Chacun de nous a son idée sur le fonctionnement de cet organe, mais il demeure le plus mystérieux du corps humain.
Des neurologues, des neurophysiologistes, des psychologues, des linguistes et des ingénieurs ont récemment rassemblé leurs connaissances pour tenter de répondre à de multiples questions, drôles ou futiles, sérieuses ou graves, que l'on peut se poser sur le fonctionnement du cerveau. Elles ont été publiées dans un livre passionnant, écrit sous la direction de François-Xavier Alario et publié aux éditions Odile Jacob. En voici quelques exemples.
Où se trouvent les mots lorsque nous les avons sur le bout de la langue ?
Il n'est pas rare que notre bavardage se heurte à un mur invisible, une barrière infranchissable, un mot qui ne veut pas sortir, que l'on a "sur le bout de la langue". En général, il ne resurgira que bien plus tard, lorsque nous aurons changé de sujet de conversation. Évidemment, ce mot n'est pas bloqué à l'extrémité de l'appendice buccal. Il semblerait que le blocage soit dû à une activation partielle d'informations linguistiques stockées de façon séparée par notre cerveau.
Le cerveau fonctionne-t-il comme un ordinateur ?
Il est fréquent de comparer les deux. L'essence de cette conception est que les opérations mentales (de l'esprit) seraient comme les programmes d'ordinateur, exécutables par des machines très différentes physiquement. Et pourtant, aussi complexe que puisse paraître un ordinateur, le cerveau l'est bien plus encore. Ce dernier est un organe biologique issu de l'évolution des espèces, alors que l'ordinateur n'est qu'un artefact technique.
Y a-t-il une relation entre l'intelligence et le poids du cerveau ?
Oui, si plus intelligent ne signifie pas supérieur. La taille (le poids) du cerveau de chaque animal est adaptée à la niche écologique dans laquelle il se trouve. Un gros cerveau est lourd et consomme beaucoup de glucose. Il faut pouvoir le porter et le nourrir, ce qui n'est pas avantageux pour toutes les espèces animales. Mais un gros cerveau contient plus de neurones, de connexions, et donc une capacité supérieure à traiter les informations.
Chez l'homme, la taille du cerveau dépend de celle du corps et quelques centaines de grammes de différence ne changent rien à l'intelligence. Il ne faut pas oublier que le cerveau naît très immature et que l'intelligence sera fonction de ce que vous ferez au cours de l'enfance et de l'adolescence. Va-t-il être stimulé ou va-t-il végéter (devant la télévision !) ? Tout est là.
À quoi sont dus les tics ?
Selon les études, 1 à 20 % de la population en souffrirait, avec une nette prépondérance masculine. Ces taux sont très variables, car tout dépend de l'oeil de l'examinateur et de l'état de stress de la personne au moment où elle est observée. Le tic est un mouvement soudain, brusque, intermittent et involontaire. Il est la plupart du temps irrépressible, même s'il est parfois possible de le contrôler temporairement par la volonté. Les tics peuvent être plus ou moins discrets et fréquents. La forme le plus handicapante est liée au syndrome de Gilles de la Tourette, une maladie génétique responsable notamment de tics de langage. Quant aux dysfonctionnements qui causent les tics, ils sont aujourd'hui encore très mal connus. Néanmoins, il ne s'agirait pas d'une lésion, ni d'un défaut de développement d'une zone du cerveau.
Par Anne Jeanblanc
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