L’entrée dans la psychose est souvent précédée par une phase prodromique, marquée par une dégradation progressive du fonctionnement social et/ou global, et par l’émergence de symptômes atténués d’ordre psychotique. Mais si les sujets présentant ces prodromes implicites de psychose ont certes un risque accru de développer cette affection, il est souvent impossible de prédire une évolution inéluctable sur la seule base des caractéristiques cliniques, et de distinguer ceux qui deviendront effectivement psychotiques après ces prolégomènes évocateurs (dans 20 à 50 % des cas). Confortés par les progrès de la neuro-imagerie, des travaux récents suggèrent l’existence d’anomalies volumétriques chez les individus à risque de psychose « très élevé » (ultra-high risk).
Fruit d’une collaboration internationale entre cinq équipes (deux à Londres, Royaume-Uni, une à Bâle, Suisse, une à Munich, Allemagne, et une à Melbourne, Australie), une étude compare l’évolution clinique et l’imagerie en résonance magnétique chez 182 sujets à risque et chez 167 sujets-témoins. Cette recherche confirme que les sujets avec des volumes de matière grise plus réduits dans les régions frontales (à droite comme à gauche) sont aussi les plus susceptibles de devenir psychotiques, environ deux ans plus tard. Concernant 26,4 % des sujets à risque, cette « association significative » vaut tout particulièrement pour les personnes ayant un déficit en matière grise dans le cortex parahippocampique gauche.
Pour les auteurs, ces anomalies (en particulier dans cette région du cortex parahippocampique gauche) sont donc probablement « cruciales dans l’expression de la maladie. » Notons que la précocité de la mise en évidence de ces altérations neuro-anatomiques (précédant ou accompagnant l’entrée dans la psychose) permet aussi d’écarter l’hypothèse où ces troubles seraient, au contraire, une conséquence de la maladie, plutôt qu’un contexte étiologique ou prédisposant.
Enfin, ces notions n’ont pas qu’un intérêt théorique, dans la mesure où d’autres travaux ont montré qu’une intervention (thérapeutique) dans cette population à risque peut « réduire le risque d’une évolution ultérieure vers la psychose. »
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Merci Amani pour ses informations
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