En matière de soins, la porte est déjà entrouverte — certains diront carrément béante — à la participation du privé. Au Québec, si la plupart des patients se disent satisfaits des services prodigués dans le système public, ils en va autrement quand il est question des délais d'attente : c'est là que le bât blesse. Ce sont les chirurgies cardio-vasculaires, orthopédiques et ophtalmiques qui comptent les plus longues listes. Face à cette congestion du système, de plus en plus de patients sont prêts à payer pour se faire soigner plus vite, d'autant plus que l'attente peut équivaloir à une condamnation à mort dans certains cas.
L'histoire récente du Réseau de la santé et des services sociaux au Québec a été marquée par des coupures, des compressions budgétaires et une reconfiguration majeure. En fait, cette histoire suit assez fidèlement le tracé de l'évolution des transferts fédéraux vers les provinces en général, et particulièrement vers le Québec. Le Québec s'est vu contraint, étant donné les importantes diminutions des transferts fédéraux destinés à la santé et à l'éducation, de diminuer les crédits budgétaires destinés au Réseau de la santé. Conjuguées à la lutte au déficit de la province au milieu des années 1990, ces compressions se sont encore accentuées et ont vraiment atteint leur paroxysme vers la fin des années 90, alors que 800 millions de dollars en paiements de transferts ont été coupés du Réseau de la santé québécois. Elles ont mené à une reconfiguration majeure du Réseau de la santé, mieux connue sous le nom de « réforme Rochon ».
C'est en fait au moment de la réforme Rochon, en voulant assainir le réseau et les finances publiques, que le Québec a ouvert la porte à un florissant marché de services privés de soins en tous genre. Le vide créé par les mises à pied massives et les fermetures d'établissements a été graduellement comblé, morceau par morceau, par le secteur privé.
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