lundi 30 avril 2012

Anti-inflammatoires : protéger l'estomac


Le Figaro
Le Figaro note qu’« une enquête confirme la réduction des complications digestives dues aux anti-inflammatoires grâce aux médicaments dits «protecteurs gastriques» ».
Le journal rappelle en effet que « les anti-inflammatoires non stéroïdiens, largement utilisés en France contre les maladies rhumastismales, sont des médicaments très efficaces, mais qui, utilisés seuls, augmentent le risque de complications graves sur le plan digestif, hémorragies, ulcères. […] Nombre de médecins - mais pas tous - prescrivent systématiquement avec ces anti-inflammatoires d'autres médicaments, des protecteurs gastriques de la famille des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ».
« Le principe, logique sur le plan théorique et largement adopté par les médecins, vient d'être confirmé par une étude internationale publiée dans la revue Arthritis & Rheumatism »,
indique Le Figaro.
Le quotidien précise que « ce travail visait à surveiller des patients recevant un traitement anti-inflammatoire par la famille de molécules réputée la moins agressive pour la muqueuse de l'estomac, celle des coxibs (type Célécoxib), ce qui renforce la solidité des résultats ».
Le journal explique que « l'étude, financée par le laboratoire AstraZeneca […] mais menée en toute indépendance par l'université d'Erasmus (Rotterdam, Pays-Bas), a également impliqué le King's College de Londres, deux centres italiens et le département d'épidémiologie de Harvard (États-Unis) ».
« Dans cette étude qui a utilisé les bases de données des 3 pays européens, 81.000 personnes avaient pris un coxib, pendant plus de 30 jours pour la moitié d'entre eux. Au total, 256 patients (0,3%) ont présenté une complication. Seulement 14.416 patients ont reçu la prescription conjointe d'un coxib et d'un protecteur gastrique »,
poursuit Le Figaro.
Le journal relève que « le grand intérêt de cette étude est de faire la différence entre les «bons élèves», qui ont bénéficié d'un protecteur gastrique pendant au moins 80% des jours où ils prenaient l'anti-inflammatoire, et les «mauvais élèves», qui en ont bénéficié pendant moins de 20% du temps ou pas du tout ».
Le quotidien observe que « la sanction est immédiate puisque les seconds ont eu 2 fois plus d'épisodes d'intolérance gastrique que les premiers. En pratique, chaque jour passé avec un traitement par coxib mais sans protecteur gastrique augmente le risque de complications ».
Le Figaro livre la réaction du Pr Éric Hachulla, interniste au CHRU de Lille, pour qui « la règle est simple » : « Il y a des recommandations des sociétés savantes et les RCP (résumés des caractéristiques du produit) des médicaments. Il faut les respecter ».
Le journal constate qu’« il est en effet classique d'essayer de protéger l'estomac, avec un IPP ou du misoprostol, chez certaines catégories de personnes à qui l'on prescrit des anti-inflammatoires », le Pr Hachulla notant que « pour les personnes à risque de complications digestives, […] lorsqu'on prescrit un anti-inflammatoire, on ajoute systématiquement des IPP ou d'autres protecteurs gastriques ».
Revue de presse rédigée par Laurent Frichet

mercredi 25 avril 2012

De l'importance du regard dans la relation de soin



Christophe Peiffer, infirmier libéral, anime par ailleurs un blog intitulé le Blog des Rapports Humains. Membre du comité de rédaction d'Infirmiers.com, il partage aujourd'hui avec nous l'une de ses analyses sur l'impact du regard dans la relation de soin. En effet, quoi de mieux qu’un regard porté avec bienveillance, accompagné d’un silence accueillant pour être dans le soin ?


Ceci est le premier article officiel de ma contribution au comité de rédaction du site infirmiers.com. Pour l’occasion, j’ai créé une nouvelle catégorie dans ce blog et l’ai nommée “Rapports aux soins”. Cette nouvelle catégorie trouvera naturellement sa place aux côtés des autres. Quelques uns des billets déjà commis sur ce blog ont d’ailleurs déjà été relayés sur infirmiers.com. L’officialisation de ma démarche fait suite à une rencontre fort intéressante avec les membres de ce comité le 20 avril 2012, ce qui a donné un sens plus clair à ma contribution.


En tout état de cause, vous constaterez, chers lecteurs fidèles, que les billets que je rédigerai dans le cadre de cette contribution, restent complètement dans la ligne éditoriale de ce blog, à savoir les relations humaines et la communication. Seule la cible de mes propos changera pour laisser une place de choix à mes collègues infirmières dont le quotidien est loin d’être de tout repos.


À la croisée des mondes
Je pense ne rien vous apprendre en avançant que le métier d’infirmier (pour mémo ma formation et profession initiale) est composé d’une part non négligeable (mais parfois négligée) de relations humaines et de communication. Les notions et regards que je porte sur ces domaines qui me sont chers peuvent facilement être transposés d’un univers professionnel à un autre, que ce soit dans le monde de l’entreprise (que je côtoie actuellement), dans les services de soins (que j’ai côtoyés pendant une dizaine d’années) ou aux domiciles des patients (que je fréquente encore),  le dénominateur commun de ces différents mondes est bel et bien l’Humain qui les compose et avec lui toute la richesse et la complexité de ses rapports aux autres, à lui-même et à l’environnement qui l’entoure.


Mais bon, assez blablaté sur cette nouvelle fenêtre qui s’ouvre sur le monde soignant, passons au sujet de cette semaine.


Quoi de mieux pour débuter une nouvelle aventure que de commencer par ce que je considère être la genèse de toute forme de relation, je pense à… un regard. Avant même le sourire (ou alors en même temps), avant même l’accueil inconditionnel (dont il fera quand même partie), avant même de dire bonjour, le regard est ce qui relie un soignant à un patient lors de leur première rencontre.


« Prendre juste conscience de l’impact que peut avoir notre regard porté sur un patient peut éviter bien des déconvenues de toute nature »


Un lien invisible… mais tellement palpable
Le regard est ce qui relie deux personnes qui l’échangent. Je vois cela comme une connexion au web, en wifi bien sûr. En effet, pour se connecter à un réseau existant, il faut que ce dernier soit avant tout visible et donc que nous ayons un “regard” sur lui. Une autre métaphore plus “écolo” me vient en écrivant . Ce lien qui se créé dès qu’un regard est échangé, est à la relation ce que la graine est à l’arbre : sa source de vie.


Bien sûr, il faudra arroser cette graine, entretenir la jeune pousse, prendre soin d’elle (car au début elle est fragile), lui fournir de temps en temps de l’engrais afin de renforcer ses racines et sa croissance, bref faire en sorte que l’arbre devienne beau, grand et fort.


Cela peut prendre du temps, mais le résultat sera au rendez-vous. Un arbre solide permet que l’on s’y appuie, que l’on s’y abrite. Certains donnent des fruits pour nous nourrir et nous rafraîchir, d’autres traversent les siècles et ne connaissent pas le temps qui passe, et surtout, tous nous fournissent l’oxygène nécessaire à notre survie.


Après ce petit délire métaphorique que j’affectionne particulièrement, revenons directement au sujet de ce billet, le regard. Imaginez tout ce qui peut passer en termes de messages implicites dans un regard, en fonction de sa nature, de son “style”. Comme nous le savons, le risque de la méthode implicite peut devenir source d’interprétation et de “montage de films intérieurs” de la part de celui qui reçoit le message. Regard franc, regard fuyant, regard agressif, regard bienveillant, regard timide, regard amoureux, regard furtif... Il y en a pléthore.


Tous ces qualificatifs sont bien entendu de l’ordre de l’interprétation. Un regard franc pour quelqu’un sera perçu comme agressif pour un autre. De même, un regard timide pour quelqu’un passera pour un regard fuyant pour un autre qui sera aussitôt targué de manquer de sincérité. Bref, c’est la confusion des genres.


Aussi, prendre juste conscience de l’impact que peut avoir notre regard porté sur un patient peut éviter bien des déconvenues de toute nature.


Le silence
Avant de clore ce billet, je souhaiterais partager avec vous ce qui me semble être la raison d’être d’un regard : le silence qui peut l’accompagner. Je ne vais pas revenir sur cette idée, mais plutôt vous montrer en quoi le silence et le regard sont liés. Vous avez peut-être entendu de la part de deux personnes très proches « relationnellement » parlant (un couple, une fratrie, de très bon(ne)s ami(e)s, des collègues de travail de longue date, etc.) un constat du genre: “Nous n’avons plus besoin de nous parler, un regard et ça suffit“.


Ce type de résultat me fait penser que la boucle est bouclée. La relation entre ces deux personnes s’est tellement bien développée que leur communication et leur compréhension l’un de l’autre passent uniquement par leur regard, nourrit lui-même par… le silence.


En tant que soignant, si la communication verbale est nécessaire d’un point de vue technique et logistique, je pense que ce qui se joue dans la relation soignant / soigné passe avant tout par la présence du soignant à l’instant où il est avec son patient. Et quoi de mieux qu’un regard porté avec bienveillance, accompagné d’un silence accueillant pour être dans le soin?
http://www.infirmiers.com

12 Mai journée internationale des infirmiers et infirmière

  La journée internationale des infirmiers et infirmières  est célébrée le 12 mai de chaque année, il existe aujourd'hui une fédération ...