Le Figaro, Le Parisien
Le Figaro note à son tour que « dans la concurrence acharnée que se livrent les équipes de chirurgiens orthopédistes dans le monde, l’Espagne vient de marquer un point. Pour la première fois, des médecins ont greffé deux jambes à un patient d’une vingtaine d’années prénommé Hakim. Il avait été amputé à mi-cuisse suite à un accident et ne pouvait se déplacer qu’en fauteuil roulant ».
« L’intervention qui s’est déroulée à l’hôpital universitaire La Fe, à Valence, a commencé dimanche et s’est achevée lundi matin. Elle a nécessité la présence de plus de 35 médecins, infirmières et assistants », observe le journal.
Le Figaro ajoute que « Pedro Cavadas, le chirurgien qui a réalisé la greffe, est très connu dans le microcosme chirurgical. Aujourd'hui âgé de 46 ans, il avait, en 2008, réalisé la première double greffe de bras. C'est donc un pionnier de ce type d'interventions ».Le Figaro précise que « la question est de savoir si [ce patient espagnol] va réussir à s'approprier des jambes qui ne sont pas les siennes et faire en sorte qu'il ne boite pas. Si le Pr Jean-Michel Dubernard, qui avait, en 2000, réalisé la première double greffe bilatérale des mains et des avant-bras à Lyon, […] estime que ce type de greffe «mérite d'être essayé» et qu'il s'agit d'une «innovation intéressante», ses confrères sont beaucoup plus réservés ».Le Dr Thomas Bauer, chirurgien orthopédiste à l'hôpital Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine), observe ainsi : « Certes, la prouesse technique est belle. Mais il est plus compliqué de greffer un visage que des jambes ! Le vrai problème est de voir si le patient va pouvoir s'en servir. D'accord, il a maintenant des jambes mais reste à savoir s'il ne va pas les utiliser comme des prothèses ».De son côté, le Pr Laurent Lantiéri, « qui avait réalisé à l'hôpital Henri-Mondor (Créteil, Val-de-Marne) la première greffe du visage et des deux mains sur un même patient grièvement brûlé, en 2009 », remarque : « Je suis très circonspect. C'est très différent de transplanter un membre supérieur ou un membre inférieur. Avec les jambes, la consolidation est beaucoup plus longue. Et puis surtout, on ne s'appuie pas sur une main ! ».
« La question est que va-t-il se passer après ? […] Il faudra voir dans 15 jours si l'étape critique est passée, puis attendre 6 mois pour la consolidation et 1 an avant de se prononcer sur le succès de l'opération », continue le spécialiste.
Le Figaro note ainsi que « dans tous les cas, le patient ne devrait pas remarcher avant une bonne année ».Le Parisien indique pour sa part, sur quelques lignes, que le patient « devrait pouvoir marcher à nouveau dans 6 ou 7 mois ».
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