mardi 21 juin 2011

Mais qui est Virginia Henderson ?


Seuls les derniers de leur promotion, les retardataires ou les éternels absents n’en ont pas entendu parler. Et encore. Dans ce milieu, il faut le faire pour ne pas connaître Virginia Henderson. Mais qui se cache derrière ce nom, finalement plus évocateur d’un concept que d’une personne ? Éclairage sur une vie, consacrée au bien-être des malades mais aussi à la défense et à la promotion des infirmières.
Virginia Henderson - DR
Des actions variées
Il suffit de s’enquérir de ce que les infirmiers connaissent de Virginia Henderson, pour comprendre que généralement, elle est reléguée au banc des théoriciennes. « Virginia Henderson, c’est les quatorze besoins, l’amour en moins ».
Si Arnold, étudiant en soins infirmiers, plaisante facilement du modèle conceptuel enseigné depuis des décennies dans les IFSI, c’est que celui-ci  est souvent considéré comme rébarbatif, démodé ou impossible à mettre en application.
Pourtant, Virginia Henderson, ce n’est pas que les quatorze besoins. C’est aussi et surtout une femme qui s’est impliquée toute sa vie dans l’amélioration du soin infirmier et dans la recherche. Son grand succès est d’avoir réussi  à imposer sa vision du soin porté sur le malade et non sur sa maladie.
Elle a également su marquer un changement radical de l’image de l’infirmière considérée à l’époque comme une simple exécutante. « Inévitablement, lorsque les infirmières assurent le rôle du médecin, elles délèguent leur fonction première à un personnel qui n’est pas préparé comme il convient à cette fonction », déclarait-elle dans son livre the nature of nursing en 1966. Selon elle, la recherche offre aux infirmières la possibilité de « prouver au public le bien-fondé des soins » et de « légitimer leur statut ».
Une vie bien remplie
En s’éteignant à 98 ans en 1996, Virginia Henderson est une véritable protagoniste du XXe siècle. Sa vie est d’abord marquée par la première guerre mondiale, alors qu’elle n’a que seize ans. Elle décide alors de devenir infirmière.
Son diplôme en poche, elle débute dans un dispensaire. Animée par une réflexion et une remise en question des actes et comportements infirmiers, elle se forge des convictions professionnelles qui seront la base de son œuvre. Le désir de transmettre son savoir se manifeste alors qu’elle n’a que vingt-six ans. Elle devient alors enseignante, tout en faisant des gardes le week-end pour « garder la main ».
Elle part du principe que l’apprentissage se fait par l’expérimentation et privilégie pour ses étudiants la pluralité et la multiplicité des lieux de stage. Elle est en quelque sorte à l’origine des fonctionnements actuels de l’enseignement infirmier. Certaine que de solides connaissances en anatomie et en physiologie sont indispensables, elle poursuit des études universitaires.
Puis, elle se consacre à la révision de livres sur les pratiques de soins et répertorie tous les écrits destinés aux infirmières. Conférences, débats, essais sur la nature des soins infirmiers, contribution à l’avancée de l’image de la profession, et hommages du monde entier s’en suivront.
Malika Surbled
www.actusoins.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Lymphome de Hodgkin : un traitement plus efficace et moins toxique fait ses preuves aux États-Unis

  Delphine Chayet annonce en effet dans Le Figaro qu’« un essai clinique montre les bénéfices de l’association d’une immunothérapie et d’une...