Un tiers des personnels infirmiers des services de soins intensifs souffrent d'un syndrome de surmenage sévère, selon une étude française, et ils auraient aussi un risque accru de syndrome de stress post-traumatique par rapport au personnel d'autres services, selon une étude américaine. Le syndrome de surmenage ou d'épuisement professionnel ("burn out") a été identifié au début des années 1970, en particulier chez les professionnels de santé, avec des prévalences variables entre médecins et infirmiers ainsi que d'une spécialité à l'autre, rappellent Marie-Cécile Poncet de l'hôpital Saint-Louis à Paris et ses collègues dans une étude publiée dans l'American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine (AJRCCM).
Cette fois, les chercheurs se sont intéressés aux services de soins intensifs qui sont caractérisés par un haut niveau de stress lié au travail qui y est effectué, un facteur de risque bien connu de syndrome d'épuisement professionnel.
Dans cette étude financée par l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), ils ont envoyé un questionnaire à 286 services de soins intensifs sur l'ensemble du territoire, recevant des réponses de 2.392 infirmières travaillant dans 165 services.
Un surmenage sévère, évalué par un score supérieur à -9 points sur le test MBI (Maslach Burnout Inventory), a été retrouvé chez 785 personnes (32,8%), sans différence entre les infirmières, les assistantes ou les responsables de service, mais avec une fréquence plus élevée dans les CHU par rapport aux autres établissements (36% vs 31%).
Les chercheurs ont aussi noté la prévalence des symptômes pour évaluer l'impact du surmenage professionnel sévère sur la vie quotidienne et tous étaient significativement plus fréquent par rapport aux personnes sans syndrome sévère: sommeil perturbé (66% vs 50%), insomnie (65% vs 55%), irritabilité (62% vs 37%), envie de changer de travail (60% vs 29%), troubles de l'alimentation (52% vs 28%), dépenses d'argent excessives (47% vs 33%), pertes de mémoire (41% vs 28%), troubles de la libido (35% vs 15%) et symptômes dépressifs (29% vs 4%).
L'analyse des réponses permet d'identifier des facteurs de risque d'un syndrome sévère de surmenage professionnel: des conflits avec les patients double presque le risque d'en développer un (OR=1,96), la prise en charge d'un patient mourant l'augmente de 39% et la décision d'arrêter les soins palliatifs de 14%.
A l'opposé, d'autres facteurs semblent protéger du risque de syndrome sévère: l'âge avec une baisse de 3% par année supplémentaire, la capacité de programmer les jours de repos respectant les voeux du personnel (-31%), la participation à une équipe de recherche (-27%), des relations de qualité avec l'infirmier responsable du service (-8%) ou avec les médecins (-19%).
Ces résultats suggèrent de développer des équipes de recherche dans les services de soins intensifs, de trouver des moyens de prévenir les conflits et d'améliorer la communication afin de réduire l'épuisement professionnel, concluent les auteurs.
Dans une seconde étude publiée dans la même édition de l'AJRCCM, une équipe américaine a évalué l'impact psychologique du travail en service de soins intensifs, considérant que le personnel soignant pourrait développer des symptômes proches d'un syndrome de stress post-traumatique.
Meredith Mealer et ses collègues de la faculté de médecine Emory à Atlanta ont envoyé un questionnaire à 351 infirmières générales et de soins intensifs de trois établissements ainsi qu'à 140 infirmières de soins intensifs dans la métropole.
La prévalence des symptômes de syndrome de stress post-traumatique en relation avec leur travail était de 24% parmi les infirmières de service de soins intensifs, contre 14% pour les infirmières générales. Environ un quart des infirmières de soins intensifs de la métropole présentaient aussi ces symptômes.
En revanche, la prévalence des symptômes dépressifs et anxieux était équivalente dans les deux groupes.
Les auteurs estiment qu'il serait important de trouver les moyens d'augmenter la satisfaction des infirmières travaillant en service de soins intensifs et pour cela, analyser notamment les caractéristiques des personnes qui ont le plus grand risque de développer des symptômes de stress post-traumatique.
Dans un éditorial, le Dr Randall Curtis de l'université de Washington à Seattle et Kathleen Puntillo de l'université de Californie à San Francisco se demandent s'il y a une "épidémie" d'épuisement professionnel et de syndrome de stress post-traumatique parmi le personnel des services de soins intensifs.
Ces deux études s'ajoutent à d'autres données pour montrer que les professionnels de santé ont des problèmes importants qui surviennent pendant qu'ils délivrent des soins aux patients. Même s'il n'y a pas de preuve claire de troubles psychiatriques significatifs sur le plan clinique, ils estiment que ces travaux sont suffisants pour appeler les équipes de recherche, les établissements, les sociétés savantes, les agences gouvernementales à mettre en place des actions destinées à prendre en charge la santé mentale de ces personnels, ce qui devrait aussi améliorer les soins reçus par les patients dans ces services.
Cette fois, les chercheurs se sont intéressés aux services de soins intensifs qui sont caractérisés par un haut niveau de stress lié au travail qui y est effectué, un facteur de risque bien connu de syndrome d'épuisement professionnel.
Dans cette étude financée par l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), ils ont envoyé un questionnaire à 286 services de soins intensifs sur l'ensemble du territoire, recevant des réponses de 2.392 infirmières travaillant dans 165 services.
Un surmenage sévère, évalué par un score supérieur à -9 points sur le test MBI (Maslach Burnout Inventory), a été retrouvé chez 785 personnes (32,8%), sans différence entre les infirmières, les assistantes ou les responsables de service, mais avec une fréquence plus élevée dans les CHU par rapport aux autres établissements (36% vs 31%).
Les chercheurs ont aussi noté la prévalence des symptômes pour évaluer l'impact du surmenage professionnel sévère sur la vie quotidienne et tous étaient significativement plus fréquent par rapport aux personnes sans syndrome sévère: sommeil perturbé (66% vs 50%), insomnie (65% vs 55%), irritabilité (62% vs 37%), envie de changer de travail (60% vs 29%), troubles de l'alimentation (52% vs 28%), dépenses d'argent excessives (47% vs 33%), pertes de mémoire (41% vs 28%), troubles de la libido (35% vs 15%) et symptômes dépressifs (29% vs 4%).
L'analyse des réponses permet d'identifier des facteurs de risque d'un syndrome sévère de surmenage professionnel: des conflits avec les patients double presque le risque d'en développer un (OR=1,96), la prise en charge d'un patient mourant l'augmente de 39% et la décision d'arrêter les soins palliatifs de 14%.
A l'opposé, d'autres facteurs semblent protéger du risque de syndrome sévère: l'âge avec une baisse de 3% par année supplémentaire, la capacité de programmer les jours de repos respectant les voeux du personnel (-31%), la participation à une équipe de recherche (-27%), des relations de qualité avec l'infirmier responsable du service (-8%) ou avec les médecins (-19%).
Ces résultats suggèrent de développer des équipes de recherche dans les services de soins intensifs, de trouver des moyens de prévenir les conflits et d'améliorer la communication afin de réduire l'épuisement professionnel, concluent les auteurs.
Dans une seconde étude publiée dans la même édition de l'AJRCCM, une équipe américaine a évalué l'impact psychologique du travail en service de soins intensifs, considérant que le personnel soignant pourrait développer des symptômes proches d'un syndrome de stress post-traumatique.
Meredith Mealer et ses collègues de la faculté de médecine Emory à Atlanta ont envoyé un questionnaire à 351 infirmières générales et de soins intensifs de trois établissements ainsi qu'à 140 infirmières de soins intensifs dans la métropole.
La prévalence des symptômes de syndrome de stress post-traumatique en relation avec leur travail était de 24% parmi les infirmières de service de soins intensifs, contre 14% pour les infirmières générales. Environ un quart des infirmières de soins intensifs de la métropole présentaient aussi ces symptômes.
En revanche, la prévalence des symptômes dépressifs et anxieux était équivalente dans les deux groupes.
Les auteurs estiment qu'il serait important de trouver les moyens d'augmenter la satisfaction des infirmières travaillant en service de soins intensifs et pour cela, analyser notamment les caractéristiques des personnes qui ont le plus grand risque de développer des symptômes de stress post-traumatique.
Dans un éditorial, le Dr Randall Curtis de l'université de Washington à Seattle et Kathleen Puntillo de l'université de Californie à San Francisco se demandent s'il y a une "épidémie" d'épuisement professionnel et de syndrome de stress post-traumatique parmi le personnel des services de soins intensifs.
Ces deux études s'ajoutent à d'autres données pour montrer que les professionnels de santé ont des problèmes importants qui surviennent pendant qu'ils délivrent des soins aux patients. Même s'il n'y a pas de preuve claire de troubles psychiatriques significatifs sur le plan clinique, ils estiment que ces travaux sont suffisants pour appeler les équipes de recherche, les établissements, les sociétés savantes, les agences gouvernementales à mettre en place des actions destinées à prendre en charge la santé mentale de ces personnels, ce qui devrait aussi améliorer les soins reçus par les patients dans ces services.
10.04.2007 | Mise à jour le 10.04.2007
www.infirmiers.com
pour vous tester:http://infirmiers-dz.blogspot.com/2011/07/tests-de-lepuisement-professionnel-et.html
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