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dimanche 28 août 2011
Faites donc rire vos patients âgés !
Le rire a été proposé comme thérapeutique non médicamenteuse chez les sujets âgés dépressifs ou atteints de démence. Mais son effet a surtout été évalué chez les patients psychiatriques ou cancéreux. Or, c’est aux personnes âgées (PA) de plus de 65 ans non institutionnalisées que s’intéresse cette étude menée en Corée du Sud où vieillissement de la population et la prévalence élevée de la dépression sont devenus des problèmes centraux.Quarante-huit PA ont bénéficié d’une thérapie par le rire assurée par une infirmière diplômée d’état (IDE) formée à cet effet, à raison d’1 heure par semaine, 4 semaines, comprenant également relaxation, danse, chant, pensée positive, ces derniers étant seulement proposés aux 61 contrôles. Plusieurs champs ont été testés : dépression (GDS15), cognition (MMSE), activités de la vie quotidiennes (AVQ), qualité de vie (SF36) et du sommeil (Insomnia Severity Index ; ISI, Pittsburgh Sleep Quality Index ; PSQI). L’âge moyen était de plus de 70 ans ; les femmes, d’un très faible niveau socio-éducatif, étaient fortement majoritaires, plus de 90 % présentaient une ou plusieurs maladies. Les 2 groupes ne différaient pas par leurs caractéristiques démographiques ni par les résultats aux tests initiaux. La dépression, l’insomnie, la qualité de vie (santé mentale, fatigue, perception de l’état de santé), la douleur physique ont été améliorées dans le groupe bénéficiant de la thérapie par le rire, alors que les résultats des sujets contrôles restaient stables ou s’aggravaient. Aucun effet significatif n’a été noté sur le MMSE.Des études antérieures ont évoqué une corrélation entre le sens de l’humour, l’estime de soi et la tendance à la dépression. Il n’a pas été possible de déterminer si la thérapie a eu une double action simultanée ou si c’est l’effet sur la dépression qui a entraîné l’amélioration du sommeil. L’amélioration du MMSE, similaire dans les 2 groupes et non significative, a été attribuée à un effet de l’entraînement. Les scores situaient la population comme ayant une MCI (mild cognitive impairment) et ceux dpour la dépression et l’insomnie étaient également élevés. Les marqueurs de qualité de vie étaient ici généralement bas, vraisemblablement en lien avec l’âge, le niveau socio-économique, la dépression, la présence de pathologie associée. Or il pourrait s’agir d’un indicateur de mortalité chez les PA non institutionnalisées. La faiblesse de l’effectif en fin d’analyse est une limite de ce travail. Des biais sont possibles en raison de l’homogénéité de la population. La simple tenue de réunions en groupes peut avoir eu un effet bénéfique. La thérapie par le rire est de faible coût, d’organisation relativement simple. Un protocole impliquant une population plus importante, une durée plus longue, une fréquence d’intervention supérieure permettrait de mieux comprendre ses mécanismes et ses champs d’action.
Dr Anne Bourdieu
http://www.jim.fr/
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