, ulcères. […] Nombre de médecins - mais pas tous - prescrivent systématiquement avec ces anti-inflammatoires d'autres médicaments, des protecteurs gastriques de la famille des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ».
« Le principe, logique sur le plan théorique et largement adopté par les médecins, vient d'être confirmé par une étude internationale publiée dans la revue Arthritis & Rheumatism »,
indique Le Figaro.
Le quotidien précise que « ce travail visait à surveiller des patients recevant un traitement anti-inflammatoire par la famille de molécules réputée la moins agressive pour la muqueuse de l'estomac, celle des coxibs (type Célécoxib), ce qui renforce la solidité des résultats ».
Le journal explique que « l'étude, financée par le laboratoire AstraZeneca […] mais menée en toute indépendance par l'université d'Erasmus (Rotterdam, Pays-Bas), a également impliqué le King's College de Londres, deux centres italiens et le département d'épidémiologie de Harvard (États-Unis) ».
« Dans cette étude qui a utilisé les bases de données des 3 pays européens, 81.000 personnes avaient pris un coxib, pendant plus de 30 jours pour la moitié d'entre eux. Au total, 256 patients (0,3%) ont présenté une complication. Seulement 14.416 patients ont reçu la prescription conjointe d'un coxib et d'un protecteur gastrique »,
poursuit Le Figaro.
Le journal relève que « le grand intérêt de cette étude est de faire la différence entre les «bons élèves», qui ont bénéficié d'un protecteur gastrique pendant au moins 80% des jours où ils prenaient l'anti-inflammatoire, et les «mauvais élèves», qui en ont bénéficié pendant moins de 20% du temps ou pas du tout ».
Le quotidien observe que « la sanction est immédiate puisque les seconds ont eu 2 fois plus d'épisodes d'intolérance gastrique que les premiers. En pratique, chaque jour passé avec un traitement par coxib mais sans protecteur gastrique augmente le risque de complications ».
Le Figaro livre la réaction du Pr Éric Hachulla, interniste au CHRU de Lille, pour qui « la règle est simple » : « Il y a des recommandations des sociétés savantes et les RCP (résumés des caractéristiques du produit) des médicaments. Il faut les respecter ».
Le journal constate qu’« il est en effet classique d'essayer de protéger l'estomac, avec un IPP ou du misoprostol, chez certaines catégories de personnes à qui l'on prescrit des anti-inflammatoires », le Pr Hachulla notant que « pour les personnes à risque de complications digestives, […] lorsqu'on prescrit un anti-inflammatoire, on ajoute systématiquement des IPP ou d'autres protecteurs gastriques ».
Revue de presse rédigée par Laurent Frichet

mercredi 25 avril 2012

De l'importance du regard dans la relation de soin



Christophe Peiffer, infirmier libéral, anime par ailleurs un blog intitulé le Blog des Rapports Humains. Membre du comité de rédaction d'Infirmiers.com, il partage aujourd'hui avec nous l'une de ses analyses sur l'impact du regard dans la relation de soin. En effet, quoi de mieux qu’un regard porté avec bienveillance, accompagné d’un silence accueillant pour être dans le soin ?


Ceci est le premier article officiel de ma contribution au comité de rédaction du site infirmiers.com. Pour l’occasion, j’ai créé une nouvelle catégorie dans ce blog et l’ai nommée “Rapports aux soins”. Cette nouvelle catégorie trouvera naturellement sa place aux côtés des autres. Quelques uns des billets déjà commis sur ce blog ont d’ailleurs déjà été relayés sur infirmiers.com. L’officialisation de ma démarche fait suite à une rencontre fort intéressante avec les membres de ce comité le 20 avril 2012, ce qui a donné un sens plus clair à ma contribution.


En tout état de cause, vous constaterez, chers lecteurs fidèles, que les billets que je rédigerai dans le cadre de cette contribution, restent complètement dans la ligne éditoriale de ce blog, à savoir les relations humaines et la communication. Seule la cible de mes propos changera pour laisser une place de choix à mes collègues infirmières dont le quotidien est loin d’être de tout repos.


À la croisée des mondes
Je pense ne rien vous apprendre en avançant que le métier d’infirmier (pour mémo ma formation et profession initiale) est composé d’une part non négligeable (mais parfois négligée) de relations humaines et de communication. Les notions et regards que je porte sur ces domaines qui me sont chers peuvent facilement être transposés d’un univers professionnel à un autre, que ce soit dans le monde de l’entreprise (que je côtoie actuellement), dans les services de soins (que j’ai côtoyés pendant une dizaine d’années) ou aux domiciles des patients (que je fréquente encore),  le dénominateur commun de ces différents mondes est bel et bien l’Humain qui les compose et avec lui toute la richesse et la complexité de ses rapports aux autres, à lui-même et à l’environnement qui l’entoure.


Mais bon, assez blablaté sur cette nouvelle fenêtre qui s’ouvre sur le monde soignant, passons au sujet de cette semaine.


Quoi de mieux pour débuter une nouvelle aventure que de commencer par ce que je considère être la genèse de toute forme de relation, je pense à… un regard. Avant même le sourire (ou alors en même temps), avant même l’accueil inconditionnel (dont il fera quand même partie), avant même de dire bonjour, le regard est ce qui relie un soignant à un patient lors de leur première rencontre.


« Prendre juste conscience de l’impact que peut avoir notre regard porté sur un patient peut éviter bien des déconvenues de toute nature »


Un lien invisible… mais tellement palpable
Le regard est ce qui relie deux personnes qui l’échangent. Je vois cela comme une connexion au web, en wifi bien sûr. En effet, pour se connecter à un réseau existant, il faut que ce dernier soit avant tout visible et donc que nous ayons un “regard” sur lui. Une autre métaphore plus “écolo” me vient en écrivant . Ce lien qui se créé dès qu’un regard est échangé, est à la relation ce que la graine est à l’arbre : sa source de vie.


Bien sûr, il faudra arroser cette graine, entretenir la jeune pousse, prendre soin d’elle (car au début elle est fragile), lui fournir de temps en temps de l’engrais afin de renforcer ses racines et sa croissance, bref faire en sorte que l’arbre devienne beau, grand et fort.


Cela peut prendre du temps, mais le résultat sera au rendez-vous. Un arbre solide permet que l’on s’y appuie, que l’on s’y abrite. Certains donnent des fruits pour nous nourrir et nous rafraîchir, d’autres traversent les siècles et ne connaissent pas le temps qui passe, et surtout, tous nous fournissent l’oxygène nécessaire à notre survie.


Après ce petit délire métaphorique que j’affectionne particulièrement, revenons directement au sujet de ce billet, le regard. Imaginez tout ce qui peut passer en termes de messages implicites dans un regard, en fonction de sa nature, de son “style”. Comme nous le savons, le risque de la méthode implicite peut devenir source d’interprétation et de “montage de films intérieurs” de la part de celui qui reçoit le message. Regard franc, regard fuyant, regard agressif, regard bienveillant, regard timide, regard amoureux, regard furtif... Il y en a pléthore.


Tous ces qualificatifs sont bien entendu de l’ordre de l’interprétation. Un regard franc pour quelqu’un sera perçu comme agressif pour un autre. De même, un regard timide pour quelqu’un passera pour un regard fuyant pour un autre qui sera aussitôt targué de manquer de sincérité. Bref, c’est la confusion des genres.


Aussi, prendre juste conscience de l’impact que peut avoir notre regard porté sur un patient peut éviter bien des déconvenues de toute nature.


Le silence
Avant de clore ce billet, je souhaiterais partager avec vous ce qui me semble être la raison d’être d’un regard : le silence qui peut l’accompagner. Je ne vais pas revenir sur cette idée, mais plutôt vous montrer en quoi le silence et le regard sont liés. Vous avez peut-être entendu de la part de deux personnes très proches « relationnellement » parlant (un couple, une fratrie, de très bon(ne)s ami(e)s, des collègues de travail de longue date, etc.) un constat du genre: “Nous n’avons plus besoin de nous parler, un regard et ça suffit“.


Ce type de résultat me fait penser que la boucle est bouclée. La relation entre ces deux personnes s’est tellement bien développée que leur communication et leur compréhension l’un de l’autre passent uniquement par leur regard, nourrit lui-même par… le silence.


En tant que soignant, si la communication verbale est nécessaire d’un point de vue technique et logistique, je pense que ce qui se joue dans la relation soignant / soigné passe avant tout par la présence du soignant à l’instant où il est avec son patient. Et quoi de mieux qu’un regard porté avec bienveillance, accompagné d’un silence accueillant pour être dans le soin?
http://www.infirmiers.com

mercredi 28 mars 2012

La mère parle d’erreur médicale et le chirurgien d’accident

Une jeune fille sera amputée à cause d’une injection


Une heure avant de passer au bloc opératoire du pavillon 19 au CHU d’Oran, où l’équipe médicale devait aboutir à la nécessité d’amputer de son bras droit, Fatima Lehor, la fille âgée de 17 ans n’arrivait toujours pas à admettre qu’elle a été victime, pour reprendre les termes de samère, d’«une erreur médicale, commise par une infirmière, un certain 16 septembre».
Elle n’accepte toujours pas que l’opération qui l’attend aujourd’hui va faire d’elle une infirme pour le restant de sa vie.
«Je n’arrive toujours pas à admettre que, dans moins de vingt-quatre heures, je serai amputée de mon avant-bras. Je suis venue à l’hôpital pour être soignée, je devais être traitée pour un mal de dos et voilà que ma vie a totalement basculé. Je me demande ce que j’ai fait pour mériter un tel sort», dit, les larmes aux yeux, la jeune Fatima, en présence de la psychologue qui la préparait à l’importante intervention que doit subir.
Le cas de la jeune Fatima Lehor est, comme l’atteste une bonne partie du corps médical du pavillon de neurochirurgie au CHU d’Oran, «une erreur médicale avérée» dont les conséquences irréversibles sont directement vécues et supportées par cette patiente, originaire de la ville de Frenda transférée vers l’hôpital d’Oran suite à une chute subie en 2006. D’autres, au contraire, parlent d’accident.Mais les faits tels que rapportés par ses parents, dont la mère, sont confirmés par le dossier médical de la patiente.
Ils remontent au 16 septembre dernier à 20 heures, lorsque Fatima, dans sa chambre au pavillon de neurochirurgie, devait être piquée. Mais la dose de 2mg d’Oxacilline a été injectée dans l’artère au lieu de la veine, ce qui devait donner instantanément l’effet inattendu, laissant apparaître une raideur du bras de la jeune fille.
Prise de panique, l’infirmière inoculera à la patiente une autre injection, mais le mal était déjà fait. Devant de telles complications, la patiente sera immédiatement admise au bloc opératoire par une équipe de neurochirurgiens et y restera de minuit jusqu’à 4 heures du matin.
Un suivi quotidien sera alors opéré, et ce, jusqu’à ce que la décision de l’équipe médicale en charge de la patiente, précisément au lendemain de l’Aïd el Fitr, d’amputer la jeune fille de son avant-bras droit.
Cette décision allait plonger la patiente dans un choc, qualifié par la psychologue thérapeute de «très profond». L’amputation étant confirmée, le professeur Bouchakor, neurochirurgien chargé de cette lourde et pénible intervention précisera: «Ce n’est pas une erreur médicale, nous parlerons plutôt d’un accident.
L’équipe spécialisée en chirurgie vasculaire est seule habilitée à juger les causes exactes qui ont amené à cette amputation, ce que nous saurons une fois l’intervention terminée.»
La mère de la jeune patiente, dans un état de désespoirmais avec une sagesse inouïe, dira pour sa part: «El Hamdoullah, le plus important, c’est que ma fille est toujours vivante, malgré tout ce qu’elle a enduré. Je regrette toutefois qu’elle ne soit pas prise totalement en charge par l’hôpital.
En effet, j’ai dû me débrouiller toute seule pour lui effectuer les dernières analyses au centre-ville d’Oran, et ce qui me désole le plus, c’est qu’on n’a même pas mis à ma disposition une ambulance qui m’aurait permis d’emmener ma fille chez le cardiologue. Si c’était l’enfant d’un haut responsable, je pense que cela ne se passerait pas ainsi.
Alors que moi, une femme divorcée de surcroît et venant de Frenda, je n’ai eu droit à aucun égard.» Une plainte a toutefois été déposée par la mère de la jeune Fatima, auprès de la 2ème sûreté urbaine, qui lui a signifié que suite lui sera donnée, une fois l’amputation faite. Par ailleurs, on apprendra que le dossier de l’infirmière est entre les mains de l’administration du CHU d’Oran et aucune décision n’a été prise pour l’instant.
D’un autre côté et selon des collègues à elle, l’infirmière mise en cause serait, elle aussi, en état de choc et aurait même sollicité les services et conseils d’un psychothérapeute.
Pour rappel, la ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) a mis sur pied, au mois de juillet de l’année en cours, un comité chargé d’accompagner les malades victimes d’erreursmédicales pour permettre aux victimes de faire entendre leur voix, auprès des pouvoirs publiques.
Il s’agit de «SOS erreurs médicales» qui aura pour mission d’accompagner, de prendre en charge et de suivre les victimes des fautes médicales. Belhimoud Nourredine de la LADDH expliquait alors que ce comité défendra toutes les victimes des erreurs médicales en Algérie, quelle qu’en soit la wilaya.
«Nos hôpitaux sont devenus des mouroirs alors qu’ils sont censés prodiguer des soins et non pour compliquer l’état de santé des patients. Nous payons nos impôts aussi nous sommes en droits d’exiger des soins de qualité», notait-il à cet égard.
Toujours selon M. Belhimoud, «ce comité peut se constituer partie civile dans d’éventuels procès intentés contre des établissements de santé pour faute médicale».
Il y a lieu aussi de rappeler que ce qui a participé à la naissance de ce comité c’est l’histoire de ces «30 malades devenus aveugles après un traitement expérimental au service d’ophtalmologie du CHU de Béni Messous», explique-t-on.
Zitouni M.

HYGIÈNE HOSPITALIÈRE ET INFECTIONS NOSOCOMIALES





Article rédigé par Julie 
Mis en ligne le 26 décembre 2003 - mis a jour le 25 janvier 2010
Travail de santé publique réalisé en 2003


1.1) Les infections nosocomiales


a) Définition


Une infection est dite « nosocomiale » lorsqu’elle est acquise dans un établissement de soins et qu’elle apparaît après un délai de 48 heures après l’admission. Pour les infections du site opératoire, on considère comme nosocomiales les infections survenues dans les 30 jours suivant l’intervention, ou, s’il y’a mise en place d’une prothèse ou d’un implant, dans l’année qui suit l’intervention.


b) Quelques données épidémiologiques : enquête de prévalence 2001 du CTIN commanditée par le ministère de la santé


-  Type d’enquête : il s’agit d’une enquête de prévalence instantanée. Elle consiste à enregistrer un jour donné dans chacun des services participant, la proportion de patients présentant une infection nosocomiale active parmi les patients présents.


-  Résultats : Participation : 830 établissements accueillant 236 334 patients ont participé à l’enquête. Il s’agit de la plus grande enquête de prévalence jamais réalisée en France ou à l’étranger.


Taux de prévalence des patients infectés et des infections :


Le taux de prévalence des patients ayant acquis une infection dans l’établissement était de 6,7% et celui des infections acquises dans l’établissement était de 7,6%. Chaque année, 600 000 à 1 100 000 cas d’infections sont acquises à l’hôpital, en court séjour. Environ 10 000 décès par an seraient dus aux infections nosocomiales, chiffre supérieur à celui des accidents de la route.


Localisation des infections :


Les infections urinaires représentaient plus du tiers des infections nosocomiales (36,3%). Les autres infections les plus fréquentes étaient : les pneumopathies (12,5%), les infections du site opératoire (10,5%), les infections de la peau et des tissus mous (10,5%) et les infections respiratoires hautes comme les bronchites (8,2%).


Les infections touchant un site autre que les cinq sites principaux d’infections nosocomiales habituellement surveillés en court séjour (infections urinaires, infections du site opératoire, bactériémies/septicémies, infections sur cathéter, et pneumopathies) représentaient 22% des infections. Infections nosocomiales et patients à risque Les patients opérés (18% des patients) avaient plus souvent acquis une infection nosocomiale que les patients non opérés : les taux de prévalence des patients infectés était de 11,8% chez les opérés contre 5,6% chez les non opérés. Les patients porteurs d’une sonde urinaire (9,6% des patients) avaient une infection urinaire dans 17,2% des cas contre 1,21% chez les patients non sondés. Les patients âgés de plus de 65 ans étaient également plus touchés par les infections : le taux de prévalence chez les patients de plus de 65 ans était de 8,61% contre 4,9% chez les patients adultes de moins de 65 ans. Infections nosocomiales et spécialités médicales Des diversités importantes ont été observées en fonction de la spécialité étudiée. Trois catégories de spécialités pouvaient être distinguées : 
-  les spécialités où les infections étaient peu fréquentes : la psychiatrie (2,7%), la pédiatrie (3,8%). Le faible taux de prévalence y était associé à une moindre fréquence des interventions chirurgicales et du sondage urinaire. 
-  les spécialités où la fréquence des infections se situait à un niveau intermédiaire, telles la dermatologie (6,2%) ou encore la pneumologie (7,5%). 
-  les spécialités où les infections étaient plus fréquentes telles la réanimation (30%) ou l’hématologie (8%). Cette donnée est régulièrement retrouvée dans les différentes enquêtes et est associée à une forte fréquence de réalisation d’actes invasifs.


c) Modes de transmission


L’hôpital et la clinique abritent de nombreuses sources de germes (agents infectieux tels que les virus et les bactéries, les champignons et les prions) : la principale source de contamination est la flore résidente du patient, le personnel joue un rôle de vecteur de transmission. Plus rarement, le matériel et l’environnement aérien ou hydrique peuvent être des sources de contamination nosocomiale.


les infections " endogènes " :


Le patient est infecté par ces propres germes au cours de certains soins (actes chirurgicaux, sondage urinaire, respiration artificielle,…). On parle alors d’auto-infection.


les infections " exogènes " :


Le patient est infecté par des germes provenant d’autres personnes (personnel soignant, autre malade, visiteur) ou de l’environnement. On parle d’infection croisée.


Les infections ont donc le plus souvent une origine " endogène " qu’" exogène ".


d) Facteurs de risque


Par définition, un facteur de risque agit en augmentant l’incidence de la maladie chez des sujets qui y sont exposés, mais on parle aussi de facteur lorsque l’incidence diminue avec la baisse de l’exposition. Cette notion est très importante dans la mesure où la maîtrise de l ’exposition devrait permettre de baisser l’incidence de la maladie. Les facteurs de risques se classent en facteurs intrinsèques et en facteurs extrinsèques.


Les facteurs intrinsèques  : ils ne sont pas tous maîtrisables. 
-  les âges extrêmes de la vie. 
-  le sexe : l’infection urinaire est plus fréquente chez les femmes. 
-  la durée de séjour qui augmente l’incidence des infections. 
-  le poids de naissance chez les prématurés : un poids inférieur à 1kg double l’incidence des infections sur les cathéters des nouveaux nés ventilés 
-  l’intervention chirurgicale mais surtout la spécialité de chirurgie


Les facteurs extrinsèques  : Toutes les prothèses, comme les sondes urinaires, les cathéters vasculaires, les drains, les sondes digestives… L’infection est favorisée par : 
-  la durée de maintien en place des prothèses et leurs manipulations 
-  l’utilisation mal maîtrisée des antibiotiques : parmi les bactéries responsables d’infections dans les hôpitaux français, la proportion de souches multirésistantes est parmi les plus élevées d’Europe (35% de l’ensemble des staphylocoques, qui sont des germes très fréquents, isolés à l’hôpital sont par exemple résistants à la méthicilline, source : CNR des Staphylocoques, Institut Pasteur). Cette situation peut être expliquée par le retard d’application de stratégie de prescription des antibiotiques en ville et à l’hôpital. 
-  les actes invasifs autres que la chirurgie, comme l’endoscopie.


e) Principaux germes en cause


Les principaux germes en cause sont les bactéries, les virus, les champignons et les prions. Parmi les agents responsables d’infections nosocomiales, les bactéries viennent en tête, encore qu’il faille considérer que les virus ont une place importante en particulier dans certaines spécialités comme la pédiatrie.


Les bactéries :


Nous devons constater que l’importance relative des bactéries responsables d’infections nosocomiales varie selon les sites d’infections. 
-  Staphylocoque aureus est surtout retrouvé dans les infections nosocomiales sur cathéter, les pneumonies, et dans les infections du site opératoire. 
-  Eschérichia coli est « le germe » de l’infection urinaire. Il est aussi retrouvé dans les bactériémies. 
-  Pseudomonas aeruginusa est responsable de nombreuses pneumonies. 
-  La légionella est une bactérie que l’on retrouve fréquemment dans les cours d’eau naturels, dans les étangs et dans les mares. A coté de la résistance naturelle, le problème crucial est la résistance acquise aux antibiotiques des bactéries nosocomiales. Actuellement, en France, le pourcentage de souches résistantes à la méticilline est très préoccupant car voisin de 30%, ce qui est nettement supérieur à celle observée chez plusieurs voisins européens comme le Danemark qui n’observe que 1% de souches résistantes à la méticilline.


Les virus :


Les infections nosocomiales d’origine virale se rencontrent surtout chez : 
-  les enfants avec les infections a Rota virus et à Virus Syncitial Respiratoire. 
-  les personnes âgées avec le virus de la grippe, les virus responsables de conjonctivites, de rhino-pharyngites… 
-  les immunodéprimés


f) Les comités de lutte contre les infections nosocomiales


Chaque établissement hospitalier impose d’un Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN) lequel est chargé d’organiser et de coordonner la surveillance, la prévention et la formation continue en matière de lutte contre les infections nosocomiales. Il est composé de médecins, pharmaciens, infirmières et directeurs d’établissement. Le CLIN est assisté, dans la plupart des établissements de santé, de personnels d’hygiène hospitalière.


Les cinq centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CCLIN) servent d’appui technique aux établissements hospitaliers, et travaillent au niveau d’une inter-région. Ils sont chargés de mettre en place la politique définie au niveau national et d’animer la coopération inter-hospitalière (réseau de surveillance, formation, documentation, études...).


Au niveau national, le Comité technique national des infections nosocomiales (CTIN) est une instance de proposition, de coordination et d’évaluation, constituée d’experts hospitaliers, dont la présidence est assurée par le Docteur Jean CARLET. Ce comité propose des objectifs prioritaires et des méthodologies standardisées de surveillance et de prévention au ministre.


La cellule "infections nosocomiales" du ministère, commune à la Direction Générale de la Santé et à la Direction des Hôpitaux est chargée de coordonner l’ensemble de ce dispositif. La surveillance des infections nosocomiales pose plusieurs problèmes : -la fiabilité des informations recueillies : l’établissement des taux repose sur la connaissance d’informations complexes. 
-  la validité des indicateurs : les enquêtes de prévalence ne donnent qu’un instantané de la situation. Les études en incidence sont plus difficiles à réaliser. Elles nécessitent la saisie d’informations complexes souvent non disponibles dans les dossiers médicaux. Une des entraves à la réalisation des enquêtes est la carence en moyens humains et matériels. La surveillance a un coût, elle est hautement rentable lorsqu’elle est ciblée lorsqu’elle repose sur des critères fiables et lorsqu’elle est pratiquée par des personnes formées et expérimentées.


g) Responsabilité des soignants et indemnisations des victimes


Jurisprudence du 29 juin 1999 :


Le 29 juin 1999, la première chambre civile de la Cour de Cassation a retenu une obligation de sécurité de résultat à la charge des établissements de santé privés, ainsi que des médecins, dont ils ne peuvent s’exonérer que par la preuve d’une cause étrangère. Avant cette jurisprudence, les cliniques étaient présumées responsables d’une infection contractée par un patient lors d’une intervention, à moins de prouver l’absence de faute de sa part. De la sorte, la victime qui voulait mettre en cause la responsabilité d’un établissement de santé devait démontrer que son état était consécutif à une infection contractée dans les établissements de santé. Mais dans le cas où la victime subissait un préjudice sans faute des établissements de santé, on aboutissait à une situation injuste pour elle puisqu’elle n’obtenait aucune réparation. Par les arrêts du 29 juin 1999, la Cour de cassation a franchi un pas important puisque désormais le seul moyen d’exonération est d’apporter la preuve d’une cause étrangère, la simple preuve d’une absence de faute n’étant plus exonératoire de responsabilité. L’extension de la responsabilité aux médecins : Dans les affaires précédentes, seuls les établissements de santé étaient présumés responsables des infections. Désormais, établissements de santé et médecins sont tenus à une obligation de sécurité de résultat en la matière, de sorte que les victimes agiront contre l’un et l’autre solidairement. La cour de cassation est partie du principe que les médecins sont aussi bien tenus aux obligations d’asepsie que les établissements de santé.


Loi du 4 mars 2002 :


Selon l’article L.1142-1 alinéa 2 du Code de la santé publique dans sa rédaction issue de la loi du 4 mars 2002, " les établissements services et organismes susmentionnés (dans lesquels sont réalisés des actes de prévention de diagnostic ou de soins) sont responsables des dommages résultant d’infections nosocomiales sauf s’ils rapportent la preuve d’une cause étrangère ". Cet article appelle deux observations : En premier lieu la loi consacre la jurisprudence relative à la responsabilité des cliniques et établissements de santé en cas d’infections nosocomiales. La victime est dispensée de prouver la faute de ces établissements. En outre les responsables ne peuvent s’exonérer par la preuve de l’absence de faute. Seule la preuve d’une cause étrangère est exonératoire. En second lieu, la loi condamne la jurisprudence qui avait mis à la charge des médecins une obligation de résultat en matière d’infection nosocomiale. Les médecins ne peuvent être désormais responsables à raison d’une infection nosocomiale qu’en cas de faute prouvée par la victime conformément au principe de la preuve de la faute posé à l’alinéa premier de l’article L.1142-1. La loi renvoie à l’état de la jurisprudence antérieur aux arrêts précités de 1996 et 1999. Lorsque l’infection nosocomiale ne peut être réparée au titre de la responsabilité (absence de faute du médecin ou preuve de la cause étrangère rapportée par les établissements de santé), la victime peut à certaines conditions obtenir réparation au titre de la solidarité nationale. (cf. annexe 3)


h) Coûts économiques, sociaux et psychologiques


Le drame humain, s’accompagne d’un gouffre financier : pour l’année 1997, le coût direct global des infections nosocomiales (dépenses de santé) a été estimé à 1 milliards d’euros, le coût indirect (arrêt de travail, incapacité, etc.…) à 3 milliards d’euros. En comparaison, le budget total des cliniques et établissements de soins privés, s’est élevé en France en l’an 2000 à 7 milliards d’euros.


Les études micro-économiques de calcul montrent que les infections nosocomiales sont non seulement responsables :


-  de l’augmentation de la mortalité et de la morbidité 
-  de la durée moyenne de séjour (variable selon le site de l’infection) 
-  du coût du traitement de la maladie causale 
-  de conséquences sociales pouvant affecter le malade lui-même et sa famille.


Les coûts sont répartis en trois groupes : les coûts hospitaliers, les coûts extrahospitaliers, et les coûts sociaux.


Les coûts hospitaliers représentent l’ensemble des coûts directement imputables à l’infection nosocomiale additionnés des coûts indirects hospitaliers qui agrègent tous les frais généraux supposés proportionnels à la durée de l’hospitalisation.


Les coûts extrahospitaliers concernent les dépenses liées à la consommation médicale à domicile augmentés des frais liés à la réadaptation éventuelle du malade.


Les coûts sociaux sont constitués par un ensemble assez hétérogène difficile à évaluer comme les pertes de salaires, les pertes de production, l’invalidité voire le décès. Un autre aspect de l’analyse économique concerne l’évaluation du coût de la prévention. La mise en place d’un programme de prévention permettant de réduire de 30% en moyenne les infections nosocomiales, coûterait près de 200 000 € par an pour un hôpital de 250 lits…


On peut penser par ailleurs que les infections nosocomiales peuvent altérer la confiance des patients en notre système sanitaire et ainsi majorer leurs angoisses ou leurs craintes au cours de leurs hospitalisations.


1.2) L’hygiène hospitalière


Après avoir traité le problème de santé publique que sont les infections nosocomiales, nous allons nous intéresser maintenant à sa principale prévention, l’hygiène hospitalière. Elle prend en compte l’ensemble des aspects cliniques, microbiologiques et épidémiologiques des infections mais également l’organisation des soins, la maintenance des équipements hospitaliers, la gestion de l’environnement, la protection du personnel. Elle constitue un indicateur de qualité des soins et de sécurité.


En voici quelques règles de base.


a) Le lavage des mains


Lavage simple des mains :


L’objectif est de prévenir la transmission manuportée et éliminer la flore transitoire


Indications :


Pour le malade : 
-  Acte associé aux soins de confort et à l’hôtellerie 
-  A la prise de service 
-  Après chaque geste contaminant et avant chaque activité ou soin au malade : .lors des soins d’hygiène, de confort et de continuité de la vie .soins infirmiers non invasifs


Pour le soignant :


-  A la prise de service et le quittant 
-  Après tout geste de la vie courante


Lavage antiseptique des mains :


Les objectifs sont d’éliminer la flore transitoire et de diminuer la flore commensale


Indications :


-  Geste invasif et mise en oeuvre de techniques d’isolement septique ou aseptique - Soin ou technique aseptique (exemples : sondage urinaire, cathétérisme périphérique)


Lavage chirurgical des mains :


Les objectifs sont d’éliminer la flore transitoire et de réduire la flore commensale de façon significative.


Indications :


-  Acte à haut risque infectieux en service de soin nécessitant une technique chirurgicale (pose d’un dispositif invasif. Exemples : cathétérisme central, ponction lombaire.) 
-  Acte chirurgical : en blocs opératoires, services de radiologie interventionnelle et autres services d’investigation ; en secteurs fermés et tout secteur protégé (service de brûlés, d’hématologie, de réanimation) Solution hydro alcoolique : Elle permet une antisepsie rapide et fréquente des mains, à tout moment, en l’absence de point d’eau. Elle ne remplace pas le lavage des mains avec un savon, antiseptique ou non, lorsque celles-ci sont souillées ou poudrées. Le nombre d’utilisation de cette solution varie selon nos sources (3 à 5 fois).


b) Le port de gants


Il est nécessaire lors de tout contact avec un liquide biologique (sang, urines, …) afin de prévenir le risque infectieux et de protéger le personnel soignant. Le port de gants n’exclut pas le lavage des mains avant et après leur utilisation. Ils doivent être changés entre chaque patient et entre chaque soin.


c) La tenue professionnelle


Elle doit être changée quotidiennement et à chaque fois qu’elle est souillée. Les ongles doivent être courts et sans vernis. Les mains et poignets doivent être nus et les cheveux longs attachés. Toutes ces mesures sont destinées à réduire le risque de transmission des germes car ces endroits favorisent leur « accueil ». Pour la prise des repas, la tenue est remplacée par la tenue de ville afin de la protéger des souillures et limiter les voies de transmission des micro-organismes dont elle est porteuse.


d) Les isolements


Les mesures d’isolement ont pour objectif d’établir des barrières à la transmission des micro-organismes : 
-  d’un patient à un autre patient 
-  d’un patient à une personne soignante 
-  d’une personne soignante à un patient 
-  de l’environnement au patient On distingue les mesures d’isolement septique et les mesures d’isolement protecteur.


Isolement protecteur :


Il est mis en place pour protéger un patient fragile ou immunodéprimé (ex : patients brûlés ou en aplasie médullaire)


Isolement septique :


Il est indiqué à chaque fois qu’un patient est atteint d’une maladie contagieuse ou porteur d’un agent infectieux susceptible de disséminer lors de gestes de soins. Quelques soient les mesures d’isolement, des précautions standards sont requises parmi lesquelles : l’hygiène des mains, le port des gants, la surblouse, les lunettes et/ou masque s’il existe un risque de projection ou d’aérolisation de sang ou tout autre produit d’origine humaine. Parfois, des précautions particulières sont nécessaires en complément des précautions standards. Elles sont définies en fonction de l’agent infectieux (réservoirs, modes de transmission, résistance dans le milieu extérieur…) et de l’infection (localisation, gravité…).


Il existe donc différents types d’isolements septiques :


-  Isolement respiratoire 
-  Isolement cutané 
-  Isolement entérique 
-  Isolement Bactérie Multi Résistante


Ces précautions peuvent comporter : 
-  l’isolement géographique en chambre individuelle 
-  la limitation des déplacements 
-  un renforcement du lavage des mains 
-  le port de vêtements de protection (gants, surblouse, lunettes, masque) 
-  le renforcement des précautions lors de l’élimination des déchets


e) Elimination des déchets :


Pour prévenir le risque infectieux, les déchets hospitaliers doivent être éliminés selon certaines procédures. • Les sacs noirs sont utilisés pour des déchets assimilables aux ordures ménagères. • Les sacs jaunes sont utilisés pour les déchets d’activité de soins à risque infectieux : 
-  tous les objets ou instruments ayant été en contact avec les patients infectés ou à risque 
-  tous les objets ou instruments souillés par des liquides biologiques 
-  tous les objets ou instruments provenant de la préparation et de l’administration de produits Parmi les sacs plastiques utilisés pour l’élimination des déchets hospitaliers, il n’existe aucune législation officielle concernant le choix des couleurs, cependant, selon les recommandations européennes, les couleurs noir et jaune sont privilégiées. • Les sacs se trouvant dans les chambres des patients sont réservés à leur usage personnel. • les collecteurs pour déchets perforants sont utilisés pour l’élimination de tous les déchets coupants et tranchants (ex : aiguilles, ampoules…).


f) Les antiseptiques


L’antisepsie : Opération au résultat momentané permettant au niveau des tissus vivant dans la limite de leur tolérance, d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus.


Un antiseptique : Produit ou procédé utilisé pour l’antisepsie dans les conditions définies.


Les antiseptiques s’utilisent uniquement au niveau des tissus vivants. Ce sont des médicaments. Un bon antiseptique doit être soluble dans l’eau ou l’alcool, être stable dans le temps, avoir un large spectre d’activité, incapacité à induire des résistances, absence d’effets secondaires. Les antiseptiques sont bactériostatiques/cides et/ou virucides et/ou fongicides.


Règles d’utilisation : 
-  Ne s’appliquent que sur une peau propre


-  A conserver 8 à 10 jours après son ouverture


-  Ne jamais mélanger 2 gammes d’antiseptiques différentes


-  Les antiseptiques moussants doivent être rincés après usage


-  Respecter les flacons d’origine, préférer les uni doses 
-  Vérifier date de péremption


-  Temps de contact : 1 minute


g) Les désinfectants


La désinfection est une opération au résultat momentané permettant d’éliminer les microorganismes et/ ou d’inactiver les virus portés par les milieux inertes (contrairement aux antiseptiques). Elle s’adresse uniquement au matériel décontaminé et rincé. La décontamination est une opération au résultat momentané permettant d’éliminer les microorganismes. Elle s’adresse uniquement au matériel souillé.
http://www.remede.org/documents/article361.html

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