Une pratique somme toute normale puisque les AS sont censés " travailler dans le cadre du rôle propre de l’infirmière, avec elle et sous sa responsabilité, à des soins visant à répondre aux besoins d’entretien et de continuité de la vie de l’être humain " (extrait du programme de formation des aides-soignants de 1994.)
Mais les limites sont parfois floues et la collaboration peut s'avérer source de tension. "Cela tient en partie à une mauvaise vision des rôles de chacun, si l'ide est responsable des actes de l'aide soignante, elle n'est pas pour autant sa supérieure hiérarchique il doit exister entre elles un rapport de coopération" explique Simone Roche, cadre dans un service d'orthopédie et ancienne formatrice en IFSI. " Comment puis-je commencer à faire les toilettes avec mon AS quand le matin je dois aussi m'occuper des perfusions, des départs au bloc ou des commandes de sang ? Et bien sûr pour tout ces soins personne ne vient m’aider moi" s'exclame Elisabeth, puéricultrice.
Fixer les limites à ne pas franchir
Effectivement, Selon l’article 4 du 11.02.2002, l’IDE ne peut déléguer, à l'AS que des soins relevant de son rôle propre et pour lesquels les aides-soignants ont reçu un enseignement. Voilà pour la théorie ! "Dans la pratique, dès que je suis arrivée en service on m’a demandé de faire des choses qui dépassaient mon rôle et mes compétences" rétorque Robin, aide soignant dans un service de soins intensifs. L'éternel problème du glissement de fonction refait surface... "Les réunions de service servent à ça, à recadrer, à fixer certaines limites à ne pas franchir " poursuit Mme Roche. En sachant qu'en cas de plainte l'infirmière qui a délégué mais aussi l'AS qui a accepté de faire un acte en dehors de son domaine de compétence en partageront la responsabilité.
Malgré tout, il ne faut pas occulter l'aspect positif de cette collaboration. Les AS, moins enclins à la mobilité, sont souvent les plus anciens du service, ce sont également eux qui sont plus longtemps en contact avec les patients. "Quand je suis arrivée toute nouvelle dans le service, heureusement qu'il y avait les aides-soignantes. Elles m'ont expliqué les habitudes du service, les petites manies des médecins… enfin tout ce qu’on n’apprend pas à l'école ! " raconte Karine, diplômée depuis décembre dernier. Outre ce rôle d'accueil, leur position dans la chaine des soins en fait le premier interlocuteur des malades, et bien souvent ce sont elles qui signalent qu’un "patient va mal".
" Alors même si parfois c'est tendu il faut pas toujours faire attention aux petites remarques. Nos deux professions sont indispensables l'une à l'autre et une bonne prise en charge des patients mérite bien quelques efforts" ! conclut Audrey, IDE en réanimation.
Joel Ignasse
www.actusoins.com
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